Selon les météorologues, cette année serait la plus chaude depuis bien-bien-très-très longtemps [1]depuis que les relevés sont suivis affirment ils, et notre période automnale la plus arrosée depuis bien-très loin [2]depuis plus d’une génération affirment-ils.
Les rois du pétrole et les princes-décideurs plus ou moins zélus qu’ils invitent à Dubaï dès la fin du mois nous délivreront sans aucun doute leur sentiment médiatisé sur ces sujets, et le vulgaire sera sans doute abreuvé jusqu’à plus soif d’annonces de décisions éclairées pour l’avenir humain [3]du genre cassage de thermomètre et confiscation de pluviomètre lesquels « nous » coûtent « un pognon de dingue », et si tu cries je cogne, et à la niche, non mais, chuizélu-poilo.
Les Biaux Jardiniers (des ploucs. Alors…) si ils en croient ce qu’ils voient sur leur ferme du fin fond de leur Bresse, ébincépadugato : ça gouille !
Alors, les légumes qu’il était possible d’atteindre car plutôt en surface, sont en bonne voie d’être tous récoltés et en quantité suffisante, même si nous avons évidemment dû laisser leur part aux rongeurs, qui semblent eux aussi apprécier le radis violet.
Et pour certains qui craignent les excès du très chaud et très sec continental que nous avons subis, on va dire calmement et in french in ze text : « c’est pas top ». Pour faire plus contemporain, on pourrait même crier « c’est compliqué ». Mais on a goûté, ils sont quand même drôlement bons 🙂
Du côté des carottes, il y en a eu un peu de récoltées (avec pas mal de terre…) mais vu le chantier, la galère, et les dégâts (social et agronomique) que ce travail occasionnait,
il a fallu reconnaître que les carottes sont actuellement inatteignables, et renoncer. Pour le moment.
Les grosses récoltes pour l’hiver, c’est donc pas encore fini,
et les locaux froids, c’est toujours pas plein.
C’est donc toujours rongeage d’ongles et on arrive à un tremblement de moral de « force 8 sur l’échelle de la tension du mental qui en compte 9″.
Remède ? les Biaux Jardiniers essaient d’admirer plutôt leur verre à moitié plein : le temps économisé à ne pas pouvoir arracher les carottes 🙁 permet d’autres travaux… notamment récolter laver conditionner du poireau (tout plein de détails sont ici).
Car en plus des paniers pour nos très fidèles abonnés, nous faisons face à une bonne demande 🙂
- des clients du magasin Biocoop de Chalon Chatenoy que le Biau Jardinier livre d’une bonne part de sa gamme
- des cantines que notre coopérative paysanne BioÀPro approvisionne de plus en plus en produits Bio et Locaux.
Ces différents modes de commercialisation, paniers, magasin comme cantines ayant décidé d’acheter le dit poireau à un prix rémunérant le travail paysan à un tarif équitable.
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Cependant que « les média » font tourner en boucle des brèves de comptoir d’info aussi construites et raisonnées que des tweets de président US avec chiffres choc et titres du style : « Vague de déconversions chez les bio ». Mais si on perd du temps à regarder… exemple en Bretagne : effectivement, 2.8 % des fermes se sont déconverties entre 2022 et 2023. Parmi ces 2.8% :
- un tiers pour droit à la retraite,
- un tiers pour arrêt d’activité,
- un tiers pour arrêt de certification.
Ça relativise… [4]Pendant ce temps, quel pourcentage de disparition définitive de fermes en conventionnel ?
Rappel d’un « détail de l’histoire »… Une des premières mesures écologiques de la macronie [5]l’anti-bio décomplexée à peine élue au palais fût d’annoncer, lors de « Tech&Bio » dès septembre 2017, la suppression des aides au maintien en Bio, avec le soutien préventivement proclamé de l’agriculture conventionnelle biberonnée à la subvention publique depuis 50 ans (FNSEA, Coop de France) dès juillet 2017 : « Il faut que le marché rémunère le bio. Il serait bien qu’il n’y ait plus une aide au maintien spécifique. »
Pour les lecteurs de ce site qui auraient une heure à consacrer à leur information sur le sujet, le chargé de comm’ du Biau Jardin de Grannod signale l’émission « le grand reportage » de ce 10 novembre, très bien construite sous le titre Comment relancer la filière Bio ? à partir de données chiffrées, d’enquêtes de terrain, d’interview de personnes qualifiée.
Avec
- Laure Verdeau Directrice de l’Agence bio
- Charlie Brocard Chercheur à l’Iddri (Institut du développement durable et des relations internationales)
Petit résumé pour donner envie d’aller y voir :
- Chercher les marges spécifiques bio en grande distribution
- Informer le consommateur notamment de la différence entre label Bio efficace, contrôlé et allégations marketing
- Former les cuisiniers à cuisiner Bio (puisque la loi Égalim doit être respectée).
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↑1 | depuis que les relevés sont suivis affirment ils |
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↑2 | depuis plus d’une génération affirment-ils |
↑3 | du genre cassage de thermomètre et confiscation de pluviomètre lesquels « nous » coûtent « un pognon de dingue », et si tu cries je cogne, et à la niche, non mais, chuizélu-poilo |
↑4 | Pendant ce temps, quel pourcentage de disparition définitive de fermes en conventionnel ? |
↑5 | l’anti-bio décomplexée |