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Maraîchage sans eau ???

Le JSL, le quotidien départemental, a fait 2 pages et la couverture, autour des sécheresses en agriculture.

couverture du JSL Matthieu en "une" dans un carré de jeune poireau

En visitant un éleveur du charolais qui a abandonné la culture du maïs, très exigeante en eau, au profit d’une rotation de 3 années de céréale et 3 années de prairie temporaire. Et en visitant le Biau Jardinier, à double titre :

  1. maraîcher Bio
  2. président de l’ASA d’arrosage [1]Association Syndicale Agréée des maraîchers de Sornay-Bantanges.

 

Matthieu expliqué les différents choix techniques mis en oeuvre au Biau Jardin de Grannod pour limiter les besoins d’eau et éviter les gaspillages tout en obtenant de belles récoltes pour les abonnés de nos paniers :

  • programmation fine de tous les arrosages, sous tunnel comme en plein champ,
  • utilisation de goutte à goutte à bas débit avec départs très fractionnés,
  • micro-aspersion aussi en plein champ,
  • observation systématique de l’état du sol à la profondeur des racines avec une gouge,
  • paillage,
  • chaulage des couvertures de tunnels dès que les conditions météo sont en place.

 

Et, comme tous les Bio, entretien des cultures sans aucun désherbant chimique de synthèse, donc lutte préventive contre les adventices par des binages très (TRÈS) réguliers et complément manuel. Rappel de base : la consommation d’énergie fossile pour faire tourner le tracteur lors des binages est bien inférieure à celle nécessaire à la production et l’épandage du désherbant chimique de synthèse… mais la quantité de main d’œuvre TRÈS supérieure.

Le binage, travail très superficiel, en ameublissant la structure, casse les retraits de sol provoqués par la sécheresse et donc empêche l’effet cheminée qui provoque les pertes par évaporation. Une beaucoup plus grosse part de l’eau est donc utilisée par le végétal [2]et la vie du sol ! Monsieur Sagesse Populaire le proclame depuis déjà quelques siècles :

« Un binage vaut deux arrosages » !

Tout ça

  • dans un jardin entouré de haies bocagères diversifiées qui ombrent, limitent le dessèchement par le vent, abaissent la température très locale,
  • dans des sols drainés qui favorisent le développement précoce des racines en profondeur donc une meilleure résistance au sec,
  • dans une rotation À BASE d’engrais verts pluriannuels (notamment luzerne) fissurant naturellement le sol à belle profondeur.

 

Mais pour économiser l’arrosage en maraîchage, encore faut il avoir de l’eau ! Parce que effectivement… comme l’affirmait Matthieu et le titrait l’article :

JSL titrant légumes sans eau c’est impossible et photo du président de l'association d'arrosage

Et oui, faire du maraîchage sans eau, c’est impossible. Tous les professionnels le savent. Et le disent. Contrairement aux professionnels du buzz en vidéo permacole pour stage de forêt légumière.

La disponibilité en eau maraîchère, c’est d’ailleurs une des raisons qui nous avait fait choisir Sornay quand nous avions, dans les années 1990, décidé de nous ré-installer en cours de carrière : il y existe ce que tout un chacun ici appelle « l’eau des maraîchers », le circuit collectif d’arrosage créé en 1964 par les très nombreux maraîchers locaux, et géré par eux-mêmes en Association Syndicale Agréée.

  • Un circuit TRÈS vieillissant après 60 années d’usage,
  • des casses réparées pour plusieurs milliers d’euros chaque année,
  • l’arrêt progressif des maraîchers locaux sans repreneur,
  • etc…

 

… dans le contexte des discours de relocalisation des productions et d’une « incitation / demande / injonction » à une production locale et Bio pour les cantines aussi, élus et décideurs de tous niveaux vont donc effectivement avoir la possibilité de choisir d’agir ! Ou pas.

copie de l'article décrivant la situation bouchée de la production maraîchère locale sans action publique forte

Tiens, d’ailleurs, illustration de la fragilité des choses de ce bas monde, et particulièrement de la conduite soixantenaire de « l’eau des maraîchers » : il y a eu travaux pratiques vendredi dernier. Brusquement, y’avait plus beaucoup de pression !! La fuite, si on peut encore appeler ça comme ça vu le format, a été bien vite localisée, et hop, coupure générale immédiate. Et les maraîcher et horticulteurs administrateurs de l’ASA se sont mobilisés avec Charlie Grebert et sa pelleteuse. Petit voyage chez le fournisseur (60 km AR) de raccords,

photo de plus d'un mètre sur quarante centimètres de raccords neufs pré-montés au bâtiment

qui s’est bien sûr avéré pas exactement ça ki zy fo là… Bin oui, quand on travaille sur des plans et des réseaux de 60 ans… et bien, les adaptations ça marche pas souvent du premier coup. Mais bon, avec quelques allers-retours et non-arrosages supplémentaires, le chantier a été terminé et le miracle de l’eau s’est re-produit. En attendant le prochain pépin…

« Faire du légume sans eau, c’est impossible. »

« Le maraîchage menacé en Bresse ? »

*

Comme rappelé plus haut, en Bio donc sans désherbant chimique (ça économise la pollution de la nappe) on bine souvent (ça économise la consommation d’eau), on doit aussi désherber manuellement,

photo d'ensemble d'un carré de carotte en cours de désherbage sur le rang

et ça crée de l’emploi.

  • Non délocalisable
  • et chez nous 100% rémunéré car réalisé par les seuls Biaux Jardiniers.

photo des trois Biaux Jardiniers munis de seaux et accroupis entre les rangs de carotte

C’est toujours la même histoire : quand il y a eu une bonne occultation, quand les premiers passages avec la bineuse de précision ont été faits en temps et en heure, c’est pas la galère, loin de là… mais on aime bien quand c’est terminé !

Autres travaux qui permettront – notamment –  d’économiser de l’eau d’arrosage dans les années à venir, l’entretien cette fois ci par broyage des engrais verts pluriannuels.

photo de Matthieu broyant au tracteur dans un des carrés d'engrais vert diversifié

Comme d’habitude le broyeur a été passé une planche sur deux dans tous les carrés concernés,

photo d'ensemble des carrés d’engrais vert en alternant le broyage des planches

et assez en hauteur ce qui, chez nous, semble le meilleur compromis pour favoriser « en même temps » la diversité, parce que notamment coquelicot, mauve, trèfle blanc, trèfle violet,

photo des planches d'engrais vert broyé ou encore en pleine floraison

souci, chicorée sauvage, vesce, etc… sont nombreux en fleur

photo des fleurs de souci, chicorée sauvage, lotier, luzerne, etc... en floraison

et le développement futur de la luzerne et son très puissant système racinaire.

* * * * *

References
1 Association Syndicale Agréée
2 et la vie du sol

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