Mercredi dernier, par ce joli temps printanier, Daniel travaillait bien évidemment dans un de ses jardins du clunysois qu’il consacre à la culture de légumes porte-graines. Et le cœur de Daniel s’est arrêté de battre.
«Pilier» historique du retour à la terre et de la vie communautaire des années 70, Daniel a été (notamment…), comme ariégeois un des «culs nus» de Foix, comme administrateur de Nature et Progrès dès cette époque un des artisans de l’acceptation des «néo-ruraux» dans cette structure historique de la bio qui s’inquiétait des bouleversements qu’apporterait cette «invasion gauchiste». Comme paysan engagé et écrivant, il était notamment animateur du répertoire de l’agriculture biologique pour les Éditions d’Utovie [1]les «continuateurs (!?)» des éditions Robert Morel .
C’était une tentative plutôt réussie – notamment par la «décentralisation» due aux «correspondants locaux» – de «lister» avec peu de moyens tous les producteurs bio effectifs de France à l’époque où la certification bio officielle n’existait évidemment pas. Nous étions fort peu nombreux (quelques centaines de titulaires de la mention Nature et Progrès en 79 année où les Biaux Jardinier l’avaient obtenue) et avec des organisations collectives en cours de création. On peut lire une analyse sur le sujet page 46 du livre «dynamiques des agricultures biologiques». Ce répertoire de l’AB animé par Daniel a permis bien des rencontres et aidé à l’organisation des bio.
Passionné de jardin comme de travail en groupe, tôt producteur de pain d’épices, il attend plus pour vivre l’atavisme familial boulanger. Un temps président du syndicat d’agriculture biodynamique, ayant aussi jardiné dans plusieurs lieux du centre ouest tout en organisant la vente collective, il est devenu bourguignon comme premier maraîcher d’une ferme biodynamique collective. Il s’est, après du «maraîchage social» ensuite reconverti boulanger (par atavisme familial ?), et transmetteur de savoirs-faire dans la première SCIC de Saône et Loire « Le pain sur la table« , tout en produisant de plus en plus de semences de légumes.
On reconnaîtra ici, lors d’une visite du Biau Jardin de Grannod organisée en 2003 par la chambre régionale d’agriculture Rhône Alpes, les mollets de Daniel qui venait de prélever une des carottes de Chantenay sélectionnées pour la production de semences que nous produisions de concert.
Coup de tonnerre et grosse tristesse.
* * * * *
↑1 | les «continuateurs (!?)» des éditions Robert Morel |
---|