S'abonner
à nos paniers

Notre site d’informations
agricoles et culinaires :

Casecultive.fr

Conversion Bio de terres labourables : le feuilleton illustré !

Conversion Bio année 1

Incorporations

Après donc la dernière récolte de maïs des fermiers en place, et le temps nécessaire au déroulé des diverses discussions et formalités, c’est en février, après un hiver sans couverture végétale du sol, que les premiers passages d’outil ont été réalisés. Il s’agissait d’incorporer les résidus de culture,

Photo de l’état des terres à convertir en sortie d’hiver

et de détruire la végétation d’herbes adventices qui avaient «la belle vie»… puisqu’elles n’étaient plus détruites par les désherbants.

Photo des terres à convertir les herbes adventices ont la belle vie

Déchaumages

C’est Ronald, éleveur de porc de la commune, qui s’est chargé du premier travail

Photo de notre voisin Ronald qui est venu déchaumer les repousses d’adventices envahissantes

avec son Joker Horsch, un outil qui déchaume bien, et dont le rouleau ressort arrière provoque une bonne germination des semences présentes dans le sol.

Photo de l’outil Horsch de déchaumage à dents, disques, étoiles et lames ressort

Photo de la grande parcelle avec le tracteur de Ronald au travail avec le Horsch

Faux semis

Puis, il s’est agi, par des passages répétés d’outils à dents, de multiplier les faux-semis. C’est à dire de détruire les plantules levées, de préférence avant une période sèche qui aiderait leur destruction.

Photo de terre qui commence à sécher et incite à re-travailler le sol pour détruire les adventices

Et ensuite de provoquer une nouvelle levée de graines d’adventices en travaillant juste avant une période humide pour favoriser leur germination. Et bien sûr d’essayer de venir à bout de la vigueur des touffes de ces adventices envahissantes des parcelles en céréale ou maïs de culture conventionnelle.

Photo illustrant l’invasion par les adventices dans les parcelles menées au désherbant chimique

Et de s’obstiner… en bio,

Photo illustrant l’invasion par les adventices dans les parcelles menées au désherbant chimique

avant de pouvoir risquer l’implantation du premier engrais vert.

Premier semis d’engrais vert

Photo du premier semis d’engrais vert possible après plusieurs mois de travail : il sera un échec

Lequel engrais vert puriannuel en mélange diversifié a assez mal levé… puis s’est mal développé pour cause de sécheresse… et a donc été très concurrencé par toute une foule de végétaux non désirés : pâturin, petite oseille, chénopode, spergule, rumex, amaranthe (mais pas marrante !) etc… etc… Il n’a pas réussi à «se défendre», au point qu’il a fallu se rendre à l’évidence… C’est raté ! Il faut détruire pour pouvoir recommencer…

Petit bilan d’étape en forme d’apparté : à l’issue de ces quelques mois de travail conclus par un échec, on peut se souvenir que deux autres techniques auraient sans doute été plus efficaces.

  • «Solution» 1 : la semaine précédent le début de la conversion à la Bio, faire réaliser un passage d’un désherbant internationalement connu…
  • «Solution» 2 : la semaine de début de conversion à la bio, labour de printemps à la charrue pour enfouir la couche superficielle…

Reprise des faux-semis

Le Biau Jardinier a alors décidé de détruire et de consacrer le gros de l’été à la poursuite du nettoyage avec des outils à dents dans le but de réussir un semis d’automne. Se sont régulièrement succédé, à peu près tous les 15 jours, les divers outils disponibles :

  • le canadien de Fabien

Photo estivale de travail de sol superficiel avec le canadien de Fabien

  • le Joker Horsch de Ronald

Photo estivale de travail de sol superficiel avec le canadien de Fabien

  • le vibroculteur du Biau Jardinier.

Photo estivale de travail de sol superficiel avec le grand vibroculteur du Biau Jardinier

Des analyses complètes de terre ont été réalisées, et la visite sur place de notre technicien bio, un fidèle de longue date, a permis de bien identifier les carences, de comprendre les mécanismes en cause et de mettre au point une politique de correction à long terme (chaulage et poudre de roche, corrections, engrais organiques).

Conversion Bio année 2

Semis d’engrais vert diversifié

S’appuyant sur une année pleine de travail de sol, le Biau Jardinier a décidé de risquer un deuxième semis d’engrais vert en mélange : plusieurs trèfles et plusieurs poacées. Il s’est assez correctement développé sur 80% de la surface

Photo d’un premier engrais vert diversifié assez réussi et riche en trèfle incarnat

mais sur l’une des parcelles avec énormément d’irrégularités…

Photo d’un premier engrais vert diversifié assez réussi et riche en trèfle incarnat

avec donc invasion parallèle d’adventices…

Photo de l’invasion des adventices dans les zones pauvres en engrais vert

Le travail a donc été adapté aux situations différentes. Où la pousse du mélange était «bien partie», les Biaux Jardiniers ont pris la précaution de laisser à la culture le temps de grainer un peu pour ajouter de la densité au couvert.

Photo de trèfle laissé à monter en graine pour favoriser son re-semis

Avant de broyer pour laisser la matière végétale composter en surface et favoriser l’activité microbienne.

Photo de trèfle laissé à monter en graine pour favoriser son re-semis

Ce qui a provoqué une belle repousse, plus particulièrement des trèfles. Il a ainsi été possible de faire une récolte assez tardive de ce mélange trèfles / poacées.

Premières récoltes :

Foin

Photo du premier fauchage de foin, enfin un premier bénéfice de deux ans de conversion bio

Ça a donné un foin de qualité honnête qui a pu être vendu à un collègue éleveur Bio dans les montagnes de la Drôme.

Photo des premières bottes de foin conversion, premier bénéfice après deux ans de travail !

Vente de foin C2 puisque les éleveurs Bio peuvent obtenir une dérogation pour une partie (C2) de la nourriture de leur troupeau Bio en année de manque généralisé de foin Bio (ce qui est… récurrent en années… de sécheresses… récurrentes !). Cette vente a permis – puisque bien évidemment les aides à la conversion n’y suffisaient pas ! – de commencer à «boucher le trou» creusé par l’achat des semences Bio et tous ces travaux de préparation réalisés jusque là en pure perte.

Activité microbienne

La repousse a été belle.

Photo des premières bottes de foin conversion, premier bénéfice après deux ans de travail !

Et en fin de saison le broyeur aura laissé sur place un bel apport de matière pour dynamiser la vie microbienne et enrichir a terre.

Photo en fin d’automne du broyage de l’engrais vert repoussé après sa mise en bottes

Échec sur une partie

Riposte mécanique

Mais sur la partie la plus difficile d’une parcelle, après avoir attendu une pousse suffisante pour garder quand même quelque chose de vert à broyer et apporter à la terre… il a fallu détruire à nouveau le semis d’engrais vert.

Le Biau Jardinier a choisi de valoriser cette nouvelle sécheresse estivale pour recommencer les passages répétés d’outils destructeurs des adventices pérennes.

Semis de sorgho

Puis ensuite de rapidement semer ce qui reste le seul végétal à pousse rapide résistant à la sécheresse : un tropical sorgho. Le but étant de couvrir le sol et essayer de produire de la matière à laisser sur place pour relancer et alimenter l’activité microbienne.

Le sorgho a été semé, «d’un seul coup d’un seul» avec le combiné Väderstad.

Photo du semoir combiné utilisé pour un sorgho estival

La culture s’est développée «mollement», restant dans les tons plutôt jaunasse et couvrant incomplètement le sol, affaibli par la concurrence alors que le mélange fabacées / poacées s’installait bien.

Photo de l’incorporation superficielle de l’engrais vert de sorgho

En fin d’été le sorgho a été détruit à son heure par un passage de disques pour incorporation superficielle au sol.

Prévision de l’hiver

Reprises de sol

Et rebelote dès les premières pluies, plusieurs passages en surface

Photo de la parcelle avec ses deux cultures : engrais vert implanté, et binages superficiels

de vibroculteur.

Photo du Biau Jardinier passant le vibroculteur pour réaliser des faux semis grâce aux pluies

Tout ce travail a permis, grâce aux pluies d’automne, de créer des conditions plus favorables

Photo de la terre enfin apte à être ensemencée avec bonne chance de réussite de la culture

pour l’implantation d’un mélange fabacée / céréale d’hiver, qui a été semé par Romaric avec le combiné semoir herse rotative.

Nouveau semis d’engrais vert

Photo du gros matériel combiné de semis dont les roues jumelées diminuent beaucoup le tassement

La levée a été jolie.

Photo de l’engrais vert qui occupe correctement le terrain à la levée

Les Biaux jardiniers sont rassurés : le sol sera couvert correctement pendant l’hiver… mais les adventices n’ont pas dit leur dernier mot…

Photo de touffes de pâturin qui menacent le semis de céréale

Mais au moins, toutes les parcelles auront passé l’hiver protégées par un couvert végétal dynamique.

Photo de touffes de pâturin qui menacent le semis de céréale

On a limité la casse !

Conversion Bio année 3

L’hiver a bien passé

Tout est en place en début d’année 3 : à la sortie de l’hiver, le Biau jardinier commence à voir les 12 hectares de terre en conversion comme un optimiste : à 80% pleines plutôt qu’à 20 % vides ! Le mélange pluriannuel trèfles / poacées démarre bien, les manques se couvrent bien.

Photo de la belle implantation de l’engrais vert bien installé

Du coté des 20% en jeune mélange seigle / vesce hiverné, il a réussi à se survivre, pas partout correctement, mais bon… il est assez raciné et prêt à démarrer dès qu’un temps de pousse s’installe…

Photo de la belle implantation de l’engrais vert bien installé

sauf que…

Début de salissement

C’est un rien sale (de chez sale) ! Les interlignes se couvrent lentement mais sûrement de la ribambelle d’adventices du stock grainier en place.

Photo des adventices qui se développent dans les inter-rangs de la céréale hivernée

La concurrence va être dure ! Mais..

Entretien herse étrille

Tagada… Le Biau Jardinier est prêt… tagada… tagada… Oui, le Biau Jardinier est prêt car ses orientations lors de la réflexion autour de l’achat de ces parcelles avaient abouti notamment à décider d’investir en 2021 non seulement sur du matériel de préparation confortable des légumes mais aussi du matériel de culture utilisable ET sur les légumes ET sur des grandes cultures (céréales ou autres). Alors en fin d’hiver, le Biau Jardinier, livré de la herse étrille «de compet› » a donc pu débuter son apprentissage de ce nouvel outil sur l’entretien de ce mélange seigle / vesce.

Photo de la nouvelle herse étrille achetée pour faciliter le binage très précoce des semis

Etbin-monga, safé-duboboulo !

Photo de la nouvelle herse étrille achetée pour faciliter le binage très précoce des semis

Même un de nos ennemis de toujours particulièrement obstiné, le pâturin, commence à baisser un peu le nez, avec une partie de ses racines mises à l’air…

Photo du pâturin dérangé par la herse étrille

Bien sur, il faudra encore plusieurs passages pour réussir à s’en débarrasser, mais tout cela finira par donner en cours de saison un engrais vert assez joli. Qui se sera irrégulièrement, mais assez souvent correctement développé.

Broyage incorporation

Et après broyage, l’engrais vert sera incorporé en août, dans les conditions météo très très tendues de cet été très très humide de 2021 (détails ici)

Photo des 2 tracteurs mobilisés pour broyer puis déchaumer l’engrais vert

Puis le sol sera re-travaillé.

Semis de céréale… enfin !

Et c’est ainsi qu’en fin d’année, le Biau Jardinier a fait appel à l’ami Romaric et son gros matériel, mieux adapté que celui de notre ferme maraîchère

Photo de notre tracteur, minuscule à coté de celui de Romi, qui va semer le céréale

pour le semis d’une céréale. Et grâce au jumelage des roues, la terre en sera assez peu tassée.

Photo du semis de céréale ne tassant que très peu la terre grâce aux roues jumelées

C’est enfin, et pour la première fois durant toutes ces années de conversion, que le semis est réalisé dans un but de production. Et production double :

  • du grain à moissonner (et vendre)
  • de la paille à échanger contre du fumier de bovin.

Conversion Bio année 4

Et la culture a été entretenue par des passages réguliers de la herse étrille. Début mars,

Photo ensoleillée du passage de herse étrille assuré par Flo dans le blé

Matthieu étant convalescent, c’est ainsi l’ami Flo qui a assuré le deuxième hersage pour aider les éclopés…

Première moisson !

Et finalement première récompense : de la paille, et du grain. Moisson de blé et de seigle.

(à suivre…)

Pour suivre la suite de ce haletant feuilleton agricole, se reporter aux articles régulièrement mis en ligne sur la page blog « au jour le jour » de notre site !

* * * * *

 

Aller plus loin

Au delà des bornes du jardin, notre base de connaissances : nos fiches-légume, vidéos, docs, buzz, romans…tous agricoles. Actus de la bio, des politiques agricoles, des OGM…

S'abonner
à nos paniers

Notre site d’informations
agricoles et culinaires :

Casecultive.fr
Pour ne rien manquer de nos actualités, inscrivez-vous pour recevoir notre newsletter :