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Déchiquetage de plaquette bocagère

Tout était en place pour un chantier déchiquetage :

photo du matériel de la CUMA acheminé sur place la veille

1/ depuis longtemps le bois fait l’hiver était rangé en tas dans ce but,

photo du tas de bois constitué au fil de l'entretien de nos haies bocagères

2/ et il y a peu, la Cuma avait pris date pour acheminer le matériel de déchiquetage.

vue d'ensemble du gros matériel de déchiquetage acheminé la veille par la CUMA

3/ Matthieu avait donc complètement dégagé chantier et lieu de stockage, et loué un manuscopic chez les Grebert.

photo du bâtiment chapelle dégagé pour faire place au remplissage de silo et fond désileur au fond

Parce qu’effectivement sur notre ferme, l’entretien régulier du bocage permet de produire l’énergie pour les besoins hivernaux des lieux et des habitants. Tout était en place, alors ça ne pouvait que vrombir ! Faut dire que ça ne manquait pas de gros matériel…

photo du déchiquetage et du assez peu de poussière générée

et depuis son poste dans la cabine inversée, le chauffeur de la CUMA était à son affaire : ça n’a ni chômé, ni traîné.

photo de la grue conduite depuis le tracteur qui alimente le tapis d'amenée de la déchiqueteuse

D’autant que l’ami Romaric, qui était venu aider avec un tracteur et une benne,

photo de la déchiqueteuse qui souffle la plaquette dans la benne de Romaric

conduisait aussi celle prêtée par Paul et attelée au tracteur du Biau Jardinier. Matthieu avait donc « les mains libres » pour remplir le silo ainsi que le fond désileur avec le manuscopic loué.

photo du manuscopic qui range la plaquette dans le silo

 

Chacun efficace à son poste, tout tournait dans l’huile : et en deux heures, c’était plié.

Organisation actuelle

En concertation avec la Cuma de l’Ain, notre CUMA Compost71 organise des «tournées» de déchiquetage sur l’ensemble du département, de la même manière que les tournées «compost». Le prix d’achat comme d’usage de si gros matériels implique une utilisation sur un grand nombre de fermes, et avec donc une organisation «d’acier» pour rationaliser les transports entre les adhérents. La plupart des utilisateurs ont besoin de bois plaquette pour le paillage de leurs écuries en complément de la paille, de plus en plus rare et chère.

Quelques uns utilisent cette production fermière comme énergie renouvelable pour le chauffage. C’est le cas des Biaux Jardiniers depuis la fin du millénaire précédent puisque le bâtiment bioclimatique avait été conçu dans cette optique d’autonomie énergétique paysanne. C’est d’ailleurs la visite « in situ » en 1995 des installations – communales et privées – des éleveurs et de leur organisation sur la commune de Millay qui les avait convaincus de la faisabilité et du réalisme de ce système.

Mais bon, concrètement, comment ça se passe ? Et bien… c’est « tout simple » …?!…

Déchiquetage

La déchiqueteuse Biber Eschlböck est animée par le moteur du tracteur. Et dirigée depuis la cabine.

photo du cheminement du bois du tas à la benne par grue et déchiqueteuse

Le confort de travail du chauffeur est dû au système de cabine pivotante de ce modèle, ce qui permet de faire tout le travail en étant positionné de face, bien qu’à l’inverse du sens de circulation du tracteur. La cabine pivotante permet donc le travail du chauffeur avec tout confort et visibilité.

photo du tracteur au travail, la cabine inversée et grue déployée

L’alimentation du tapis d’amenée (à droite)

photo de la grue de déchiqueteuse qui pose le bois sur son tapis d'amenée

se fait avec la grue de la déchiqueteuse

photo de la grue qui amène un gros fagot de branches petites

qui permet d’y disposer les bois de différents calibres. ce qui valorise absolument tous les bois d’entretien de la ferme.

photo du tas avec des troncs et branches d'absolument tous diamètres

La déchiqueteuse de la CUMA accepte aussi ceux de gros diamètre que nous avions récupérés d’arbres malades qui ne pouvaient pas faire meilleur usage.

photo de très gros troncs d'arbres pourris dont l'abattage était indispensable

La plaquette ainsi fabriquée à partir des branches et troncs récoltés est évacuée par une goulotte, qui est elle aussi dirigée depuis la cabine du tracteur, pour remplir les bennes.

photo de la goulotte guidée depuis le tracteur qui remplit les bennes de transport

Transport

Dès qu’une benne est pleine, sa place est dégagée pour approcher la suivante et commencer immédiatement à la remplir sans interrompre le chantier de déchiquetage. Pendant ce temps, la benne pleine est montée au bâtiment : un petit coup de klaxon indique au conducteur du manuscopic qu’il doit se reculer et laisser l’accès et la place libres pour la nouvelle livraison de plaquette

photo du coin de cour libéré par le manuscopic pour laisser se faire le bennage

qui est vidée au sol

photo du bennage de la plaquette au sol pas loin en face du silo

et le manuscopic peut sans attendre recommencer à remplir le silo.

photo du manuscpic qui recommence à charger le silo avec ce qui vient d'être livré

Pendant ce temps, la déchiqueteuse a continué à travailler,

photo du chantier en cours : gros tracteur, grosse déchiqueteuse, bennes agricoles

et à force de déchiqueter des bois de différents diamètres, différentes longueurs,

photo du suivi du déchiquetage : tas de bois, grue, tapis, déchiqueteuse, goulotte, benne

elle a rempli la benne,

photo du suivi du déchiquetage : tas de bois, grue, tapis, déchiqueteuse, goulotte, benne

qui est immédiatement rangée de côté et remplacée par celle qui attendait sagement son tour, ce qui permet de monter la nouvelle benne de plaquette bocagère pour la vider. Etc… etc… Une rotation, non pas maraîchère, mais de matériel.

photo de la grosse benne complètement levée pour vidage devant le silo

Remplissage du silo

À force de travail de déchiqueteuse et d’allers-retours de bennes :

  • dehors, le tas de bois diminue régulièrement, et,
  • dans le bâtiment-chapelle, le tas de plaquette augmente.

Le manuscopic remplit d’abord le silo (à gauche) au fur et à mesure de la production de plaquette, puisque c’est le plus facile d’accès.

photo du manuscopic remplissant le silo de plaquette

On finit même par fignoler avec des manœuvres plus lentes,

photo du passage de finition pour enlever la plaquette aussi dans les coins

et remplir aussi le fond désileur (à droite).

photo du manuscopic assez agile pour tourner à l'intérieur du bâtiment-chapelle

C’est le fond désileur qui, grâce à la vis sans fin, alimentera directement en combustible écologique notre petite chaudière automatique. Quand viendra la saison de la redémarrer pour qu’elle complète en mi saison, puis remplace en hiver, le chauffage solaire. Sans aucune contrainte manuelle d’utilisation, ce qui fera à nouveau mentir le proverbe affirmant que le bois réchauffe celui qui le fait 6 fois… sauf quand il brûle dans la cheminée.  Merci à la chaudière automatique et aux planchers chauffants !

photo des silos et fond désileur pleins, local à fignoler

Et au bout d’un moment, comme on dit, « le tas est plein », ce que le sage proverbe indien traduit ainsi : hiver sera froid : homme bio a déchiqueté beaucoup bois ! » Alors reste à « faire les coins » à la main, balayer…

photo du bâtiment nettoyé balayé prêt à servir à nouveau au maraîchage

… pour refaire la place aux cagettes, palettes, diables, etc… et pouvoir, dès le lendemain, disposer les tables pour préparer les paniers des abonnés : car effectivement, même pendant les chantiers, le maraîchage bio continue !

Adhérent suivant

Coté chantier de déchiquetage, le chauffeur replie les éléments de la déchiqueteuse (tapis d’amenée, grue, goulotte) et donne un coup de soufflette pour nettoyer machine et tracteur et ne salir ni chemin ni route.

photo du conducteur de la CUMA nettoyant à l'air la déchiqueteuse de sa sciure

Il re-pivote la cabine du tracteur en position route et ré-attèle la remorque routière derrière la déchiqueteuse.

photo du train routier du matériel de la CUMA, tracteur, déchiqueteuse, remorque de voiture

Puis après y avoir sanglé la voiture qui lui permet de rentrer chez lui le soir tout en laissant le matériel sur chantier, le chauffeur remplit et fait signer le bon de travail qui servira à facturer chaque adhérent de la CUMA selon son temps d’utilisation de déchiqueteuse.

photo de remplissage et signature du bon de travail pour facturation

Et il part vers le chantier prévu chez le plus proche adhérent de la tournée. C’est alors, en voyant l’encombrement de la courbe suivie par ce grand convoi pour prendre le virage dans nos petits chemins communaux

photo du convoi négociant le virage en sortie de notre desserte sur la voie communale

que le Biau Jardinier se dit à nouveau qu’il a eu bien raison de se « ruiner » en cailloux, en heures de pelleteuse, en buses ciment et autre regard renforcé pour remplacer l’installation communale à peine carrossable d’origine. Et enfin transformer l’angle droit et ses fossés en virage carrossable en sécurité…

photo du couvercle de regard des anciens fossés maintenant au milieu du carrefour

 

Sinon, bien des entreprises ne pourraient plus venir livrer ou travailler sur notre ferme, ou bien s’obstineraient… dans le fossé (expérience vécue !)

C’est vraiment écolo, çà ?

Il arrive fréquemment que dans les discussion autour du bois plaquette – et du matériel associé – des consommateurs sensibles à la défense de l’environnement critiquent à priori l’utilisation de ce type de matériel énorme. Et critiquent aussi la consommation d’énergie fossile nécessaire pour le faire tourner. Et bien sûr aussi la destruction par abattage et/ou élagage de tous ces arbres, travail d’entretien du bocage souvent très hâtivement mis en parallèle avec de la déforestation…

Il arrive aussi que des militants écologistes dénoncent le coté polluant du chauffage bois, le plus souvent d’ailleurs en se référant soit aux méga-chaufferies industrielles soit aux particules fines rejetées par les chauffages bûche d’appoint à foyer plus ou moins ouvert et faible rendement pathétique.

Précisions chiffrées

Qui pour entretenir le bocage gratis ?

À moins que des fonds publics ne le paient à maintenir le bocage sur sa ferme – et ses avantages pour toute la collectivité – le paysan ne peut investir et travailler pour le replanter et l’entretenir de manière douce que si ce travail contribue à lui procurer un revenu.

Gas Oil et travail humain

La consommation totale des gros engins qui ont déchiqueté le bois en plaquette et l’ont transporté et rangé jusqu’à la chaudière est d’à peine cent litres de gasoil non routier.
La conduite de la déchiqueteuse et des bennes de transport ont nécessité moins de huit heures de travail humain au total.
Le tas de plaquette produit assurera le chauffage des bâtiments donc des fermiers, la conservation des courges, la production des endives, etc… pour plus de deux années (froides).

Auto-construction d’énergie renouvelable

Cette auto-construction paysanne – non délocalisable – de combustible renouvelable produit en bio nous paraît, malgré toutes ses imperfections (bruit et poussière au milieu des champs…!?…)

  • humainement beaucoup plus juste et
  • écologiquement plus durable

que l’extraction et le transport à travers les continents d’énergie fossile,

  • et aussi moins risqué que l’extraction d’uranium importé pour production d’énergie fissile.

Le bilan nous semble comme qui dirait TRÈS LARGEMENT POSITIF !

Addition en conclusion

  • Entretien du bocage
  • + bois déchiqueté
  • + « en même temps »
  • + outils maraîchers en planche permanente auto-construits
  • + « en même temps »
  • + vente directe en paniers toute l’année
    _________________________________
    = notre façon de vivre la bio productive sur la ferme.

Comme illustré ci dessous : cohabitation harmonieuse du gigantesque tracteur de la CUMA, déchiqueteuse, gros traceurs et bennes proportionnées entre au premier plan les outils auto-constuits pour travail doux de la terre en planche permanente, et à l’arrière plan bocage bressan scrupuleusement entretenu. En bio.

photo des outils auto-construits devant la déchiqueteuse de la CUMA

* * * * *

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