Comme chaque année où il y en a un d’organisé, les Biaux Jardiniers ont participé au voyage de maraîchers organisé conjointement par le Bureau Technique des Maraîchers du Rhône et l’ARDAB ( Association Rhône-Loire pour le Développement de l’Agriculture Biologique).
Après les Pyrénées Orientales en 2013, le Lot en 2012 et précédemment la Bretagne, l’Alsace… celui de 2014 visait les Pays-Bas, pays où les surfaces en bio sont proportionnellement moins développées qu’en France (2.7 % contre presque 4 %) , et où la plupart des maraîchers en bio produisent pour le circuit long (seulement 3% en vente directe, 20 en France).
Nous avons d’abord visité la ferme de Hooge Kamp située près d’Apeldoorn qui produit sur 9 ha dont 3 en engrais verts :
Les visiteurs ont été étonnés de la place en culture accordée au chou frisé grand vert du Nord :
Bertille, qui après sa formation à l’ISARA a décidé de travailler chez le sélectionneur hollandais De Bolster assurait la traduction : ce type de chou est très populaire, dans tous les sens du terme, puisqu’il est appelé le chou paysan.
Nous avons pu voir de belles planches de poireau, indemne d’attaque de phytomyza, l’horrible mouche qui crée bien des problèmes aux maraîchers bio de nos régions. L’œil exercé de Dominique, notre technicien a eu beau inspecter en détail, rien :
ah les chanceux !
Nous avons aussi pu voir la serre verre mobile :
La structure en est assez légère. On peut la déplacer par un système de roues. Ce qui facilite bien évidemment une rotation plus équilibrée des cultures. Dans la mesure où les rails de circulation de la serre desservent une parcelle d’une surface triple de celle de la serre, le temps de retour des tomates et concombres est donc multiplié par 3. Les parcelles ayant reçu des cultures de serre peuvent aussi accueillir des cultures de plein champ, donc éventuellement des familles de légumes qui ne seraient jamais cultivées sous serre. L’exposition directe du sol au soleil, à la pluie, au gel, etc… est aussi un facteur défavorable à l’apparition des virus craints sous serre auxquels tous les maraîchers bio trop intensifs finissent par se confronter plus ou moins rapidement, car les faits sont têtus. Ce système mobile permet aussi de hâter des cultures sous la serre, puis de la déplacer sur des cultures que l’on souhaite prolonger.
Si le déplacement (motorisé) de la serre ne demande pas énormément de temps, il faut la présence de plusieurs personnes et il y a des dégâts collatéraux : chaque déplacement est l’occasion de remplacer des vitres…l’entretien de la surface sous les rails nécessite de la main d’œuvre…
Étant dans la nécessité d’augmenter leur surface couverte, nos hôtes se posent la question à la lumière de leur expérience et hésitent : ils ne sont pas certains du tout d’acheter d’autres serres mobiles.
Les 4 associés de la ferme vendent leur production sur 2 marchés et en paniers. Ils accueillent de nombreux stagiaires. 60 % de leur chiffre d’affaire est assuré par l’achat / revente.
Un des buts de ce voyage était aussi de visiter en culture les racines d’endive bio dont l’association « Pas chicon que cha » organise chaque année la commande groupée pour ses adhérents maraîchers.
En effet, les maraîchers vendant au détail ont bien des difficultés à réussir chaque année la production des racines d’endive dont ils ont besoin pour les forcer alors que la clientèle apprécie bien cette diversité supplémentaire en hiver. Avec l’aide de leurs groupement et techniciens, ils ont donc créé «pas chicon que cha».
A peine descendus du car et chaussés des bottes, nous nous sommes précipités : tout le monde a été attiré…
par la rectitude des rangs ? par le gigantisme de la parcelle ?? par l’absence de haie autour de la parcelle ???
La visite était guidée par la responsable de la commercialisation, «armée» du calibre pour le classement des racines, et par le technicien qui assure le suivi des parcelles et du mûrissement des racines, «armé» lui des fiches de suivi de chaque parcelle et variété : dose de semis, % de levée, fumure, interventions, etc…etc…
L’ensemble des variétés cultivées permet de nous fournir des racines adaptées à chaque période de la saison. Le technicien a pu nous faire constater l’homogénéité de chacune :
Les Biaux Jardiniers sont très vexés de ne jamais avoir obtenu de tels résultats… !
A l’étape, ils n’ont cependant pas oublié de se tremper les mollets dans la mer du Nord !