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Le regard de Gilbert sur la crise agricole

Gilbert a créé, avec notamment sa femme Catherine et leur ami Goulven, une structure collective de production et vente de plant bio de pomme de terre et d’échalote vigoureusement baptisée «Payzons ferme !» qui regroupe une dizaine de paysans. Les Biaux Jardiniers se fournissent chez eux depuis plus d’une trentaine d’années. Le jeune Biau Jardinier a eu le plaisir de travailler quelques temps chez eux lors du «tour de France» qu’il s’était organisé en 2015 pour compléter sa formation professionnelle avant son installation.

Article du journal de Pontivy

qui interrogeait notre ami Gilbert Le Jeloux (11/02/2016 à 15:03 par Franck Baudouin) sous le titre : Neulliac Gilbert Le Jeloux à propos de la crise agricole : « Ils sont esclaves d’un système »

photo de Gilbert par Julien à Sornay pour les 40 ans de Bio des Biaux
2019. Gilbert au Biau Jardin de Grannod pour fêter les 40 ans de Bio des Biaux (photos Julien Prost)

Gilbert Le Jéloux est agriculteur bio à Neulliac. Quel regard porte-t-il sur la crise agricole ?

« Un paysan, c’est bien connu, adore tellement les 35 heures qu’il les fait deux fois par semaine ! »

photo de Gilbert au travail de préparation de notre fête 40 ans de Bio des Biaux
2019 Gilbert au Biau Jardin donne son coup de main pour l’intendance de notre fête des 40 ans de Bio des Biaux (photo Julien Prost)

« Il y a une quinzaine de jours, j’ai croisé mon voisin, qui est agriculteur. Il m’a dit : Gilbert, c’est toi qui avais raison ! » Gilbert Le Jéloux est agriculteur bio à Neulliac. L’un des premiers dans le secteur de Pontivy, sinon le premier à cultiver des pommes de terre sans traitements chimiques. C’était à la fin des années 70. Ses collègues agriculteurs – conventionnels dirait-on aujourd’hui – au mieux, haussaient les épaules en parlant de lui ; au pire voyaient en lui un hurluberlu illuminé.

Des produits qui puent

Gilbert Le Jéloux a repris la ferme familiale en 1977, à la Saint-Michel. Entendez le 29 septembre. Sa famille est installée au Grével depuis Louis-Philippe.

« Je me suis tout de suite installé en bio, par respect du vivant et par conviction. Car pour moi, il était hors de question d’utiliser des produits qui puent, comme les désherbants et les pesticides, sur mes cultures. »

À cette époque, la méthode Lemaire-Boucher [1]En 1959, l‘agronome Jean Boucher et le négociant en grain Raoul Lemaire élaborent la méthode dite Lemaire-Boucher basée sur l‘utilisation d‘une algue, le lithothamne, pour fertiliser les … Continue reading est en pleine expansion. Et bon nombre d’agriculteurs suivent de très près les progrès de cette méthode. «Le bio a bien failli décoller à ce moment-là. Mais c’est parti en vrille… »

Près de 40 ans plus tard, Gilbert Le Jéloux, 66 ans, est à la tête d’une ferme de 42 hectares (en Gaec avec son fils Yann). « Attention, ce n’est pas une exploitation agricole. Car qui exploite appauvrit et qui cultive enrichit ! », corrige le militant de la Confédération paysanne.

“Je maîtrise tout”

Bon an mal an, la ferme du Grével donne entre 150 et 200 tonnes de pommes de terre, environ 250 quintaux de céréales, 600 quintaux de maïs pour l’alimentation humaine et de 7 à 12 tonnes de haricot vert.

« C’est sûr, au niveau rendements, on est en dessous de l’agriculture conventionnelle, sauf en ce qui concerne le maïs. Mais moi, au moins, je maîtrise tout : en amont de la production avec des produits qui sortent de terre à un coût inférieur. Et en aval, car je maîtrise aussi la vente de ma production… En agriculture conventionnelle, les paysans ne maîtrisent plus rien ! »

Mal au ventre

La crise agricole et les différentes actions menées par la profession, Gilbert Le Jéloux les suit de très près, avec empathie.

« Quelle que soit la façon de produire, il faut que l’éleveur, le producteur puisse gagner sa croûte. Seulement, les paysans se sont laissés embarqués dans un système où ils n’ont plus de liberté. Pour moi, le paysan, c’est quelqu’un qui est libre. »

Pour le ”paysan écolo” de Neulliac, comme il aime à se définir, « l’agriculteur est devenu l’ouvrier, pour ne pas dire l’esclave, d’un système industriel agroalimentaire, qui maintient les prix au plus bas et qui empêche les paysans de vivre décemment de leur métier. Ça me fait mal au ventre de voir toute cette détresse. Si on n’arrive pas à reconstruire une solidarité dans le monde paysan, c’est foutu ! »

photo de Gilbert en discussion avec François Jarrige, hisorien et sa compagne lors de notre fête de 40 ans de Bio des Biaux
2019 Gilbert en discussion avec François Jarrige, historien, et sa compagne lors de notre fête des 40 ans de Bio des Biaux. (photo Julien Prost)

* * * * *

References
1 En 1959, l‘agronome Jean Boucher et le négociant en grain Raoul Lemaire élaborent la méthode dite Lemaire-Boucher basée sur l‘utilisation d‘une algue, le lithothamne, pour fertiliser les sols

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