Les cieux ne sont pas trop favorables aux travaux agricoles en extérieur, c’est le moins qu’on puisse dire… Les précipitations tombées dans notre coin dans un contexte de niveau très haut de la Seille, tout ça amène quelques inondations de prés les plus bas de la ferme, jusqu’à côtoyer les haies au pied des parcelles cultivées. Les terrains sont bien mouillés et quand on y marche, « ça gouille »… pour dire autrement avec plus de précision « on s’fait gauger » !
Alors, quand les travaux de récolte, préparation et livraison des légumes pour
- les paniers de la Guillamap et pour Alterconso,
- les cantines par BioàPro,
- et le magasin Biocoop de Chatenoy-Chalon
sont terminés,
- puisque les commandes de semences et plants pour la saison prochaine sont faites,
- quand il n’y a pas de réunion d’une de nos coopératives de vente,
- ni de rencontre autour du bilan avec le conseiller de gestion,
- puisque les gros chantiers de mécanique sont prévus pour une autre semaine,
et bien… les Biaux Jardiniers se reposent… en travaillant au chaud et sec : dans le bâtiment bioclimatique, où se déroulent en ce moment pas mal d’activités autour des endives.
Il y a eu une session grand nettoyage de début de saison : les caisses ont été passées à la laveuse, et les bacs au jet. Dans les deux cas « bien comm y faut dans les coins ».
En effet, nous cultivons nos endives en caisses, que nous mettons en production dans les bac inox
que nous avions achetés d’occasion dans le Nord, en s’organisant avec un collègue pour « amortir » un voyage complet. Et c’est par piles de bacs manipulés au gerbeur électrique – lui aussi acheté d’occasion mais il y a une quinzaine d’années – que nous remplissons notre local à endives.
Rappel : il y a tout plein de photos et explications sur le comment que les Biaux Jardiniers ils produisent de si tellement bonnes endives, dans la fiche « endive » de notre site d’infos agricoles et culinaires ça se cultive point fr.
Et justement, le local des endives, et bien il bénéficie en ce moment d’un chantier rajeunissement. Car sa forme actuelle datait de la fin du millénaire précédent, quand il a été construit pour satisfaire aux besoins… du moment. Mais depuis bientôt 30 années, « de l’eau a coulé sous les ponts », comme on dit, et aussi débordé des biefs comme de la Seille d’ailleurs !
Les besoins et techniques de production ont évolué : Matthieu met en pousse très régulièrement, plus souvent, et des lots plus importants. Pour en faciliter la manipulation comme la gestion, il a décidé de modifier la circulation dans le local. Au lieu d’avoir une seule porte desservant un couloir central en longueur entre des piles de bacs, système qui maintenant a l’inconvénient de « coincer au fond » des bacs à récolter, il installe sur la longueur autant de portes qu’il y aura de lots mis en pousse, sur le bon vieux système de la gestion « par casiers ». Donc on ferme définitivement une porte, on remplace une cloison par plusieurs portes.
Dans le cas présent, ça n’est pas vraiment de la démolition, plutôt du démontage : « les anciens » avaient eu la grande sagesse [1] ben voui, des anciens, c’est sage, quoi ! d’auto-construire leur bâtiment bioclimatique avec cette idée qu’ils n’étaient pas éternels, que les techniques allaient probablement évoluer, leur méthodes aussi, et le bâtiment devoir, comme eux-mêmes S’A-DAP-TER. Et oui. Ainsi donc, toutes les séparations à l’intérieur du bâtiment avaient été conçues non porteuses et aisément démontables.
Ce qui fut fait :
Matthieu et Pierre ont démonté le joli bardage bois, qui resservira ailleurs bien sûr : c’est du carbone stocké réutilisable ! Le gerbeur a de nouveau fait fonction de mini-nacelle plus confortable qu’un escabeau.
L’ossature bois qui avait été tout simplement vissée
a été… dévissée. Et on a dégagé l’ancienne rupture thermique présente entre les 2 locaux puisque
- les endives ont besoin de chaleur modérée pour se développer
- les réglages doivent être fiables donc ne pas être perturbés par les températures des locaux voisins,
- vice versa la chaleur du local endives ne doit pas perturber les locaux froids adjacents
- le local des endives bénéficie d’un plancher chauffant basse température
- avec un système 100% aux énergies renouvelables comme tout notre bâtiment, : ni fossiles, ni fissiles !
Pierre et Matthieu on préparé à la main pour les fondations des poteaux des nouvelles portes prévues.
Pendant que, dehors, le niveau d’eau monte, tranquillement. Entre mardi, avec couverture complète des points bas du pré d’un des bassins de rétention des eaux de drainage…
et mercredi, où ces prés sont aux trois quarts sous l’eau. C’est l’hiver en Bresse. Tout va bien. Le niveau de nappe va peut-être commencer à monter.
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↑1 | ben voui, des anciens, c’est sage, quoi ! |
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