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12 du 05 dans le 71

Journée accueil de groupe semaine dernière. En deux temps.

  • Matin : le Biau Retraité, en salle, à partir de sa vidéo retraçant les choix agricoles et de vie des travailleurs de la ferme.

image de la vidéo paysanne 100 % bio auto construite à la ferme biau jardin 40 ans d’évolution

  • Après-midi : le Biau Jardinier, «in situ», à partir de ses pratiques et objectifs,

photo des visiteurs dans le quadritunnel

qu’il a largement détaillés et chiffrés.

Agribio05

Il s’agissait d’un groupe de 12 maraîchers des Hautes Alpes, qui la veille, «sur la route», avaient visité une première ferme en Isère puis avaient loué le gîte de La Grange Rouge comme «base arrière» à 5 minutes du Biau Jardin de Grannod. Après la journée avec les Biaux Jardiniers, étaient prévues le lendemain une visite aux Jardins de Suzon, dans le Jura, puis «sur la route» une autre en Isère, avant retour (tardif…) dans les montagnes des Hautes Alpes.

Ce voyage était organisé dans le cadre des formation portées par leur groupe Bio départemental, Agribio 05.

Agencement des parcelles, matériels, occultations, levées de semis, suivi des cultures, rentabilité, etc… sous tunnel comme en plein champ, etc… la plupart des sujets ont été abordés. Arpenter tout le jardin lui a aussi permis d’expliquer «in situ» l’arrosage automatisé, la pratique systématique des engrais verts et ses techniques d’incorporation au sol, conduite et fertilisation des cultures. Le Biau Jardinier a fait une démonstration de vibroplanche en reprise du sol pour finition, etc…

photo de démonstration de vibroplanche par Matthieu

Le groupe maraîcher des Hautes Alpes bénéficie de l’appui technique de Bertille, depuis quelques années animatrice à mi-temps d’agribio 05. Rappel : c’est Bertille, alors qu’elle travaillait chez un sélectionneur hollandais de potimaron qui avait fait l’interprète lors de notre voyage des maraîchers bio aux Pays-Bas en 2014.

Engrais vert.

Bertille anime le groupe notamment dans sa démarche collective de suivi/expérimentation/réflexion sur la fumure en culture biologique (fumier, engrais organiques du commerce, engrais verts) et les moyens de l’évaluer, la contrôler et l’optimiser. La visite du Biau Jardin de Grannod était ainsi l’occasion d’un «focus» sur la pratique des engrais verts, et l’observation du résultat de leur culture sur la structure du sol en sortie d’hiver.

L’opération «la terre vue du sol» a donc été réalisée dans un carré couvert par mélange de seigle et vesce d’hiver que le groupe a regardé de près. Le mélange avait été semé fin octobre, après la récolte de la culture en place. Évidemment en sortie d’hiver, il n’était pas très développé (une douzaine de centimètres) mais couvrait bien le sol. Il y avait quelques adventices, mais pas de « trous ».

photo proche de l'engrais vert en place sur planches permanentes

Bertille a manié la bêche pour sortir un prélèvement de 25 cm de profondeur. Et tout le monde a regardé. Et tout le monde a VU. Le travail d’ameublissement du sol par les racines et radicelles sur toute la profondeur du prélèvement. Une belle structure grumeleuse, de la porosité. Ce que certain agronome de terrain nomme «couscous de terre».

photo de la motte de terre ameublie par les racines de l'engrais vert

Tout cela confirme ce que disait par résumé Roger Raffin, ancien technicien de la chambre d’agriculture du Rhône qui «suivait» notre Biau Jardin notamment dans les années cruciales de la réinstallation à Sornay : un engrais vert, c’est un tiers dessus, deux tiers dessous !

Plus globalement, sol vu de hauteur d’homme :

  • marron = gaspillage d’énergie solaire,
  • vert = amélioration de la vie dans les sols.

Bertille a aussi sorti et débarrassé de sa terre une vesce pour bien montrer les nodosités «dodues» de ses racines grâce au travail en symbiose des rhizobacters. Les nodosités sont les petites boules roses accrochées aux racines.

photo de vesce arrachée et racines netoiyées de terre pour montrer leurs nodosités

Preuve que la culture d’un engrais vert, même peu développé (car en 4 mois de saison hivernale donc peu favorable) peut, comme cela aussi, augmenter la fertilité du sol. Gratuitement. Sans chimie. Bio. Renouvelable. Concret : chacun a pu le voir.

Finalement, l’engrais vert, c’est pas compliqué : suffit de décider de semer dès qu’il y a du sol nu.

Après le coté-jardin le Biau Jardinier a mené le groupe vers le coté-cour : tour du matériel de tracteur ou manuel, organisation des préparations de légumes, locaux de conservation, etc… ont été les sujets de discussion lors de la visite du bâtiment.

Mathilde.

Mathilde, maraîchère des Hautes-Alpes qui visite le site des Biaux Jardiniers, leur avait écrit à l’occasion de la journée technique organisée avec le BTM et l’ARDAB pour les 40 ans de Bio des Biaux. Elle expliquait avoir plaisir à visiter le site qui lui donne le moral en montrant que c’est possible de vivre correctement et être heureux dans du maraîchage bio, que ça peut fonctionner sans être galère. Mais que 10 heures de trajet pour une demi journée de visite… non. C’est ce qui a déclenché leur voyage, en groupe, sur 3 journées, chez plusieurs maraîchers. Voyage qui a pu être mis sur pied et bénéficier d’un financement formation grâce à l’existence du groupe bio départemental.

Les maraîchers genre «vieux qu’on d’lâge dans la Bio» installés dans les années 70 (c. à.d en milieu hostile et sans structures Bio existantes tant qu’ils n’ont pas participé à les créer) ont procédé ainsi pour se former, armés du répertoire de l’AB animé par Daniel, permettant de connaître et solliciter les collègues pour visiter. Les visiter non seulement pour s’informer, apprendre, être remis en cause, etc… mais aussi échanger chez eux, voire les accueillir en retour, ainsi qu’échanger au sein du groupe «nomade» participant et le tisser. L’existence d’un réseau Bio doté de salariés aptes à organiser ce genre de formation facilite actuellement la démarche, et bien heureusement.

Reste aux paysans Bio contemporains à investir assez de temps et d’énergie dans leurs structures Bio pour veiller à ce que ce genre de démarche collective horizontale ne se transforme pas en circuit touristique établi dans des «fermes modèles» – et routinières – dont les paysans qui les mènent ne sortent pas – ou ne sortent plus – de chez eux en visiter d’autres.

Pour ce qui concerne la dynamique collective du groupe des Hautes-Alpes, l’avenir semble tout à fait bien assuré.

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