Quand ils en parlent de notre métier de paysan
- pour beaucoup d’électeurs « çà fait beaucoup de travail, vous avez de longues journées ! »
- pour beaucoup de bifurqueurs « y’a pas de ouiquaine, alors nous on va faire une ferme collective pour tous les avoir parce qu’on en a toujours eu «
- pour nos collègues en agrochimie « on n’y arrive pas parce que y’a trop de papier à faire qui nous empêchent de faire tout çà qu’on veut ! »
Ma foi…
Mais pour nous, ce qu’on trouve assez usant dans notre métier, c’est que quand on constate – de nos yeux – que notre terre, en manifestant un problème sur une culture, nous dit quelque chose qui tient de la critique, du reproche, voire de l’insulte, etc… on entend, évidemment, faudrait être sourds… et, réflexe humain, on retourne la tête pour chercher derrière nous quelqu’un de responsable à qui s’en prendre… Mais y’a pas eu de chef de service qui donnait l’ordre, pas de responsable de prod’ qui avait changé le process, pas de RH qui pressure pour bonus par suppressions de postes, etc… etc… [1]ici, chacun peut prier pour ses intentions personnelles.
Non. Quand on se retourne, et bien… y’a personne [2]à qui s’en prendre ! Y’a que nous [3]à qui s’en prendre !! Personne d’autre que-nous [4]à qui s’en prendre !!!
Notre métier de maraîcher Bio est vé-ri-fi-ca-teur. Et des fois, c’est assez dur à vivre. Et comme la loi Duplomb n’a bien évidemment pas prévu de cellule psychologique…
Alors bien sûr, y’a un climat, y’a une météo, y’a des conditions de saison, y’a un contexte réglementaire, y’a toute une série d’aléas potentiels [5]à qui s’en prendre, et possiblement tout plein d’autres « raisons » [6]à qui s’en prendre, mais au bout, quand on se retourne : y’a que nous… [7]à qui s’en prendre
Déchaumage sous « canopée »
Dans la parcelle drainée l’année dernière,
l’engrais vert,
qui n’était pas joli, et après les quelques sacs d’eau qu’il a reçus, en est devenu pas joli du tout, puis très vilain, et son état de faiblesse aidant, il perdait la lutte contre l’invasion du panic. Décision a été prise de le déchaumer pour éviter la multiplication des graines adventices. On a fait çà à 2 tracteurs « en même temps » : un devant qui broyait, un derrière qui déchaumait.
Solution rendue possible par la disponibilité d’un tracteur « de démo » qu’avait précédemment proposé le concessionnaire. Parce que oui, pour « remplir ses objectifs », tout concessionnaire doit vendre. Et pour vendre, il doit inciter ses clients à l’achat d’un nouveau modèle. Et pour ce faire, et bien un tracteur existe sur la région, que le concessionnaire prête quelques jours à ceux de ses clients qui ont un modèle pas tout neuf mais encore très valide, et qu’il souhaite « tenter » par du neuf.
Ma foi…
Le Biau Jardinier a donc eu à disposition ce tracteur « dernier cri »,
et l’a testé avec le rotovator large pour ce déchaumage
- sur terre « à plat »,
- sous soleil de plomb,
- par journée chaude,
avec un peu de confort puisque l’engin dispose d’une « canopée« . Ah !? Canopée ?
Bin voui : « canopée ». Ce mot français ne concerne pas la cime des arbres bocagers en fond de photo, non non, non. Une fois volé par les communicants, il nomme le machin embouti qui ombre le conducteur : c’est bien confortable ! Et ça l’a été par ces conditions très chaudes et très ensoleillées. Mais franchement… monsieur le communicant, « canopée », c’est pas du détournement de vocabulaire, çà ? T’as pas vérifié sur ton dico, avant, Mr le communicant ? Si !? T’as vérifié, et t’as osé !?!
Bin voui. Ils osent tout… et c’est même à ça qu’on les reconnait.
Mais sous une « canopée » même garantie sans rien du tout de végétal, et bien c’est quand même mieux que si c’était pire ! Surtout quand pour l’ensemble de la parcelle, on y a passé plus d’une journée format salarié.
Semis sous couvert
Dans les parcelles en cours de conversion, actuellement en ray-gras,
Fabien est venu faire du semis sous couvert pour essayer de l’enrichir en trèfle.
Le travail consiste à ouvrir, pour semer dans la culture en place, un mini-sillon sans aucun autre travail de préparation de sol.
Chaque élément semeur est composé d’une paire de disques suivis d’une descente de graine et d’une roue de rappui.
Quelques jours après, ça levait. On reconnait bien facilement le trèfle : c’est ce qui a des petites feuilles rondes, qui est signalé chacun par une brindille beige de végétal sec perpendiculaire au travail et qui est flou au fond du sillon de semis… Fastoche, non ?
La nouvelle pluie orageuse aidera au démarrage, reste à voir si, ensuite, le trèfle pourra se développer, puis, peut-être, concurrencer le ray-gras. (À SUIVRE…)
Semis et couvertures
Semis
En début de ouikenne, Matthieu a semé des légumes d’automne en 3 rangs : de la betterave rouge
et aussi des séries de radis et navets, ceux-ci protégés par des filets anti-insectes.
Les hautes températures sont trop favorables aux attaques d’altise pour risquer de s’en passer…
Autres couvertures,
mais avec de la toile noire tissée
pour des occultations avant cultures d’hiver.
Désherbages manuels et récoltes
Adventices des carottes
Les Biaux Jardiniers continuent les désherbages manuels dans les carrés de carotte, c’est au tour du dernier semé. Couteau, seau, et bouteille isolante avec eau fraîche sont les outils mobilisés par les mains Bio-paysannes.
De ce côté là, ça commence à aller.
Carrés d’oignon
Les Biaux Jardiniers ont récolté l’échalote, et les oignons en sont au début tombaison.
Essai et aléas
Piment de la Bresse
Matthieu avait décidé d’essayer une nouvelle culture pour laquelle il y a une demande identifiée : le piment de la Bresse.
La culture suit son cours.
Courroie
L’aléa de la semaine, et bien ça a été les courroies du broyeur déporté.
Faut dire que cet outil a pas mal servi ces jours-ci. Le broyage en plein été, c’est une activité justifiée ! Par contre, ce qui n’est pas du tout de saison, c’est de faire du bois à la mi-juillet !!! Mais bon, venant d’un homme âgé de 10 ans de plus que celui imposé – à tous – par la dernière réforme des retraites, actuel chef du gouvernement anti-bio de front républicain du moment : ce doit être une vieille tradition locale ancestrale maintenue par l’enseignement privé béarnais.

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