Quand les feuilles des arbres sont tombées, c’est le début de la saison des tronçonneuses, et sur notre ferme jardinière, les haies sont nombreuses :
- il y a les anciennes, qui n’ont besoin que d’être entretenues, de façon écologique bien sûr,
- il y a les nouvelles, que nous plantons au fil des ans, et qui doivent être entretenues elles aussi.
En ce moment, nous travaillons sur l’ancienne haie en bordure de notre bâtiment agricole.
Quand nous avons acheté la ferme, à la fin du millénaire précédent, cette haie était en mauvais état par suite d’absence d’entretien pendant trop d’années. C’était l’invasion par les arbustes, principalement prunellier, qui empêchent les jeunes « baliveaux » notamment de merisier spontanés de pousser. Il y avait quelques jolis chênes. Nous avons décidé de transformer ce qui se nomme localement « buisson » en une large bande boisée, fournissant à terme un abri pour la faune et une production plus diversifiée d’arbres feuillus de pays .
Notre première action a donc consisté à planter une nouvelle haie à 8 mètres en retrait de l’existante de façon à préserver l’avenir. Une plantation sur 5 rangées, assez large pour offrir un milieu type forestier suffisamment développé pour abriter la faune dérangée quand nous couperions des arbres et arbustes dans l’ancienne.
Le but à terme est de constituer ce que Dominique Soltner promeut sous le terme de « bande boisée » : un véritable petit bois en longueur.
Nous commençons donc le travail dans l’ancienne haie.
Au lieu de la classique «coupe à blanc» (on coupe tout ce qui est en place pour plus de profit immédiat, et on laisse tout repousser pour plus de facilité) nous préférons la technique du « balivage ». Cela consiste à repérer les jeunes arbres qui peuvent se développer si on leur en laisse les conditions. En en laissant un tous les 3 mètres environ, puis à ne couper que le reste. La haie reste donc suffisamment fournie pour continuer à remplir son rôle écologique.
Les branches de petit diamètre, au lieu d’être brûlées en pure perte, voire après arrosage à l’huile de vidange selon la technique encore très répandue, sont « rangées » au pied des arbres conservés de l’ancienne haie de sorte qu’elles fournissent une protection à la faune qui en a besoin, puis dans quelques années de la matière organique en voie de compostage pour la pousse des arbres.
Ainsi, en attendant la repousse de nouveaux brins sur les souches des arbres abattus, elles conservent aussi à la base de la haie une partie de son rôle de ralentissement du vent.
De ce qui est abattu, on fait quand c’est possible, des piquets : piquets de clôture ou pour ramer certains légumes (pois, fève, aubergine, poivron principalement). De tout le reste, on fait du bois de chauffage. Même avec les bouts de petit diamètre puisqu’il s’agit de continuer à produire de la « plaquette bocagère » et non des bûches.
C’était une grosse entreprise de déchiquetage qui nous faisait la prestation
avant que la Cuma Compost ne développe cette activité pour répondre à la demande de production de litière pour l’élevage.
Pour suivre un chantier de déchiquetage de plaquette bocagère chez nous, lire ici cet article.
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