Au delà des traditionnels aléas météo « attendus » de cette période toujours difficile, la semaine pascale nous a offert la belle floraison des Cercis, les arbres de Judée. La tradition nous dit que ses fleurs, blanches…
rougirent en constatant le prix que Judas reçut pour sa trahison : trente pièces d’argent, des sicles, (la valeur d’un esclave).
Mais chez nous et côté météo, quelques travaux ont dû être retardés ou réalisés en conditions « moyennes » et l’entrée d’une parcelle de jardin… no vocabulaire dispo dans le dico, à part « çà gouille sévère ! »
Plantation et entretiens
Les Biaux Jardiniers ont travaillé
sous tunnel
à planter des concombres sur paillage blanc, dans le but qu’ils aient ni trop ni pas assez de luminosité comme de chaleur.
Ils ont ramé les tomates sur ficelle biodégradable. Contrairement à bien des collègues, seules les allées sont couvertes d’une toile et les planches sont laissées nues, et donc binées manuellement, pour favoriser la reproduction de certains auxiliaires, dont Aphidoletes.
Les carottes désherbées à la main il y a peu se développent joliment.
En plein champ
dès que ça a assez ressuyé et que l’état des planches l’a permis, on a enfin pu repiquer la série de salades qui n’en pouvaient plus de tourner en rond dans leurs mottes.
Mais bon… c’est fait, on se dit que les suivantes seront moins défavorisées !
Pour cause de météo, le deuxième passage de herse étrille n’a pas pu être réalisé, pourtant ça aurait vraiment fait du bien de casser les adventices qui avaient résisté au premier.
Alors le Biau Jardinier a décidé de re-butter la culture.
Bien sûr avec une barre porte outil – la fameuse BPO – équipée de son buttoir central, et des deux disques latéraux
précédés par l’action des dents souples
« Ça l’a fait quand même ».
Et puis : quand un carré de pomme de terre sans adventice pose tout sourire devant une des belles haies bocagères diversifiées plantées il y a une vingtaine d’années de nos blanches mains et face aux dérives de l’adversité, c’est bien… chouette !
Mais on va programmer un coup de herse étrille dès que les cieux seront favorables !
Semis et récoltes
On a aussi commencé les semis direct pour l’automne hiver
et assuré les récoltes dont radis botte en proche compagnie de coquelicot,
et divers légumes feuille pour les cantines, et l’épinard pour les abonnés.
La fertilité de la ferme
que nous cultivons marche sur ses deux jambes :
- les engrais verts
- le fumier.
Les Biaux Jardiniers ont travaillé tout ça ces derniers temps.
Des engrais verts
en mélange fabacées/poacée ont été
broyés
et incorporés par un passage superficiel du rotovator (gravement quadragénaire !).
D’autres, roulés :
semés plus tôt l’an dernier et destinés à durer encore plusieurs semaines, eux aussi mélanges de céréale avec, selon leur date de semis, du trèfle incarnat
ou de la vesce
ou des deux
étaient très bien développés
et leur seigle était au stade épiaison.
Matthieu a décidé de les « rouler ».
Cette technique, que nous continuons d’expérimenter, nous permet de « calmer » voire « immobiliser » le seigle, avant la maturité de ses graines, et de permettre ainsi aux légumineuses – fixatrices d’azote – de se développer plus, et de « passer par dessus » ce qui en plus aide à la décomposition des pailles de la céréale.
L’outil utilisé c’est son roloflex qu’il a auto-construit la première année de son installation.
La chaine des disques à pales travaillantes, tendue par une paire de ressorts, donc souple
s’adapte très bien à la forme des buttes ou planches.
Autres avantages non négligeables :
- outil traîné et non animé par prise de force, la consommation de carburant est minuscule,
- la vitesse de passage pour un bon résultat est rapide donc le temps de travail faible (ah ch’tés feeeeignants…)
=> Conclusion sous forme de rappel historico-publicitaire :
« Si à 50 ans, t’as pas ton rolobracelex… » pense-t-on chez certains « corrompuscondamnés-bracelés–enmêmetempsmaintenusdécorés ».
- Suivi de notre expérimentation « in situ » du roloflex par le tag roloflex ici.
- Suivi de l’état des privilèges en république ici par exemple.
=> Lu quelque part => « Quand on est habitué à être privilégié, l’égalité a le goût de l’oppression. »
Fumier
Un collègue nous avait livré « sortie d’écurie » un joli tas de fumier. Les Biaux Jardiniers l’avaient évidemment protégé du lessivage par les pluies
et s’étaient évidemment inscrits pour la prochaine « tournée du retourneur » 🙂 .
La CUMA (Coop((érative d’Utilisation de Matériel Agricole) dont nous sommes adhérents depuis sa création au début du millénaire (son site ICI) avait annoncé par SMS son passage pour mardi. Lundi soir les Biaux Jardiniers avaient donc préparé les lieux en enlevant la bâche
et ses lests.
Le retourneur a travaillé : le fumier a été défait et bien aéré, la forme du tas a été régularisée
et les Biaux Jardiniers ont remis la protection contre les lessivages.
Du côté des fleurs…
…qu’on ne se lance pas, hein !
Fleurs artificielles
Encore du plastique ?? Et sur le fumier, en plus ! C’est pas bien Bio tout çà, non ?
Tentative de réponse étayée du terrain, qui y est allé voir de près : les Biaux Jardiniers ont financé une analyse comparative de deux tas du même fumier (de volaille celui ci) pour comparer le % d’éléments fertilisants majeurs après stockage 3 mois d’hiver
- sous film plastique noir chez nous : résultat azote 22 %
- sans protection plastique chez des collègues : résultat azote 8 %
- différences (donc pertes) équivalentes pour les autres éléments (P.K) recherchés…
Dans l’attente d’une autre solution concrète possible techniquement, économiquement etc… les Biaux Jardiniers choisissent
- de conserver les éléments fertilisants,
- de protéger la nappe
- de « en même temps » polluer avec 50 kg de film polypropylène qui sera porté à la collecte sélective après usage 8 ou 10 années.
pour assurer l’apport de matière organique nécessaire à l’entretien de la fertilité de leur ferme qui nourrit l’quivalent d’environ 500 familles.
Fleurs naturelles
Les butineurs de la ferme et autour doivent être très heureux de la belle végétation du Plantain lancéolé qui semble avoir apprécié les précipitations hivernales.. Allées de jardin, surfaces de biodiversité laissées non encore tondues, prés, etc… depuis quelques semaines, il est magnifique cette année.
Et dans les prés, fleurit l’orchidée qui a déplacé le trajet de la conduite de gaz (crée il y a plusieurs années pour diversifier les sources, limiter la dépendance de la Patrie aux importations du Sud, en se raccordant à celles… de l’Est…).
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