Les nouvelles parcelles en légume sont desservies par le circuit collectif d’arrosage que les maraîchers de Sornay avaient mis en place dans les années 1960.
Il « suffisait » donc de s’y raccorder.
Trouver la conduite
Et bien avant les repiquages, le premier travail avait consisté à « trouver la conduite »… en évitant qu’un malencontreux coup de godet de pelleteuse…. prive d’arrosage tous les maraîchers et horticulteurs le temps de la réparation. Matthieu le Biau Jardinier, et Charlie le pelleteur, ont donc organisé à une réunion « au sommet » (de la butte) avec Romain, horticullteur et président du syndicat d’arrosage. En tant que tel, il est dépositaire des plans qui ont guidé le chantier il y a plus d’un demi siècle, et qui avaient été suivis… le plus souvent… lors du chantier.
Une autre réunion a eu lieu « in situ », celle ci avec Paul, agriculteur retraité, ancien exploitant des parcelles et témoin contemporain des travaux, qui a fait appel à ses souvenirs plus que quinquagénaires.
Et tout s’est bien passé : pas de geyser 🙂 La pelleteuse a fait le plus gros de la fouille, les pelles manuelles ont assuré les finitions de proximité, et il a été possible de dégager toute la conduite pour en vérifier le tour de taille.
Le Biau Jardinier a pu confirmer la commande des pièces nécessaires à ce nouveau branchement… Mais…
Coup de théatre
… la pièce pré-commandée, avait été vendue entre-temps… et la livraison d’une nouvelle était reportée… de semaine en semaine… Grr Grr Grr Or les courges ne pouvaient plus continuer à attendre en pépinière sans être plantées. Et le maïs sucré récemment repiqué et toujours en phase de redémarrage ne pouvait plus résister sans dommage vues les conditions de sécheresse en cours.
Arrosage… à l’arrosoir
Les Biaux Jardiniers ont donc du « rouler de l’eau ». Et ça occupe !
Dans un premier temps c’est l’ancien pulvérisateur seul qui a été mobilisé, pour le transport comme pour l’arrosage. Sachant que la nouvelle parcelle est éloignée d’environ 500 mètres de l’alimentation d’eau existante, qu’il faut un aller-retour pour chaque arrosage, que la cuve contient 300 litres… quel est l’âge du capitaine ?? Charmante activité : un « grand oral » de week-end… Merci Romi !
Chaleur et sécheresse persistant obstinément, un autre système a ensuite été mis en place grâce à Ronald qui a prêté son gros tracteur équipé de la tonne à lisier. Merci Ronald !
Cela a permis de rouler 25 fois plus d’eau par voyage 🙂 avant d’en faire le transfert dans le même « arrosoir » de 300 litres : mais sur place près des courges.
Mais ça reste quand même pas mal long ensuite de rouler au dessus de chaque planche de culture avec un arrosoir, même si il est assez gros pour être porté par le tracteur !
Arrivée des pièces
Et enfin, le grand jour finit par arriver : les différentes pièces ont été livrées, toutes propres toutes belles. : Victoire !
Sauf que…
Mauvaises pièces
Le perçage des brides de fixation ne correspondait pas au perçage du Té à installer. Pour une double raison toute simple :
- en 60 années, les normes de plomberie industrielle changent,
- ce branchement professionnel est le premier du troisième millénaire,
- en régime de télétravail, le préparateur de commande voit des suites d’écrits sur un écran, pas des assemblages logiques d’objets concrets.
Conclusion : panique. Car le Biau Jardinier doit pas mal repiquer de légumes sous très peu notamment toute sa collection de choux d’hiver !!!
Dépannage face à l’urgence
Il a donc fallu trouver une solution vivable pour attendre. Il a alors choisi d’investir dans un branchement provisoire à partir d’une ventouse existante, qu’il a « suffi » de remplacer par un coude, d’y brancher 100 mètres de tuyau supplémentaire, et bien sûr au passage de supprimer le regard d’origine, trop petit pour accueillir tout ça.
Bref :
- pas mal de fournitures, pas mal d’heures de terrassement, donc quelques billets de mille en plus : un genre de plan de relance, Bio ET local ?
- et quand les pièces adaptées arriveront, il « suffira » de tout re-démonter, et de réaliser enfin l’installation définitive prévue.
Morale de l’histoire
Morale De La Fontaine de la Conduite du Circuit Collectif d’Arrosage. Les Biaux Jardiniers sont très heureux d’avoir choisi de s’installer sur une commune où ils peuvent avoir accès à :
- l’eau des maraîchers
- des entreprises locales réactives
- des mangeurs de légumes assez motivés pour financer d’avance l’année de production.
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