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Maïs, échelonnement, et sécheresse…

Les Biaux Jardiniers avaient été occupés un bon moment semaine dernière par la plus grosse plantation de maïs de l’année.

photo de sécheresse où le travail du broyeur fait de la poussière

Grosse parce que ça concernait « les deux » maïs, c’est à dire :

  • le maïs sucré pour sa première série. Cette culture se récolte à un stade immature dit «grain laiteux» qui ne dure pas longtemps. Pour en mettre régulièrement dans les paniers, nous en faisons donc plusieurs séries.
  • le maïs pop corn pour l’unique série de l’année. Cette culture se récolte à maturité complète, quand il est très sec. Donc en une seule fois en fin de saison. ET ça n’est qu’après conservation et séchage, préparation et mise en sachets qu’il est distribué dans les paniers.

Plantation par actuel choix technique de notre ferme, bien que cette plante – le maïs en général – accro au(x) désherbant(s) chimique(s) de synthèse – se cultive quasi exclusivement en semis direct. Nous utilisons cette technique très «maraîchère» aussi en maïs pour deux raisons :

  • le repiquage, par l’avance qu’il donne à la culture sur les adventices, nous permet de mieux lutter contre son enherbement.
  • Les semoirs disponibles sur la ferme ne nous permettent pas un joli résultat aux densités précises que nous souhaitons. Le repiquage si.

Échelonnement maïs

Sur le planning

  • Qui dit échelonner la récolte, dit échelonner les semis. Merci Mr de La Palice.
  • Qui dit échelonner les semis dit échelonner les préparations de sol. Merci encore, Mr !
  • Et qui dit… dit… que dans le carré de maïs on peut voir sur le terrain tous les stades du déroulé de la culture en photo un jour donné tout au long de la saison. Aurait il eu cette idée, Monsieur De La Palice et en aurait il fait une phrase si longue ??? Probablement non. Le chargé de comm’ du Biau Jardin de Grannod, et bien lui, oui !!!

Sur le terrain

Si on visite de gauche à droite le carré de maïs cette semaine 20, on voit :

Dans les carrés de légumes bordés à gauche par notre joli petit bois de feuillus (chêne, acacia principalement) et au fond d’une haie d’acacia sur la rupture de pente avec notre parcelle en céréale)

photo 1 : à gauche

photo du carré de maïs sucré et pop corn récemment repiqué

  1. une bande fleurie semée en mélange type prairie permanente très diversifiée, avec le système d’arrosage installé dessus et muni de ses canes grande hauteur spécial maïs,
  2. les planches du mais pop corn et de la première série du maïs sucré. Environ 5000 mottes repiquées une à une, amoureusement, par les blanches mains de Biaux Jardiniers de Grannod,
  3. au premier plan, perpendiculaires, les tubes d’arrosage qui relient la ligne de gauche à la ligne de droite. Si notre regard suit on arrive à

photo 2 : au centre

photo des planches buttées, de part et d’autre de la bande enherbée

  1. la ligne d’arrosage, elle aussi installée sur sa bande fleurie. En floraison, c’est un mélange hivernant : les fleurs violettes sont celles de la vesce, le seigle est épié.
  2. À la gauche de cette bande fleurie 1 planche et à sa droite 2 planches planches de «sol nu», buttées. Des planches qui après déchaumage de l’engrais vert (EV) qui les avait protégées tout l’hiver de l’érosion et des lessivages par sa végétation, ont été buttées. Avec la butteuse (qui a plus de 10 ans : elle va entrer au collège). Ces planches vont être prochainement travaillées au cultibutte auto-contruit il y a plus de 10 ans (même promo). Les Biaux Jardiniers pourront y repiquer, toujours de leurs blanches mains, la prochaine série de maïs sucré, dont les mottes viennent d’être semées.
  3. À droite on distingue des planches avec de la verdure plus ou moins verte. Si on s’en approche, on peut y découvrir…

photo 3 : à droite

photo de planches en engrais vert soit broyé soit plié au roloflex

… toujours évidemment de gauche à droite :

  1. trois planches dont l’engrais vert (qui les a couvertes etc… cf au dessus) vient d’être broyé mécaniquement. Avec le broyeur à axe horizontal et fléaux quiféduboboulo et acheté neuf… il y a 25 ans (bravo à lui et à ceux qui l’entretiennent scrupuleusement de leurs blanches mains + camboui ! Ce sont ces planches qui après déchaumage/incorporation de cet EV broyé seront buttées, puis cultibuttées . Alors elles pourront pour accueillir le maïs sucré série n°3 repiquées par les blanches mains, etc…
  2. Puis immédiatement à leur droite, 3 planches permanentes recouvertes de végétation, mais qui ont l’air plutôt mal peignées :-)) Mal peignées car elles ont bénéficié d’un passage de roloflex (on explique c’est quoi ici) sur l’EV en mélange qui les protégeait (etc… etc… cf plus haut). Mais alors, question : pourquoi mal peignées par le roloflex plutôt que bien broyées par le broyeur comme les 3 à leur gauche ?? Élémentaire mon cher Watson ! parce que ces planches, il n’y en a pas besoin tout de suite. Donc pas la peine de broyer de suite si on peut leur laisser faire mieux. Et le passage de roloflex plie et donc «calme» le seigle car il est épié. La vesce, elle, plus souple car moins mûre, résiste : elle est en train de repousser à donf’. Et une fabacée qui se développe, ça produit de la matière organique, des sucres, et ça fixe de l’azote qu’elle prend dans l’air juste en le respirant/photosynthétisant, elle le met dans les nodosités de ses racines (= la terre de nos planches permanentes). Gratis.
  3. Et enfin, dernière planche à droite, une bande enherbée permanente, sur laquelle on pourra installer l’arrosage quand il faudra arroser les maïs qui auront été plantés sur les planches actuellement en EV.

 

Et bien sûr, les repiquages de maïs, les Biaux Jardiniers les arrosent plusieurs fois pour assurer le redémarrage.

photo de l’arrosage du carré de maïs

Donc quelques jours passent et on voit alors sur une photo ci dessous que l’arrosage est réglé de telle manière que l’humidité est maintenue dans les planches pas encore repiquées. Gaspillage ? Non. Le but, c’est de permettre à la vie du sol d’assimiler correctement l’EV qui y a été incorporé par le buttage.

photo des planches buttées maintenues légèrement humides

Et si on continue, toujours vers la droite, à regarder en détail, on peut constater que sur les planches suivantes, l’EV qui avait été broyé est maintenant incorporé en surface (photo ci dessus). Alors pour là aussi, le Biau Jardinier fait le nécessaire pour que la vie microbienne dispose d’assez d’humidité. Parce que comme qui dirait que c’est bien chaud depuis un moment, et plutôt sec. Quitte à risquer un gros mot, on pourrait peut-être oser dire vraiment très sec.

Sécheresse

D’ailleurs si on regarde vite fait sur une photo prise pendant le broyage de l’engrais vert, et ben on peut voir que c’est sec, y compris sur des planches qui ont bénéficié d’un peu d’arrosage après la plantation de maïs : mottes de terre aspirées par la rotation du broyeur, poussière des végétaux mûrs, taupinières qui dépassaient un peu le gabarit du matériel, ça fume ! La sécheresse, c’est la réalité :

photo de sécheresse où le travail du broyeur fait de la poussière

«2022 j’la sens pas»

Alors si on ne veut pas provoquer l’érosion des éléments fins par le travail du sol présent et à venir, c’est assez indispensable d’entretenir un peu le taux d’humidité de nos sols.

photo d’un carré arrosé par l’enrouleur à rampe

Le Biau Jardinier en ressasse son jingle : «ct’année 2022, j’la sens pas».

photo d’un tunnel de pomme de terre nouvelle en début de récolte

«Je m’souviens»

Faut dire que ces histoires de sécheresse précoce, y› a des anciens, ça leur rappelle un peu celle de 1976 qui est restée dans quelques mémoires citoyennes grâce à l’impôt Giscard.

photo de belle repousse d’engrais vert après roulage au roloflex

Les actuels travailleurs de la terre, y’en a pas mal, les restrictions à répétition, chaque année plus tôt que celle d’avant, toutes ces histoires climatiques et tout ça, et ben, depuis leur basse terre et leur fumier odorant (=les péquenots) ça les inquiète un brin.

photo d’un joli carré de salade bien échelonnées, et de toutes couleurs

Même si la plupart des décideurs de hautes sphères non… ça va…

photo d’engrais vert broyé autour d’une bande fleurie en même mélange et conservée

Notamment ce chasseur cueilleur de mammouth, scientifique « de haut niveau« , [1]Par fondapol — www.flickr.comUploaded by Magnus Manske, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=72225492 ancien ministre jospinien – et de l’Éducation Nationale, en responsabilité de la formation intellectuelle et générale de nos chères têtes blondes – qui disait ès qualité à peu près que «les changements climatiques, pour moi et plein de vrais scientifiques, pas de souci, c’est à minima du doute, plutôt de la fake new, no blèm !» In frnch. [2] in french puisque le même disait « Les Français doivent cesser de considérer l’anglais comme une langue étrangère »

photo du tunnel de courgette en début de récolte

«Jusqu’ici tout va bien…»

Y’a aussi des anciens, dans le contexte, ils repensent à cet agronome qui écrivait dans des livres en papier que «Le feu est à la maison, le moment est venu d’appeler les pompiers.» [3]même que la formule a été présidentiellement reprise quelques septennats et un quinquennat plus tard en discours sans suite.

photo du carré de poireau hiver maintenant en engrais vert avec quelques rares repousses

Et quand il disait ça, l’agronome, il y a un demi siècle, aussi dans le poste télé en noir et gris, c’est sûr qu’avec son poil tout blanc et son pull tout rouge, forcément, le look (in french) donc… la honte… Comment le prendre au sérieux, ce vieux, son pull rouge et ses rares neurones, hein ?

photo d’échelonnement des préparations de planches, des engrais verts roulés à l’occultation

Comment le croire et lui faire confiance, à lui, alors que nos zactuels zélus, zénark, décideurs zà costard bleu vont planifier une commission qui va réfléchir à un plan que on va se r’monter les manches, ça va y aller, no blèm, promis, et en plus : sans heurt, sans dépasser les Borne.

photo de plusieurs carrés de planches buttées en préparation de futurs repiquages

* * * * *

References
1 Par fondapol — www.flickr.comUploaded by Magnus Manske, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=72225492
2 in french puisque le même disait « Les Français doivent cesser de considérer l’anglais comme une langue étrangère »
3 même que la formule a été présidentiellement reprise quelques septennats et un quinquennat plus tard en discours sans suite

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