Le Biau Jardinier avait voulu se lancer dans un petit chantier qui lui tenait à cœur : la construction d’une planteuse inspirée des modèles rencontrés lors du voyage professionnel au Québec de 2016. Des machines très simples et performantes car bien adaptés aux petits maraîchers diversifiés.
Projet de traîne fesses planteur
Il n’a pour l’instant pas été possible de réaliser une action collective pour une importation groupée 🙁 de quelques exemplaires, adaptés à chacun, de cet outil. Plus tard ??? Donc après réflexion, discussions il a décidé d’un outil vit’fait de façon à s’en servir rapidement. Cela dans l’espoir d’une éventuelle dynamique pour l’importation, ou la construction en groupe d’une machine de type québécois.
Choix d’une rapide adaptation
Il s’est donc mis en recherche dans le tas de vieille ferraille, et il a choisi parallèlement d’acheter (neuf ! quelques euros) un bon petit siège. Du genre tracteur-tondeuse à dossier assez bas pour garantir toute liberté de mouvement. Parce que c’est bien connu : le principal, dans le travail humain de plantation à la machine, c’est le confort de la paire de fesses ! Le Biau jardinier a, dans le même souci des conditions de travail, monté le confortable siège sur des supports assez longs pour y fixer une petite caisse pour la bouteille d’eau et 1 ou 2 bricoles persos.
Le tout est prévu pour être orientable.
Le grand luxe… Il faut reconnaître que ce qu’était au départ et qui restait comme siège d’un ancien traîne-fesses planteur n’était pas trop engageant.
Recours à la « fameuse » BPO
Et pour construire l’engin, le Biau Jardinier a décidé de partir d’un de ces polyvalents cadres de Barre Porte-Outil (BPO) proposé en formation par l’Atelier Paysan. Un outil issu de ce que « les vieux qu’ont d’l’âge dans la Bio » connaissent sous le doux nom de « barre jaune ». Partir d’une BPO permet de bidouiller avec des ossatures supports montées sur cavaliers adaptés à ce cadre, et réglables.
L’étape suivante a consisté à chercher dans le stock de vieille ferraille qui peut servir, ce qui, justement… pouvait servir… et s’adapter au plan imaginé. Et vice versa, auquel le plan imaginé pouvait s’adapter puisque autant faire avec ce qu’il y a ! Comme le disait (sur le tard) Edgar Pisani, le ministre de l’Agriculture du général De Gaulle qui a licencié la majorité des paysans en finançant les survivants à utiliser au maximum tous les bienfaits de l’industrie chimique : « l’art du paysan consiste à valoriser ce dont il dispose et à se passer de ce dont il manque. »
Le Biau Jardinier est donc passé à la pratique, lui : il a coupé, récupéré, meulé, soudé, réutilisé. Et installé une sangle comme porte-pied provisoire : ça permettra de décider quoi souder, et où. Et décider ça à bon escient, c’est à dire après quelques essais expérimentaux « in situ paysan ».
Essais qui ont eu lieu quelques semaines plus tard.
Essai du siège traîne fesses
Le Biau Jardinier a donc testé lors du repiquage des courges les adaptations montées sur la Barre Porte Outil.
L’intérêt principal étant que les nouvelles fonctions sont réglables : la place et orientation du siège du planteur comme celles d’un porte caisse.
Et seules les pièces incontournables pour la sécurité avaient été soudées. On pouvait donc tout modifier rapidement y compris en cours de plantation. Cette plantation de courge a donc été l’occasion de premiers essais et comparatifs : plantation sans repose-pieds ? ou avec repose-pieds ? Et dans ce cas à quelle place le fixer ? À force de tâtonnements, une solution a semblé apporter assez de confort au planteur…
et même satisfaire tout le monde : il y avait unanimité et aucune abstention, même sans distribution de professions de foi… Romaric, qui pendant la plantation, arrosait les planches repiquées, en a été témoin !
Encore une parmi les très nombreuses utilisations possibles de la barre porte-outils proposée en formation d’autoconstruction par l’Atelier Paysan.
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