On pourrait résumer ainsi 2021 sur notre ferme :
- le «plan» était ambitieux : nouveaux carrés de légumes + des céréales
- la météo fût très «chaotique» : gel tardif, pluies+pluies, inondation d’été,
- dans un contexte de ventes «instabilisées» (civilisation covid).
Mais dans un assez joli jardin, l’équipe a assumé, et avec les honneurs.
Réalisation du plan prévu
Nouvelle parcelle en légume
Le travail accompli toutes ces années précédentes pour la conversion des nouvelles terres à la Bio est arrivé à son aboutissement : le Biau Jardinier a enfin pu y créer de nouvelles planches permanentes pour y cultiver ses légumes sur une douzaine de carrés.
L’objectif était que la ferme dispose d’une surface complémentaire
pour cultiver plusieurs des légumes de conservation aussi à destination de la restauration collective.
Gamme toujours diversifiée
Tout en gardant assez de place pour continuer à en consacrer suffisamment aux récoltes de printemps
et d’automne,
indispensables au suivi de notre gamme diversifiée pour les paniers.
Et maintien de la rotation extensive !
Le tout bien sûr en maintenant dans la durée une rotation extensive. Donc beaucoup de planches permanentes consacrées à la culture d’engrais vert pluriannuel : une pratique agronomique renforçant notre autonomie et qui dans notre ferme maraîchère, reste notre choix de base pour la fertilité du sol et la valorisation de la biodiversité.
Aménagements et investissements
Pour être capables d’arroser ces carrés supplémentaires, le branchement à «l’eau des maraîchers» a été réalisé, avec son lot de difficultés, reports et imprévus, d’autant plus pesants en année «humide».
L’investissement dans un enrouleur à rampe y permet un arrosage économe en eau, précis (et délicat !) des légumes.
Et le reste de la surface reconvertie, prévue en céréale, participera à amortir le travail, indispensable sur les légumes, de l’autre gros investissement en matériel de 2021 : la herse étrille à doubles ressorts, finement réglable, associée à un semoir de bonne précision.
Cet outil nous permet d’énormément limiter le travail manuel de type «à quatre pattes» tout en gardant des cultures bien propres.
Météo chaotique
Gel tardif
Les aléas météo de cette année ont été vraiment «pesants» : gros gel tardif de printemps agressif en plein champ,
mais avec assez peu de dégâts sous tunnel (comme quoi, le plastique, hein…).
Été humide et frais
Puis tout au long de la saison, pluies + re-pluies + re-re-pluies… des pluies qui laissaient peu de jours disponibles pour assurer les repiquages, l’entretien mécanique des cultures en conditions «honnêtes».
Il fallait être « dispo à fond » quand les cieux l’avaient décidé. Le paysan est «au doigt et à l’œil» devant sa terre dans son lieu : c’est à ce prix que sont cultures et… récoltes.
En été, faibles températures et net manque d’ensoleillement ont donné des récoltes très tardives de tous les légumes fruits, en petite quantité, au mauvais moment (et oui, tomate, mais abondance en période de vacances estivales).
Et mi-juillet, lors de la crue de la Seille qui a inondé même les deux accès de Louhans, notre sous-préfecture, les poivrons et aubergines ont renoncé à sourire pour tout le reste de leur saison.
Mais comment en vouloir à la Seille de ses excès, elle qui nous fournit son eau aussi lors des sécheresses et canicules ??? Les conditions météo d’été et automne ont été bien favorables aux maladies cryptogamiques : c’était comme qui dirait «compliqué»…
Mais entre prévention et suivi de très près, les oignons/échalote ont été vraiment bien jolis,
et le local de conservation par ventilation a de nouveau montré tout son bénéfice.
Pour les récoltes du stock d’hiver, une partie des planches de carotte ou de céleri n’ont fourni qu’une récolte disons «très moyenne» et les racines autres s’en sont « presque sorties ». Betterave rouge,
navet et radis.
La seule réelle «casse» au point d’en euthanasier intégralement les planches a été sur chicorée d’automne.
Du coté des courges, qui ont donné moins qu’une demi-récolte, bassinées de flotte durant toute leur croissance, leur conservation sera bien mauvaise. Dur dur…
Du nouveau en froid et lavage.
Concernant les installations, la nouvelle chambre froide a été construite dans les délais impartis,
et bien sûr aussitôt utilisée.
Cerise sur le gâteau, un imprévu voyage express de fourgon a permis d’acheter d’occasion et installer «à l’arrache» une laveuse à tambour pour quelques légumes-racine à destination des cantines, ou revendeurs.
Les offres d’occasion ont finalement quelque chose en commun avec la météo : il faut être dispo « au doigt et à l’œil » si on veut en bénéficier !
Les ventes.
Un Biocoop pour la première fois !
Évènement commercial en cette année 2021 : pour la première fois dans la vie de notre ferme maraîchère, un magasin Bio du département nous sollicite pour lui fournir des légumes !
Nous assurons donc le suivi de plusieurs légumes de notre gamme au Biocoop de Chalon / Chatenoy le Royal depuis son ouverture à la rentrée.
« Nos » trois coop
Deux coops « circuit court ».
La ferme est maintenant associée de Bio A Pro et de La Ferme Au Quartier, les coopératives paysannes de Rhône et de Loire pour la vente aux restaurateurs, magasins et à la restauration collective. Le travail en collectif de professionnels, qui favorise l’organisation, l’échange et la formation « in situ »
permet d’aborder plus sereinement ces marchés. Et d’assumer les montagnes russes de nos productions qui sont, par définition, planifiées en hiver… mises en place bien des mois avant… et cultivées consciencieusement avant… les soudaines décisions de travail en distanciel prises dans les entreprises… et répercutées dans leurs cantines.
Une coop « paniers direct »
La ferme est associée d’Alterconso (2022), coopérative lyonnaise regroupant
- plusieurs producteurs dans chacune des productions,
- les salariés qui font les paniers,
- les représentants des abonnés.
Environ 800 paniers sont distribués chaque semaine dans 14 quartiers de Lyon.
Et bien sûr toujours nos amap !
Nos AMAP solidaires – Guillamap(2007) et Alternatibar (2017) – ainsi que nos paniers À la ferme résistent encore à la civilisation covid (commandes aléatoires par internet à des producteurs/revendeurs et dépôt chez des commerçants ou ubérisée à domicile).
L’équipe.
Piliers toujours fidèles au poste, Charline et Vivien «montent en compétences» et toujours dans le plaisir au travail sur la ferme : ce sont des «bons» !
Noémie, déja embauchée en 2020, est revenue faire la saison, d’avril à fin octobre. Salya, après le stage associé à sa formation BPREA, a assuré de juillet à fin novembre. Chacune avant sa saison d’hiver en stations.
Et Kim, étudiante, a travaillé dans l’équipe pendant ses vacances scolaires.
Et maintenant…
- que les modifications nécessaires ont été apportées au plan de culture,
- que la commande des semences et plants est réalisée,
il est temps de se lancer dans les quelques activités calmes et abritées prévues, organisées, voire déjà entamées :
- adaptations d’agencements et rangements,
- réparations et entretiens de matériel,
- travail de fond pour le nouveau site…
et surtout, surtout, vacances, remise en état du dos, repos.
Il n’y aura pas de paniers distribués les semaines 51 et 52 (mercredi 22 et 29 décembre) comme d’hab !
