En attendant le pluie, les Biaux Jardiniers ont préparé une nouvelle série de carrés de culture pour les implantations de printemps. Après éventuel broyage des engrais verts et restes des cultures récoltées, Vivien a déchaumé au rotovator.
Pour que cet outil, sur le principe plutôt barbare, fasse le travail Bio que nous en attendons, il est passé à vitesse d’avancement tracteur élevée, le capot d’outil relevé, et surtout très superficiellement, « tenu » à la faible profondeur que nous souhaitons par le relevage du tracteur,
donc par le corps et l’attention de son conducteur, ce qui implique une surveillance précise. C’est assez usant, aussi pour les cervicales, d’autant qu’il y en avait pas mal au programme. On a fait ça
- derrière des cultures d’hiver récemment soulevées, comme le poireau par exemple
- ou des planches récoltées il y a plus longtemps (chou hiverné, poireau d’automne/hiver…) et qui « en attendant » avaient été fissurées avec le cultibutte
- soit des engrais verts hivernés qui ont été broyés juste avant. Où l’on a pu à nouveau constater qu’un engrais vert hiverné, même assez peu développé, ameublit énormément la terre dans laquelle il se développe 🙂
Et bien sûr que sur toutes les planches où le planning de culture prévoyait des implantations de légumes plus tardives, les Biaux Jardiniers ont laissé la culture d’engrais vert en place pour gagner encore en ameublissement, en lutte contre l’érosion, en lutte contre les adventices, en fixation d’azote, etc… etc… Gratuitement et sans autre travail que permettre à la vie de faire sa vie ! Ah ! Les engrais verts multi-espèces systématiques !
C’est un des atouts du travail maraîcher en planche permanente : tout peut se faire « à l’unité »…
- On peut facilement reprendre et entamer la préparation d’une planche tout en laissant les choses continuer sur sa voisine.
- On peut bien sûr aussi facilement conserver les bandes fleuries qui aident les auxiliaires à hiverner tranquillement hors des agressions du tracteur,
tout en favorisant la mise en place des cultures selon le planning et l’amélioration du sol par les engrais verts le plus longtemps possible. On peut donc très bien S’ADAPTER au développement des cultures en place. Ce qui est incontournable pour vivre en maraîchage diversifié. Il suffit de regarder et écouter ce que nous montre et dit notre jardin, et de s’y plier, plutôt qu’aux exigences livresques de quelque méthode miraculeuse que ce soit.
Et plus tard, week-end et beau ciel bleu arrivant, le Biau Jardinier s’est reposé : sur le tracteur.
Il a incorporé les engrais verts déchaumés avec la butteuse auto-construite il y a maintenant une douzaine d’hiver. La préparation grossière de la planche permanente par cet outil très simple apporte un milieu très aéré favorable à une fermentation harmonieuse comme une bonne résistance à l’érosion par les pluies (si jamais il en tombait, bien sûr…).
Matthieu a fait ça partout où les outils précédents avaient travaillé (ils étaient pas seuls à bosser, les outils, hein ! les Biaux Jardiniers eux aussi y étaient, hein !!)
Il y en avait plus de 300 planches : ça a pas mal occupé.
Mais occupé dans un milieu agréable qu’on prend aussi le temps de regarder : on a même vu (et à peine eu le temps de prendre une vilaine photo) deux aigrettes explorer un des prés « du haut » alors que les autres années, elles ne quittent pas vraiment la prairie de Seille, inondable. À se demander si la sécheresse hivernale ne les aurait pas privées d’une part de leur nourriture qu’elles doivent donc aller chercher ailleurs, hors de leur zone traditionnelle ?
Contrairement à leur ami Marc (son site avec quelques superbes de ses photos est ici) les Biaux Jardiniers ne sont pas ornithos (ni photographes !).
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