Dans le toujours renouvelé grand jeu maraîcher des 7 familles, c’est dans celle des liliacées que les Biaux Jardiniers ont cette semaine particulièrement demandé :
- poireau d’automne-hiver,
- oignon jaune.
C’est vrai que ça fait quand même quelques semaines que en cette année de sécheresse – puisque pour la troisième année consécutive les nappes sont sorties de l’hiver moins garnies que celui d’avant – et après un long printemps très chaud et très très très peu arrosé,
- la terre est particulièrement généreuse en herbes adventices que les pluies régulières de juillet aident à résister à nos binages réguliers pourtant déterminés,
- les cultures continuent à arriver à maturité un peu plus vite que sur le plan, alors que arrosage et maturation ne font pas souvent bon ménage.
Concrètement, il y a donc nécessité de plus de travail de désherbage manuel dans les cultures qu’en année moyenne. Conséquence : commando armé de couteaux et seaux dans les planches de poireau. Alors…
- bien sûr, l’ambiance champêtre avec bocage et petit bois de chêne et acacia…
- bien sûr, on n’oublie pas les bouteilles d’eau…
- bien sûr, le calme de notre campagne bressane et le chant des oiseaux…
mais les rangs sont longs.
Le maraîchage diversifié à taille humaine que nous pratiquons exige de ses travailleurs de s’adapter aux conditions météo, et de « se plier » à une suite très variée de petits travaux monotones, et souvent sollicitants pour le dos.
Pour éviter un excès d’arrosage par l’eau du ciel au stade maturité, qui ne peut que leur être nocif par multiplication des spores de maladies, les Biaux Jardiniers ont, toujours dans leur grand jeu des 7 familles, choisi celle des liliacées, et demandé l’oignon jaune de conservation, qui a été arraché.
Et laissé rapidement à ressuyer. Les deux carrés d’un seul coup.
A donc suivi une intense période de manipulation manuelle : attraper l’oignon, le mettre en cagette, puis en remplir les palox.
Le stock de palox bois, descendu de son repos printanier, n’a pas suffi
et plusieurs palox plastique ont été utilisés. Une fois remplis, ils ont été montés au chariot dans le local de stockage auto-construit : pour séchage par ventilation dirigée. Certaines journées de travail peuvent être particulièrement exigeantes pour les corps !
Mais c’est les conséquences du paradoxe de cette saison 2023 :
- baisse continue du niveau des nappes en sortie d’hiver,
- chaleur et sécheresse les 6 premiers mois de l’année,
- restrictions de l’usage de l’eau,
- pluies plus qu’hebdomadaires à la saison des binages (les adventices aiment bien çà) ou des premières récoltes pour l’hiver (les racines de conservation n’aiment pas du tout çà).
=> À propos de disponibilité concrète de l’eau et du partage de ses usages, un bulletin d’infos de France Culture a donné vendredi dernier un peu plus d’une minute à l’UFC Que Choisir sur le récent « Plan Eau » macronien et ses (disent ils) « mesurettes ou annonces qui resteront sans effet en l’absence de mesures contraignantes ou budgétaires à la hauteur de l’enjeu climatique » : moins de 2 minutes à écouter ICII sur notre site casecultive.fr.
Parmi les autres activités de la semaine, et puisque la repousse du broyage précédent était bien entamée,
Matthieu a broyé la deuxième moitié de l’engrais vert pluriannuel.
Mais restent encore pas mal de planches en floraison un peu partout, par exemple sarrasin le long des carrés de courge.
Et après à nouveau plusieurs interventions de ses administrateurs, samedi compris, le réseau de l’eau des maraîchers devrait être fonctionnel sous très peu : Saint Fiacre priez pour nous !
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