Il est tombé 100mm d’eau du ciel en 4 jours. Pour une région qui en reçoit en moyenne 800 sur une année entière, ça fait pas mal d’eau ! Et même si dans notre contexte de sécheresse, «ça a fait du bien», et bien «ça a pas fait que du bien» : dans les planches prêtes au semis tout est asphyxié.
Et dans les jeunes cultures, c’est pas mieux : les carottes ont grandement du mal à se relever, collées qu’elles sont au sol par les limons et la violence des pluies.
D’autant que le Biau Jardinier ne sait ni quand ni comment il va pouvoir biner. C’est pourtant ce que les légumes demandent, et pas qu’un peu, après tout ça ! Le comble serait que suite à du temps chaud et sec, la terre «croûte»… et qu’il faille ré-arroser avant de pouvoir biner sans casser les jeunes plantules ! Mais nous n’osons pas trop nous plaindre : bien des collègues d’autres coins du département ou d’autre régions ont été matraqués par la grêle pire que des gilets jaunes. Et on se sent comme des privilégiés quand on est dans une triste situation mais que «c’est pas le plus pire».
Les Biaux Jardiniers avaient même eu le temps de rentrer l’ail à l’abri avant le déchaînement de la première «batrasse». Dans un des carrés de liliacée on a donc
- des planches nues d’où l’ail vient d’être récolté, à droite,
- des planches d’échalote au stade tombaison et qu’on va donc sous peu arracher pour la rentrer dans son local et la sécher par ventilation,
- des planches d’oignon, à gauche, qui continue de grandir et maturer.
Et même la courgette n’a pas vraiment de séquelles.
Pour ce qui concerne l’avenir, il a fallu débâcher des occultations
plus vite que prévu, puisqu’il y a besoin que ça ressuie assez avant de pouvoir semer. De leur côté, engrais verts et bandes fleuries ont drôlement bien apprécié de recevoir toute cette flotte sur le coin du nez.
Dès que ça a été possible, «sans tout pautricher» grâce à notre système en planches – et allées – permanentes, les Biaux jardiniers ont enfin pu repiquer les plants de maïs doux qui se languissaient depuis un moment en pépinière. Bien sûr que les conditions n’étaient pas idéales et que si il y avait eu le choix, ils auraient attendu un autre moment que ce soit mieux réssuyé. Mais comme il y a aussi quelques menues activités à réaliser à dates fixes et indépendantes de la météo type récolte des légumes, nettoyage, confection des paniers, livraisons, et bien voilà.
C’est çà le métier de paysan : faire AVEC.
La nouvelle planteuse a donc été à nouveau mobilisée. Il faut dire que point de vue posture de travail pour mettre les plants dans les distributeurs, c’est quand même mieux que celles des années 60 en service sur notre ferme depuis plus de 30 ans. Le dos pas mal droit, les plants plutôt proches et pas trop hauts, de l’espace pour la mobilité des bras, un joli stock de plants embarqué, etc… : le luxe à tous les étages !
Et vu qu’il y en a à chaque plantation quand même plusieurs milliers à mettre en place, c’était bien.
Toute cette activité humaine (bla bla bing bang), toutes ces machines (teuf teuf pouf bzzz), on dirait bien que ça n’empêche même pas certaines installations ni végétales ni directement productives. Qui sortent quand on les surprend en passant un peu près
mais retournent d’un pas décidé à l’abri du domaine qu’ils se sont choisis. (à suivre !)