Nos voisins Paul et Bernard avaient annoncé il y a quelques temps vouloir livrer le fumier issu de leurs vaches et de notre paille, ce qui est effectivement un des travaux de saison chez les éleveurs. Les Biaux jardiniers ont donc pris leurs dispositions. Ce qui a d’abord consisté à broyer, puisqu’on ne pourra pas l’entretenir de sitôt, le coin qui a été choisi comme « parcelle de stockage compostage » pour cette année.
Et comme il en manquait, les Biaux Jardiniers ont programmé une opération « silosacs ».
Le travail se passe sur la plateforme, lieu de stockage des divers matériaux dont les Biaux Jardiniers ont un petit tas car il y en a toujours un peu besoin sur la ferme : sable, graviers, cailloux, et assimilés. On y a donc approvisionné :
- un carton de silosacs, boudins à plat en toile tissée résistante fermée à une extrémité, fermable à l’autre,
- une chute de tuyau métallique de descente d’eau pluviale, ayant bénéficié d’un petite finition à la pince à rétreindre pour l’adapter aisément au diamètre du sac.
Et « à temps perdu », on remplit des silosacs, ce qui est une activité 100% manuelle. Les Biaux Jardiniers se sont auto-construits un petit tuto paysan, bio et local, qu’ils offrent avec le sourire [1]donc bien moins cher qu’un mooc sur la décroissance de la permaculture aux visiteurs de leur site de producteurs Bio paysans.
C’est Morgane et Vivien qui ont pris charge le chantier. Dans une action précise Vivien réalise par rapide emboîtement l’assemblage provisoire « goulotte faisant fonction d’entonnoir + silosac vide » [2]csic. Puis, d’un ample mouvement des bras rappelant quasiment l’ancestral « geste auguste du semeur » [3]cccrrr hop, la dose prescrite de petit gravier donne au silosac sa forme cylindrique et son poids juste.
Pendant ce temps, à l’autre bout de la chaîne de production mi-usine textile mi-travaux public, Morgane noue le silosac pendant que Vivien, armé du tube, fait glisser le sable dans un autre tube [4]flouf. Et etc…
Et tout çà ce jour là avec en plus l’accompagnement de la petit sono Biau Jardinière… et l’abandon progressif d’un pull ou d’une cotte à deux zip au cours de cette activité à poste pourtant quasi fixe 🙂
Benne trois points ou palette, les silosac s’empilent… non ! les Biaux Jardiniers empilent les silosacs prêts à l’usage.
Notre choix d’un remplissage incomplet associé au nouage du sac lui-même
- facilite sa prise et sa manipulation,
- diminue le poids et économise le dos.
Parce que bien sûr vient le moment où tout le fumier est livré, en tas allongé. Il faut donc le couvrir immédiatement avec le film « dédié » pour éviter au mieux les pertes de fertilité par lessivage – et les pollutions associées – qui commencent dès la première goutte de la première pluie, comme l’écrit si joliment l’agronome jurassien Yves Hérody.
Le tas peut ainsi attendre dans de bonnes conditions le passage prochain du retourneur d’andains de la CUMA de compostage dont nous sommes adhérents depuis sa création au début du siècle.
Le travail du retourneur (mélange, homogénéisation, aération) aidera la cinquantaine de tonnes de ce bon fumier de bovin à monter rapidement en température pour éliminer les graines d’adventices et son rapide compostage en milieu aéré participera à réorganiser la matière organique. (À suivre !) => détails très illustrés disponibles par ICI.
Multi-usages, les silosacs peuvent aussi nous servir à lester voiles et filets.
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