Le faux semis
est cette technique traditionnelle, pratiquée par les maraîchers depuis des siècles, qui consiste à préparer le sol suffisamment longtemps à l’avance pour faire lever les graines d’adventices présentes dans le sol.
Provoquer la germination
Il faut donc enclencher la germination des graines présentes en préparant la terre de manière aussi soigneuse que si on allait semer la culture elle-même. Ainsi,
- on prépare la terre finement dans les premiers centimètres ,
- un passage de rouleau rappuie la surface et favorise un bon contact terre / graine pour faciliter la germination
- et le suivi régulier de l’humidité par l’arrosage permet d’obtenir une bonne levée .
Levée et destruction des plantules
Cette technique nécessite d’avoir le temps de détruire les plantules avant l’implantation de la culture par le passage d’un outil
- assez agressif pour être efficace contre les plantules levées, et «en même temps»
- assez délicat pour ne pas trop travailler le sol au point de remettre en route une nouvelle germination.
Plusieurs moyens disponibles.
- Traditionnellement, les maraîchers détruisaient cette levée d’herbe par «un p’tiot coup d’rateau».
- Actuellement, la herse étrille permet de mécaniser ce travail sur une plus grande surface.
- Autre système, les toiles d’occultation qui fonctionnent par étiolement, et le binage brûlage qui fonctionne par cuisson, les deux fonctionnant sans aucun travail de sol.
Le double faux semis
Le faux semis, les Biaux Jardiniers en font toujours un. Mais….
…le double, quand ?
Avant une culture mise en place tardivement en saison, on dispose de plus de temps. Selon
- le nombre de jours disponibles avant la date de plantation prévue
- l’importance de l’enherbement parasite en place
- les conditions météo du moment
- les conditions météo prévues la quinzaine à venir,
on peut ainsi choisir de casser la levée d’herbe mécaniquement dans l’optique de faire un deuxième faux semis quelques jours après.
C’est ce que le Biau Jardinier avait pratiqué ici en juin 2022 dans des carrés prévus pour du chou d’hiver, du poireau. Et c’était «un rien sale», comme on dit.
Première levée d’herbe
Par ci par là il y avait quelques restes (peu) des cultures de l’année précédente, de courge notamment, qui ne posaient pas problème.
Sur certains endroits, il y avait un peu d’herbe, encore dans les limites acceptables, mais avec une belle proportion de panic. Et le panic est l’ennemi juré du Biau Jardinier. Qui le lui rend bien ! Il y avait même du pourpier, une plante méditerranéenne. Preuve si besoin que sur mai / juin, il a fait pas mal chaud.
Mais sur une ou deux planches, comme déjà dit, et ben c’était un rien sale ! L’invasion de panic tournait à la panique : c’était vert.
Et le Biau Jardinier, même couleur, mais de rage :-)) . Puisque la météo annonçait 48 heures sans vraie pluie, il a donc utilisé son vibroplanche auto-contruit de la première génération.
Destruction au vibroplanche
Et c’est bien sûr avec le vibro à rouleau agressif que le Biau Jardinier a choisi de travailler.
Les fers plats crénelés du rouleau et la vitesse d’avancement du tracteur permettent de bien brasser la terre et mettre à l’air les racines de plantules
qui devraient pour l’essentiel périr dans l’opération. Du moins si une grosse pluie ne vient pas les faire reprendre tant qu’il leur reste un peu de vie…
Et dès que les conditions météo auront assez séché les planches, le Biau Jardinier fera un
Deuxième faux semis
… qui sera préparé au vibroplanche. Mais cette fois ci, celui avec les doigts plats montés sur dents droites
et muni d’un rouleau plein.
Car c’est lui qui
- rappuie bien la terre de surface,
- favorise un bon contact terre / graine
et qui nous apporte une belle levée des adventices présentes dans le sol… Levée d’herbe que l’on pourra détruire avec le vibroplanche à rouleau agressif.
Pour être vivable, cette pratique impose donc d’avoir auto-construit deux vibroplanches en stage de l’Atelier Paysan. Vue l’économie de travail de désherbage que la prévention apporte ensuite, c’est normalement finançable… tant que les tarifs des formations restent dans les moyens que les mangeurs accordent aux producteurs 🙂
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