Gros gel en plein champ. Violemment destructif au jardin malgré toutes les protections installées en prévision. Après un mars «genre estival», les espèces sensibles étaient trop développées pour résister. Sur pomme de terre primeur, «ça a salement cogné»
et même si c’est pas aussi pire partout dans le carré…
c’est bien galère, et on ne peut pas espérer beaucoup plus d’un tiers de récolte. Sur chou-fleur, «le pronostic est réservé», et surtout probablement que les trois plantations décalées arriveront toutes en même temps… l’angoisse de qui vend au détail ! Le vert de la plupart des cultures de plein champ a pâli «en un rien de temps», les petits pois sont un peu jaunassoux et «font le gueule», les épinards, de magnifiques qu’ils étaient, sont devenus… corrects (ouf !). Hé oui, le film noir réchauffe le sol, les voiles non tissés, et autres filets climatiques que l’industrie propose gentiment aux paysans-maraîchers permettent de gagner quelques degrés, tout cela permet de protèger les cultures du froid… ma non troppo !
Pour le reste du plein champ, salade, radis, navet, chou pointu, etc… ont passé l’épreuve avec les honneurs, mais dans la situation de ce début d’avril, même certains engrais verts de vesce ont «pris une claque» ! Ils s’en remettront.
Restera à constater ce qui ne s’estimera valablement que dans plusieurs jours ; pas mal de légumes remonteront la pente, d’autres la descendront. dans l’attente aussi des éventuelles conséquences du prochain passage de froid que la météo annonce… Angoisse : il en reste encore beaucoup à perdre, des légumes !
C’est dans ces moments que le paysan maraîcher se dit «pour assurer des jolis paniers, il faut que j’investisse encore dans d’autres tunnels pour avoir plus de surface protégée». Parce que sous tunnel les pommes de terre ont été un peu malmenées,
mais ça n’a vraiment rien à voir.
Les fèves, très développées, patinent un petit peu, mais l’un dans l’autre, sous tunnel, tout s’en est très correctement sorti. Comme quoi, hein, «les serres»
- qui gâchent le paysage,
- qui sont couvertes de films plastiques tout moche,
- qui est fabriqué à partir de naphta,
- qui lui même est issu du pétrole (non renouvelable),
- dans des énormes usines polluantes,
- etc…
et ben, hein ? Super ! le plastique !
Les Biaux Jardiniers ne sont évidemment pas seuls victimes de ce gel. Un collègue a perdu l’intégralité de sa serre de tomate qui est bonne à recommencer dans 5 ou 6 semaines si il retrouve des plants, ou à accueillir une autre culture… Du côté des arboriculteurs et viticulteurs de notre cercle, c’est entre 30 et 70% de perte, malgré l’installation des bougies, malgré les heures nocturnes à «promener» le chauffage traîné. Oui, ce premier accident climatique était «inévitable» : début de saison très chaud + températures très basses en conditions ventées = pas facile de produire pour nourrir avec de la diversité aussi au printemps (surtout si on ne fait pas de commerce…).
Spécial dédicace….
puisque en ces jours de gel destructeur non confiné «nous étreint le poids de la vie» : «À la musique», et en collectif intergénérationnel. (cliquer pour écouter)