Un passage météo brutal a causé pas mal de dégâts sur le département, notamment dans la ceinture verte autour de Chalon. Mais notre coin de Bresse a été plus épargné. Sur la ferme, diversifiée et riche de haies bocagères, en plus de plusieurs gros « sacs d’eau », nous n’avons subi que 2 ou 3 chutes d’arbres qui vivaient sur des pentes. Et de deux arbres morts,
que notre ami Benjamin, voisin et compétent amoureux des arbres, laissait sur pied pour offrir matière première et lieu de vie à la biodiversité de toute la faune de dégradation associée. Mais c’est vrai que c’est pas « propre », comme l’herbe, l’ortie, les ronces, et en agriculture ou sylviculture « conventionnelle » on choisit de « faire propre » : avec glyphosate, dicamba ou autre 24D , ça, au moins, c’est propre.
Côté travaux au jardin, on avait réussi à faire « presque tout mais pas tout »… ce qui était à faire avant les 50 mm qui sont tombés, brutalement, en plusieurs fois. En tout cas, on avait l’impression de s’être pas mal démenés, et d’avoir bien bossé… On avait pu broyer le
ray-grass
dans les 2 parcelles concernées
où on voulait favoriser le développement du trèfle sur-semé il y a peu. Il commence à bien sortir et on souhaite limiter la végétation de ce couvert en place,
car cette poacée (graminée) est plutôt agressive et coriace. Parce qu’il faut bien dire que d’autant plus dans cette situation de semis d’été (risqué), le trèfle aura à faire à forte concurrence ! La lutte est inégale,
alors nos broyages s’annoncent nombreux (si le trèfle arrive à se maintenir en bonne pousse…).
Semis en 3 rangs
Les légumes d’automne – semés il y a peu – étaient bien levés, on avait même eu le temps de faire un passage avec la bineuse de précision. C’était joli.
Mais avec la violence de ce qui est tombé par dessus
il n’y a plus qu’à recommencer à biner « asap » comme on dit chez les cadres anglophones,
mais sur le terrain, il faut attendre que ça ressuie un peu, parce que pour le moment…
En tout cas, on peut déjà retenir de cette année 2025 chez nous que absolument tous les semis des légumes-racine pour l’automne hiver ont été – plus ou moins gravement – handicapés dès leur sortie de terre par les sacs d’eau qui leur sont violemment tombés sur le coin du nez : 5 à 10 % de perte, ça a été les cas les plus favorables, mais dans par exemple le panais, on avait dû détruire plusieurs planches trop sinistrées pour s’acharner à y travailler dessus, et la majorité des re-semis n’a pas donné de résultat bien consolant ! On a donc des planches de panais correctes bien moins nombreuses que semées.
Dans la parcelle de seigle sinistré qu’on avait déchaumée la semaine précédente, les premiers jours, chauds et secs, qui ont suivi avaient permis de faire pas mal souffrir le panic, qu’on visait particulièrement. Il jaunissait, séchait… encore plusieurs jours de ce régime sec et on aurait presque pu commencer à se réjouir ! Mais plouf, quelques gros sacs d’eau, et voila le gaillard qui re-démarre à donf !
Il ne perd rien pour attendre, celui-là ! Mais, bon, avec la réalité de la terre comme de la météo, et bien, ce sont les Biaux Jardiniers qui attendent… les bonnes conditions pour lui faire passer un sale quart d’heure (qui en fait durera potentiellement un bon petit paquet d’heures, hein !), le temps laissé libre par celui consacré aux récoltes.
Et pendant ce temps, le panic…il se rétablit 🙁 .
Les orages fréquents des derniers jours nous empêchaient de réaliser les
repiquages
prévus, la serre était pleine, les racines des plants commençaient à tourner en rond dans les mottes cubiques (bin voui), Matthieu guettait les cieux… les bulletins météo… le planing de récoltes/livraisons. Et… une fenêtre s’ouvrait… Oui 🙂 Pour une journée 🙁
Les conditions n’étaient bien évidemment pas agronomiquement idéales, loin de là, mais bon : notre métier de paysans consiste
- à marcher les pieds sur la terre telle qu’elle nous porte,
- à devoir choisir le moins pire,
- donc à ne faire que le possible,
- toujours en Bio !
- malgré la suppression des aides à la bio dès 2017, celle en cours d’organisation de l’Agence Bio, le détournement ministériel d’aides à la Bio vers l’agriculture dite « conventionnelle » etc… tandis que la République n°5 nous balance Duplomb dans la gueule – dont la ré-autorisation de l’acétamipride n’est que l’arbuste qui cache la forêt de l’agrochimie industrielle sans limite ni contrôle (quelques infos un peu précises ICI et aussi d’autres par LÀ).
Tout a été mis sur palette qui ont été distribuées dans les divers lieux prévus sur la rotation,
et les Biaux Jardiniers ont tout repiqué,
dans des conditions…
pas exactement faciles et réjouissantes.
Tout le monde était mobilisé dans les carrés de salade, pé-tsaï et autres choux, cote de bette, etc… puis s’est regroupé pour la plantation de fenouil, qui ressemblait à une action de commando.
Dans des planches « bien mouillées » qu’on avait pu reprendre au vibroplanche, les choux, sous le soleil, « ne voulaient pas attendre » : sitôt plantés, ils commençaient déjà à « fanocher ». Méchante année !
Mais ouf, la serre est vide : une bonne chose de faite.
Légumes fruit
Entretiens et récoltes vont bon train aussi sous tunnel et les planches de courgette repiquées sur film de paillage blanc pour essayer de lutter contre les excès de chaleur tout en préservant la luminosité semblent correctement se développer.
Et bien sûr, « routine » hebdomadaire bien de saison, tailler et ramer les tomates, dont les paniers seront bien garnis cette semaine aussi. Tomates de couleurs différentes, de formes différentes, avec un point commun : leur bien bon goût !
Bon appétit !
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