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Planteuse… et sécheresse (déjà !)

« Allo ? Matthieu ! Dis donc, je suis à une vente aux enchères, là, et j’y comprends rien : y’a personne qui veut acheter une planteuse et puis un semoir, et une laveuse à poireau, çà semble du super matériel, et pas cher puisque c’est au prix de retrait, mais j’y connais pas grand chose,

photo de la planteuse automatique attelée au tracteur Kubota

çà a l’air d’être du gros matériel, mais peut-être çà pourrait te convenir… ch’uis pas sûr… Tu veux que je les achète pour toi ? » Le Biau Jardinier a eu deux minutes pour se décider à distance.

Planteuse

Remise en état

Et puis ensuite, il lui est resté quelques semaines d’hiver pour y consacrer de temps en temps quelques heures d’atelier, en commençant par arriver à comprendre comment marche le monstre. Monstre conçu pour, dans le seul et même passage, poser le film de paillage, et repiquer 4 rangs de légumes, grâce à des bêches (travaillant dans un mouvement vertical) prenant chaque plant à la sortie de tapis alimentés par une (ou deux) personne(s).

photo de Matthieu apprivoisant le montage de la planteuse pour l'adapter à ses besoins

La remise en état a été une petite aventure, parce que des pièces, des trucs et des machins, il y en a tout partout et dans tous les sens (des courroies, des chaînes, des bêches, des pignons, des freins, des tuyaux, etc…) et çà marche avec un peu tout : de l’air comprimé, de l’huile, des chaînes, des pattes articulées, des courroies trapézoïdales, des courroies plates, etc…). Le Biau Jardinier avait réussi à obtenir le manuel d’entretien, ce qui lui a bien facilité la tâche, ainsi que la commande des quelques pièces nécessaires pour remettre l’engin en bon état de fonctionnement après son séjour un peu trop long en plein air… Il a aussi bénéficié de l’aide de maraîchers voisins, qui ont eu la gentillesse de lui faire part à domicile de leur expérience de cette machine « made in Italy ».

photo de Matthieu en bleu commençant à démonter la planteuse

Puis le Biau Jardinier a modifié le monstre pour l’adapter à ses besoins, ce qui a principalement consisté à supprimer un des éléments planteurs : en effet, et contrairement aux partisans du maraîchage intensif sur petites surfaces à succès médiatique, le Biau Jardinier fait le choix de ne pas planter serré, de façon à favoriser l’aération des plantes, et donc leur santé, au détriment des maladies. Donc trois rangs seulement par planche, au lieu des quatre possibles avec cette machine.

photo de la suppression d'un élément planteur pour n'en garder que 3 rangs

L’élément « de trop » a été démonté, et soigneusement rangé avec la quincaillerie : il servira probablement un jour ou l’autre de service après-vente !

photo de la planteuse modifiée en cours de remontage

Et quelques semaines plus tard, est arrivé le moment crucial : le test « au champ »… en vraie grandeur… puisque c’était le moment de dé-confiner l’oignon.

photo des caisses de mottes d'oignon au bon stade pour plantation

L’oignon, les Biaux Jardiniers en cultivent trois variétés pour l’été / automne et trois variétés pour l’automne / hiver, facilement repérables entre caisses rouges, bleues, grises, beiges, avec ou sans scotch orange sur une poignée…

photo au jardin de la remorque chargée des caisses de mottes d'oignon à planter

Pas loin de 20 000 mottes, c’est vrai que vaut le coup d’essayer de mécaniser… et d’ainsi éliminer pas mal d’heures de postures de travail torturantes ! La planteuse ne se contente pas de… planter : elle déroule et fixe le film de paillage, et les Biaux Jardiniers ont continué leurs essais paillage noir / paillage blanc.

Apprentissage

Alors pour l’apprentissage, il faut non seulement fignoler les réglages qui concernent la distribution et la plantation des mottes, mais aussi, en plus, tout ce qui concerne la pose du paillage…

photo de Matthieu en plein réglages accroupi sous la planteuse

… sachant bien sûr qu’une modification à un endroit a aussi des conséquences un peu plus loin. Il y a eu une bonne période de tâtonnements, de prise en main, observations, réflexion voire agacement, contrôles et vérifications, etc…

photo des planteur et conducteur, Matthieu surveillant au sol le résultat des réglages

Mais l’obstination est une des vertus nécessaires à la pratique paysanne Bio… et «çà a fini par se faire». Au fur et à mesure que l’équipe plantation «montait en compétences» et affinait les réglages, il y avait de moins en moins de «reprises» à faire, et il devenait possible de ne planter qu’à trois : premier objectif atteint !

photo de la plantation en cours sous joli ciel bleu

Alors l’équipe pose des toiles contre les adventices dans les allées a pu se mettre en chantier «en même temps».

photo de l'équipe qui déroule et agrafe les toiles d'allée

Il y avait de l’activité dans tout le jardin !

vue d'ensemble du carré d'oignon et 4 travailleurs bien occupés

Comme quoi il peut y avoir des situations paysannes où la machine permet de diminuer la pénibilité du travail. Car c’est bien notre souhait :  « le travail de la terre… en limitant du mieux possible les atteintes au corps du travailleur. »

Vidéo

Besoin d’eau

À peine la plantation d’oignon terminée, les Biaux Jardiniers se sont dépêchés d’installer les rampes d’arrosage et de mouiller les jeunes plants récemment repiqués.

photo de l'arrosage immédiat d'un des carrés d'oignon

Même si les toiles d’allées n’étaient pas encore toutes mises en place : çà ne pouvait pas attendre !

photo de l'arrosage d'un carré planté sans attendre la pose des toiles d'allée

Faut dire qu’il fait drôlement sec : la dernière pluie remonte à tout juste un mois, «çà commence à bien faire» comme disait un ex-président sur un sujet approchant. Nous avons eu des températures de journée assez élevées pour la saison, avec des périodes de bise très séchante. Et nocturne très froide : gelées sur pomme de terre par ex !

L’état des nappes en sortie d’hiver dans notre secteur est moyen sans plus, et la Seille (dans laquelle pompe le circuit collectif des maraîchers de Sornay Bantanges) n’est pas très haute.

photo de la jolie Seille qui nous amène l'eau du Jura pour notre arrosage

Inquiétudes

C’est vrai que les professionnels du syndicat d’arrosage sont inquiets : le circuit, vieillissant, demande de plus en plus de chantiers de réparation, et suite à la liquidation en décembre 2018 de la pépinière qui arrosait une douzaine d’hectares (et employait une douzaine de travailleurs), le syndicat d’arrosage doit faire face à un impayé conséquent : 10 000 euros.

Un article récent dans la presse locale a officialisé publiquement le soutien des élus locaux au maintien de la production maraîchère locale : 500 euros.

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