Ancien directeur commercial d’une maison grainière, Frédéric avait changé de vie : il s’est installé en maraîchage biologique il y a peu. Il souhaitait visiter d’autres maraîchers dans un but d’information et d’échange. Des amis communs d’Alsace lui ont donc préparé un petit périple de trois jours en début de semaine dernière,. Y ont aussi participé
- un maraîcher de Bourgogne en cours d’installation par reprise d’une ferme
- et des formateurs agricoles de Franche-Comté.
Le périple a commencé le dimanche au Biau Jardin de Grannod. Comme de tradition, les alsaciens n’étaient pas venus les mains vides : les Biaux Jardiniers n’ont eu à préparer que la salade….
Nous avons donc eu toute la journée pour visiter
- le jardin
- ainsi que le matériel de travail du sol, particulièrement l’outillage auto-construit adapté à la culture maraîchère en planches permanentes
- Et bien sûr les différents locaux et matériels de stockage/préparation des légumes.
Puis en fin d’après-midi, nous sommes «montés» en Alsace pour y visiter, des deux cotés du Rhin, trois fermes bio réputées, productrices de légumes depuis plusieurs dizaines d’années : de grosses structures de production ( de 20 à 40 salariés ). Elles vendent au détail sur les marchés, en paniers livrés, et pour certaines en gros. Deux de ces fermes sont menées en biodynamie et vendent sous le label Demeter. La troisième, cultivée par la famille Schmidt, compte 100 hectares, dont seulement une grosse moitié en légumes, 30 en céréales, 15 en luzerne et de la féverole.
Ces fermes sont toutes très bien organisées
dans les moindres « détails ». Nous avons vu une brouette de récolte en caisse avec pesage et goulotte de tri permettant le rangement des légumes déclassés directement en dessous pour l’approvisionnement de la cantine des salariés de la ferme.
Ce qui manifeste que la rationalisation des tâches a une belle efficacité quand elle tient compte des travailleurs.
Concernant les préparations de sol, les Biaux Jardiniers ont été surpris de l’usage systématique chez la majorité du labour
et de l’utilisation quasi exclusive chez certains des outils rotatifs, y compris pour la finition finale.
Suite à des rotations très intensives et au retour systématique des légumes d’été toujours sous les mêmes abris, de nombreuses parcelles visitées sont infestées de nématodes. Ce qui entraîne parfois la nécessité de déplacer les abris vers des parcelles de « terrain neuf » où la culture maraîchère redevient alors possible. Reste un énorme questionnement : pour combien de temps si les engrais verts longue durée ne sont pas introduits dans le système de rotation ? Peut on organiser l’avenir du maraîchage bio sur l’abandon régulier des terres « usées » par les pratiques maraîchères intensives ?
Et bien sûr, la fine équipe a fait une halte conséquente à Pfaffenheim, où Jean-Pierre Frick, viticulteur alsacien faucheur volontaire en 2010 de l’essai de vigne OGM de l’Inra de Colmar, nous a accueillis pour une belle dégustation.