Plusieurs activités du genre assez bizarre cette semaine au jardin, quand on y pense bien : on a
- passé les doigts en deux rangs,
- chassé les punaises,
- et même lavé l’aspersion !
Oui ! « Laver l’aspersion » ! Bon, c’est pas tout à fait aussi compliqué et onéreux que « laver l’eau », activité que les collectivités publiques – et les citoyens titulaires d’un compteur d’eau – sont obligés de pratiquer et financer pour rendre l’eau (par définition, très ancienne… inodore, incolore, sans saveur) « potable » après qu’elle ait été intensivement « assaisonnée » par l’agrochimie et diverses industries (abondamment subventionnées ainsi que exonérées de ceci et de cela les unes zet les zautres).
Laver l’aspersion,
chez nous, çà consiste à nettoyer tous les asperseurs d’un tunnel de façon à ce que le débit de chacun soit bien celui qu’on attend, et réparti très uniformément. On les dévisse donc de l’installation fixe, et on les démonte : corps de l’asperseur, gicleur, ailette, et anti-goutte (à droite, qui évite que les gouttes ne tombent quand on coupe la pression en arrêtant l’aspersion),
On met tout çà à tremper un jour ou deux dans l’eau. Après rinçage, on fait de même dans du vinaigre blanc, et ensuite, on sort tout ça des récipients, et avec des brossettes interdentaires de formats adaptés, on nettoie l’intérieur de l’anti-goutte, du gicleur et l’ailette. Quand c’est tout fait, retour au vinaigre, puis on rince à l’eau claire, on laisse tremper une nuit, on rince et… on remonte les asperseurs.
Et après, et bien on les ré-installe sur leur « tubing » (in french in ze text : tubes de petit diamètre pendant sous la conduite horizontale, maintenus verticaux par un lest, et alimentant les asperseurs).
Sachant que bien évidemment, on avait profité de ces journées sans aspersion pour purger la rampe et ses tubing.
Autre possibilité si on ne lave pas l’aspersion : jeter les vieux asperseurs (gaspillage + déchet) acheter des neufs (fabrication, transport, dépense) pour gain de temps, mais c’est pas bien long à faire « à temps perdu => gagné ». Et ça a une dimension sociale et intergénérationnelle si c’est organisé comme atelier occupationnel de Biau Retraité-e-s… [1]y’a p’têt’ une subvention à trouver, là !
Chasser les punaises
Autre activité, de Biau Retraité-e-s : la chasse aux punaises
dans les aubergines (que nous cultivons uniquement en plein champ). Une chasse qui se déroule calmement, sans cartouche ni chien, sans cri ni explosion, demandant elle aussi patience, attention et observation.
Rang par rang, Françoise inspecte chaque pied du carré
en regardant bien partout, pour trouver l’ennemi qui bouffe volontiers les pédoncules des fleurs, potentielles aubergines. La forme adulte de Nezara la plus fréquente chez nous est de couleur verte, genre feuille ou bouton de fleur d’aubergine…
Au delà de Nezara viridula, d’autres punaises attaquent les aubergines répondant au doux nom l’une de Lygus, l’autre de… « punaise diabolique »… No comment.
Plein d’info fiables, belles photos, cycle, prédateurs, prévention, etc…
Dès repérage, Françoise attrape la sale bestiole
et la « négocie » à la main : prouitchhh ! En Bio, effectivement, pas toujours question de bien-être animal !!
La Nezara adulte ne se contente pas de se nourrir : elle se reproduit, aussi ! Et cherche un lieu de ponte. Et il arrive que, quand on repère une punaise sur une feuille
et que… prouitcchhh, la violence du prouitcchhh ! nous fasse constater que la victime portait en elle toute une flopée de futur-e-s descendants-e-s.
Contents d’avoir fait d’une « pierre »… 50 ou 100 coups : les Biaux Jardiniers sont vraiment des chasseurs insensibles, et des sexistes, qui se trouvent paysans plus efficaces quand ils tuent des femelles. Ah, les Bio, vraiment, ils mériteraient Du Plomb dans leur gueule !
Les œufs, les Biaux Jardiniers les cherchent aussi. Ce sont de petits tonnelets, bien rangés, dans un premier temps blanc crème, qui deviennent orange.
Ils sont très solides, et les doigts entre eux n’y suffisent pas. On doit s’appuyer sur du dur. Par exemple un fond de cagette sur lequel on écrase la ponte avec un outil métallique
présentant une partie arrondie qui aide à être efficace.
Et on fait bien attention : si on a oublié un œuf comme ici sur la brindille sèche
on prend la pince pour l’écraser de son arrondi contre le fond rigide de la caisse plastique. Et avec les œufs, pas de prouitcchhh d’adulte, mais simplement CRAC. Hé oui.
La chasse aux punaises, ça revient « tous les bien souvent ». Les punaises, c’est un problème : nos vieux potes Bio de Nîmes nous expliquaient il y a 20/25 ans les ennuis qu’ils avaient de + de + avec ça. Dans le contexte des évolutions climatiques, c’est logique que les ennuis « remontent » – au Nord, hein, pas dans la hiérarchie du pouvoir dans la société, hein ! Et vue la volonté d’action sur ces sujets des banquier-ministre-socialiste-plus-jeune-président-et-associés-centroellairhéaireine…
Passer les doigts
Leurs doigts, les Biaux Jardiniers ne les ont pas utilisés uniquement pour écraser des punaises, mais aussi aussi pour les passer dans les cultures pour l’automne/hiver menées en deux rangs.
Les doigts Kress,
c’est un bon outil pour biner sur le rang lui-même,
et ils sont montés sur la vieille bineuse à 2 rangs Schmotzer. Comme tous les binages mécaniques, ça demande
- de l’attention au conducteur du tracteur
- concentration et réactivité au conducteur de la bineuse.
Ça rigole pas !
Les parallélogrammes, réglés en profondeur de travail par leurs roues, travaillent les entre-rangs avec des socs en patte d’oie sur dents droites rigides. Les étoiles, entraînées par le contact de leurs branches avec la terre, binent sur le rang de poireau avec les doigts souples jaunes.
Les choux et les poireaux en ont été bien nettoyés.
Faire tout le reste…
Les récoltes des légumes fruit de l’été continuent bien,
de même que celle des pommes de terre,
dont nous sommes bien satisfaits.
Les oignons ronds sèchent au soleil,
et il était temps de rentrer les oignons longs.
On a semé une nouvelle série de navet que notre rotation culturale prévoyait cette année dans un carré particulièrement bucolique, entre petit bois de feuillus, haie bocagère diversifiée, bassin de rétention d’eau très habité, avec masselotte et autres plantes aquatiques comme le jonc dit « des chaisiers », surfaces toujours en herbe avec trèfles, etc…
Pour le protéger des attaques d’altises principalement, on l’a bien sûr protégé par un filet tricoté ; un nouveau modèle qu’on a choisi d’essayer cette année où on devait en renouveler certains qui avaient fait tous leurs usages.
On a eu de bonnes conditions pour, après celui de la semaine précédente, réaliser un nouveau passage de vibroculteur large. Et coup de chance, il n’a pas encore replu par dessus. On va peut-être commencer à voir sérieusement le bout de la destruction des panics ! Ce serait chouette [2]hibou pour l’engrais vert hivernant qui est prévu dans cette parcelle.
Nous avons encore plusieurs semaines avant la date de semis… mais rien ne garantit que la météo nous offrira les conditions pour réaliser un joli faux semis dont la réussite garantirait le bon déroulé de cette culture. (À suivre…)
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