Pendant les journées de grosse chaleur, et comme ils jouissent de la liberté qu’apporte le fait d’être «à son compte», les paysans-maraîchers ont le choix.
- Soit travailler au jardin quand il fait frais (et que c’est le plus agréable), donc très tôt et tard, et en se prévoyant quelques activités tranquilles à l’ombre après la sieste : c’est la technique paysanne traditionnelle. [1]logiquement vécue sans honte et revendiquée dans le Sud
- Soit s’appliquer des horaires de salarié de l’industrie (encore que par exemple dans le bâtiment bien des entreprises évitent de faire trimer leurs charpentiers, maçons, etc… pendant les grosses chaleurs) : c’est la technique normalisante qui démontre que les paysans [2]travailleurs physiques en extérieur sont «comme les autres» [3]travailleurs administratifs en intérieur, climatisé ou pas.
À noter que la bizarrerie de la chose est encore aggravée par l’aberration de l’heure d’été : «l’heure fou», disait il y a quelques décades «La Louise» du haut de son Morvan et de son mètre cinquante). Cette heure officielle qui, en été, met l’heure d’état en avance de deux sur celle du soleil. C’est donc le soleil qui est hors la loi et se trompe…
Les Biaux Jardiniers ont toujours fait le choix d’adapter leurs horaires de travail aux saisons et conditions climatiques, ce qui est d’ailleurs parfaitement juste pour des gens qui demandent aux mangeurs de leurs légumes de s’adapter à la saisonnalité des légumes.
Et ces derniers jours, les Biaux Jardiniers ont valorisé quelques unes de ces heures de travail après sieste peinard à l’ombre notamment en fabriquant des «planchons». Des planchons ???
Un planchon, c’est ce qui permet simultanément
- de disposer de l’espace suffisant pour introduire les fourches du diable sous la piles de cagettes et de les rouler pour rangement ou livraison
- de satisfaire au règlement sanitaire départemental qui impose un support séparant la caisse garnie de denrées alimentaires du sol, privé ou public, sur lequel chacun, humain ou animal marche, roule, trotte, voire crotte.
Un planchon, c’est comme un genre mini-palette au format cagette.
Les Biaux Jardiniers ont donc fait une razzia dans les chutes du douglas qui avait servi à la confection des derniers bardages et étagères réalisés dans le bâtiment bioclimatique. Ça a permis aussi de faire un peu de rangement dans le stock de bois. Et de vérifier qu’il reste de quoi assurer les chantiers de cet hiver, mais il faudra commander du bois à la scierie de façon à disposer d’assez de sec pour les chantiers suivants. Car le Biau Repreneur Jardinier en prévoit !
La scie radiale a non seulement fait le débit
mais aussi servi d’établi-gabarit pour le montage.
Les Biaux Jardiniers ont pu fabriquer ainsi près d’une cinquantaine de planchons, preuve qu’il y avait un joli stock de «chutes qui vont servir» !
Prochaine activité planchons ? Quand le stock de « chutes qui peuvent servir » se sera reconstitué !
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