Pourquoi donc drainer ? Drainer, c’est Bio ??
Même si des désastres comme celui ci dessous ne se sont heureusement pas produits tous les ans, on peut sans hésiter affirmer que le drainage de nos parcelles n’était pas un luxe…
Le drainage consiste à poser à bonne profondeur (déterminée par la topographie des lieux) et selon une pente régulière, des drains (tuyaux finement percés) dont le but est de collecter l’eau en excédent, de l’amener dans des collecteurs qui débouchent dans un émissaire de type fossé, etc… mais au Biau Jardin de Grannod, c’est dans un grand bassin de rétention créé lors de notre premier drainage à Sornay, quand nous avions préparé la mise en culture de la première parcelle de jardin, en 1995.
Le bassin a été dimensionné de telle façon qu’il ne soit jamais à sec l’été, mais que en période humide, le trop plein se répartisse sur l’ensemble de la parcelle sans jamais être raccordé au réseau des fossés. Donc sans jamais aller directement – et rapidement – à la rivière : toute l’eau a le temps de s’infiltrer lentement vers la nappe sans aggraver les crues en aval.
Nos chantiers de drainage ont été confiés à la CUMA (Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole) ASTER qui avait précédemment drainé les jardins de notre première ferme de Cercot – Moroges au tout début des années 80.
Dans un premier temps, le technicien de la Cuma est passé pour faire les relevés avec ses différents outils de géomètre pour faire le plan du drainage. On a tout arpenté avec laser, mire, etc… Il s’agit de déterminer le nombre et la place des collecteurs en fonction de la surface dont chacun devra évacuer l’eau excédentaire. De déterminer le nombre, l’espacement, la place, des petits drains. De profiter aussi du chantier pour prévoir le captage des sources, mouillères et autres «fontaignies» très nombreuses en Bresse. Ainsi que le captage des eaux que l’aval peut envoyer sur la parcelle à drainer par le modelé du terrain, les basses, les petites rigoles, etc…
Le chantier débute par l’amenée du matériel et le piquetage :
On reporte sur le terrain au moyen de petits piquets en bambou la place des différents éléments à enterrer. Ces bambous serviront de repère au sous soleur et à la pelle. Le sous soleur est un engin à chenille (moindre tassement du sol, meilleure adhérence sur sol sec) qui met en place les drains directement à la profondeur voulue grâce à une dent qui coupe le sol, sans le retourner .
Contrairement aux trancheuses, qui ouvrent une tranchée en en sortant la terre et qu’il faut ensuite remettre en place une fois le drain mis en fond de fouille. Ce qui bouleverse beaucoup plus les divers horizons du sol. La profondeur et le pourcentage de pente déterminés au plan sont programmés sur un système laser qui asservit les réglages de la dent du sous-soleur.
Une fois donc le collecteur posé dans le sens de la pente, des trous sont effectués à la pelleteuse à chenille à intervalle régulier correspondant au point de raccord prévu pour chaque drain qui traverse la parcelle en coupant le sens de la pente.
Le sous-soleur positionne sa dent au dessus du collecteur. Le drain, passé dans le guide inclus dans l’épaisseur de la dent, est maintenu en place au départ du sous-soleur.
Pendant que celui ci avance et pose le drain sur toute la largeur de la parcelle,
on raccorde le drain au collecteur. Malgré le format des engins cela reste bien du travail de précision : on utilise le niveau.
Et ainsi de suite, laissant derrière lui un sol fendu, un peu remonté, mais sans bouleversement des différents horizons.
Une fois le chantier terminé, ça laisse une parcelle parfaitement fignolée par les gros engins de la CUMA, mais qui ne peut être directement travaillée par le matériel du petit maraîcher diversifié : nous faisons donc appel au matériel mieux adapté de collègues en polyculture-élevage pour y semer un engrais vert pluri-annuel.
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