On avait expliqué ici il y a deux semaines qu’un engrais vert de sorgho avait été roulé au roloflex de façon à obtenir une couverture végétale inerte des planches durant la saison d’hiver. Le ouiquinde dernier y était aussi prévu un essai de plantation de mottes sur sol couvert avec les amis des Jardins du Treille et ceux de la Ferme de Mons qui n’ont pas hésité à avaler les 200 km [1]c’est pas écologique ! les séparant de Bresse. Quel appétit !
C’est ainsi que Virg’ et Flo, Tiff’ Geoff’ et Rémy sont venus, avec enfants, pour un samedi d’activités professionnelles diurnes et bien sûr festives nocturnes (ya pas d’mal à s’faire du bien !).
C’est une préoccupation de tous les paysans Bio de construire un système agricole qui tende vers le maximum d’autonomie, et ainsi des maraîchers bio que d’arriver à cultiver (sans invasion d’adventices et donc pour récolter !!) des légumes tout en limitant l’utilisation des films de paillage, qu’ils soient biodégradables (donc enfouis) ou pas (donc collectés). Les techniques sont à découvrir, tester, puis risquer… évidemment en contexte et à échelle agricole. Des voyages de maraîchers ont eu lieu les années précédentes dans d’autres régions et pays que les nôtres pour visiter ceux qui étaient identifiés comme pratiquant ce genre de sport : des cultures maraîchères en sol couvert – et avec l’option réussite. Peu de choses performantes – et encore moins de miraculeuses ! – ont pour l’instant été observées chez des paysans.
Dans notre souci de culture d’autonomie, un des objectifs de cette nouvelle aventure est donc parallèlement de produire sur la ferme, voire sur les planches elles-mêmes, la matière végétale nécessaire, plutôt que de dépendre de fournisseurs extérieurs, voire de servir de débouché aux déchets organiques urbains et assimilés.
Des planches de sorgho ayant été cultivées comme engrais vert puis roulées il y a quinze jours
restait donc à tester quelle planteuse de la ferme pourrait repiquer les mottes dans tout ce « fatras ». On a donc essayé les planteuses « à bêches » puisque le système « à socs » est par nature inadapté au repiquage en terrain couvert : celles à bêches seules sont capables de faire individuellement un trou dans une couverture végétale (ou autre), qui plus est dans une terre non travaillée depuis plusieurs semaines, voire mois.
Les premiers essais ont été faits avec la « planteuse verte« , qui a ses bêches montées sur une chaîne. Malgré quelques réglages, l’observation attentive des résultats « bière en main » a montré un seul résultat positif : il faut [2]dans ces conditions et dans ce lieu une autre planteuse.
La fine équipe a donc rangé le matériel « vert » pour passer à quelque chose de nettement plus sérieux vu le nom « rouge et légendaire »‘ : la Ferrari (j’adôôôôre la bagnole, disent les princes à chauffeurs). C’est une machine que le Biau Jardinier vient de trouver d’occasion localement et qu’il a achetée en partage avec un collègue. Et les essais ont donc re-commencé : avec la Ferrari.
Tout le monde a bien observé le résultat des courses.
Rémy, tout sourire, a été enthousiasmé : la Ferrari, il adore ! Il veut la sienne :
l’investissement est vraisemblablement pour bientôt ! L’étape à gérer en parallèle est la réussite d’un bel engrais vert, très couvrant sur une planche sans adventices, parce que l’objectif, et bien au delà de l’expérimentation,
reste évidemment une jolie récolte, avec une quantité de travail humain – ET rémunéré – compatible avec le prix de vente des légumes Bio. Peut-être une nouvelle recherche paysanne comparable à l’aventure des planches permanentes ? (À suivre…)
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