Parmi les travaux que la météo nous a fait organiser sur la semaine dernière, il y a eu l’installation des piquets puis toute la quincaillerie pour ramer le carré de petit pois et fève
et le premier binage des pommes de terre, plantées deux semaines avant. C’est la
herse étrille
qui a été utilisée.
Le Biau Jardinier avait investi dans cet outil (onéreux) avec une aide du conseil régional Bourgogne Franche-Comté pour soutenir l’agriculture qui n’utilise pas de désherbant chimique. Le but de ce gros investissement : en complément du gain de temps de travail sur l’entretien des légumes, faciliter le semis précis d’engrais verts, et pouvoir aussi biner les parcelles en céréale de la ferme. C’est un modèle de « grande » largeur : 3 éléments, à chacun 48 dents souples, pour donc travailler 3 planches simultanément.
Après deux semaines en plein champ et abritées par un voile thermique, les pommes de terre développaient joliment leur germe en terre… et les herbes adventices aussi, qui commençaient à pointer « vertement ».
Il fallait agir sans tarder. Pour que la terre de surface ressuie mieux, les Biaux Jardiniers ont enlevé les voiles non-tissés de façon à valoriser les quelques jours sans pluie que la météo nous promettait. Alors, ensuite, on a pu herser facilement.
D’autant que le relief que l’on donne aux planches par le réglage des socs et rabatteurs de la planteuse bleue nous permet de disposer d’assez de terre en surface pour lui faire progressivement recouvrir légèrement le rang. Et après avoir adapté quelques réglages pour obtenir la douceur de dents souhaitée, le premier binage de l’année avec la herse étrille a pu être réalisé, « en plein » c’est à dire entre les rangs comme sur le rang, et dans les allées permanentes. Notre genre à nous d’opération place nette XXL : sans chimie.
Pour limiter les manips, les sacs de sable lestant les voiles blancs ont été laissés en place, ce qui n’empêchait pas de travailler vite en utilisant deux des trois éléments de la herse.
Le résultat, dans des conditions de sol « tangentes » a été plutôt pas mal on a trouvé,
mais bien évidemment, coté adventices, que « faut pas croire qu’on attrape tout à chaque coup » ! Et si on regarde d’un peu près, il en reste,
et on se dit, oui, c’est drôlement bien, mais il faut absolument pouvoir rapidement passer un deuxième fois.
Mais comme la météo nous promettait une fin de semaine avec soleil et vent, on pouvait compter sur trois journées de séchage des racines des adventices dérangées par l’agressivité des dents de la herse étrille. Le Biau Jardinier a donc pu se reposer conscience tranquille le week-end durant, sachant que
- les adventices hersées n’auraient pas les conditions humides pour reprendre,
- celles non touchées par les dents de l’étrille ne perdaient rien pour attendre car la météo promettait un lundi sec,
autorisant donc sans délai le deuxième passage de herse étrille nécessaire. Qui fut fait.
Avec bien sûr la modification de quelques réglages puisque plus de pommes de terre étaient levées.
Mais ça c’est bien passé, et assez rapidement. L’agressivité adaptée des dents
et le léger nivellement du relief détruisant les adventices levées sans agresser les tiges et feuilles de pomme de terre.
Et une fois ce travail terminé, les Biaux Jardiniers ont pu ré-installer les voiles thermiques.
Matthieu ne s’est pas arrêté en si bon chemin ! Dans un des carrés les plus humides du jardin, qui est cette année planté en chou-fleur, il y a eu moyen de glisser là aussi un binage par la herse étrille,
le premier depuis leur plantation.
Bien sur bien sûr, zéro pluie pendant 48 heures, ça aurait été idéal, mais… il serait déraisonnable en ces périodes troublées de compter sur une météo facilitatrice du travail paysan. Car maintenant, c’est « bien mouillé »
et dans certains carrés du jardin, c’est même très mouillé, de l’eau stagne dans certaines allées permanentes.
Reste à guetter la prochaine occasion météorologique et s’y engouffrer pour une récidive en bande organisée !
Parmi les autres activités du moment, puisque c’est trop mouillé et bien…
- s’asseoir pour regarder pousser les futures bottes de carotte ? Non, pas vraiment !
- des épisodes de rangement des locaux, d’entretien du matériel,
- des récoltes et préparation pour les paniers C’est par exemple cette semaine au tour des amapien-e-s de la Guillamap et Alternatibar d’avoir de la cote de bette race bressane
- la commande du Biocoop de Chalon
- celle pour BioàPro.
Plus au programme une animation dans un collège, une réunion de BioàPro, notre coopérative de producteurs pour les professionnels de la restauration.
Comme la sociologie selon Philippe Carle et Pierre Bourdieu « la culture biologique est un sport de combat » : la pensée en action 🙂 !
Et plusieurs Geranium robertianum se sont aussi multipliés et installés à l’extérieur des tunnels
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