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Notre ferme, diversifiée aussi par : des prairies permanentes

  • Notre ferme maraîchère compte une douzaine d’hectares de prairie permanente, avec des expositions différentes, des sols différents : grande parcelle plate dans la «prairie» de Seille,
  • ou bien petites parcelles en environnement humide et boisé,
  • ou encore prairies permanentes vallonnées.

 

Elles apportent plusieurs avantages à la vie de la ferme : sécurisation bio, production de foin, de bois-énergie, développement de la biodiversité, etc… Et, « last but not least », un lieu de vie agréable ! En toute saison.

photo d'un des prés valonnés

Plusieurs bénéfices

Sécurisation

Cette surface de prés permet évidemment de sécuriser la qualité biologique de nos cultures grâce à la distance que cela contribue à mettre pour nos légumes bio avec le voisinage qui n’est pas (pas encore !) en culture biologique.

photo d'une haie plantée en 2006 déjà haute de plusieurs mètres et bien garnie

Ils sont encore nombreux les consommateurs et citoyens qui, pour «justifier» leur défiance face à la bio «raisonnent» agressivement : «et puis d’abord, ce que vous faites là, hé ben, çà peut pas être bio, hein, puisque votre voisin, et ben, il traite, hein ! alors, il vous pollue ! alors, c’est pas la peine, hein ?». Nous avons pour notre part fait le choix d’investir financièrement dans un peu plus de sécurité foncière… en attendant que le consommateur «éclairé» sus-nommé passe des litanies à l’acte, par exemple en questionnant le voisin qu’il «dénonce» sur ses pratiques qu’il trouve contestables (voire les décideurs concernés), en en débattant et en les convaincant !

Biodiversité

Ces prairies naturelles apportent plus de biodiversité sur la ferme. En toute saison.

photo d'un pré entouré de bocage avec une mare creusée pour la biodiversité

En effet c’est enfoncer des portes ouvertes qu’affirmer que l’activité humaine de production agricole, ce qui se nomme couramment agriCULTURE n’est pas une activité de NATURE. La PRODUCTION agricole – y compris donc en Bio – s’impose au milieu : elle le transforme, et donc potentiellement le déséquilibre. Sans même parler des extrêmes – de type petites parcelles conduites en maraîchage Bio hyper intensif et artificialisées par d’énormes apports extérieurs de matière organique, sans retour régulier de prairie temporaire diversifiée dans la rotation – les cultures maraîchères sont synonymes

  • de travail du sol fréquent,
  • de végétaux le plus souvent récoltés avant apparition de leur fleur et encore plus systématiquement de leur graine,

travaux qui entraînent une activité humaine quotidienne.

Alors que la quiétude des prairies naturelles amène une flore et une faune inféodées, différentes de celles du jardin. Les prairies naturelles participent donc à l’équilibre biologique de l’ensemble de la ferme.

photo de champignon dans les prairies permanentes

D’autant qu’assez souvent, les parcelles de longue date en prairie permanente gardent des arbres «adultes» – et leurs grands branches couvrantes – bien plus fréquemment que celles qui ont été labourées. Car laisser de l’ombre dans les prés est bien plus fréquent que dans les cultures.

photo d'un vieux chêne de haut jet

La présence des haies ou des bosquets dans les prés – à condition d’un entretien limité de son « ourlet » – participe aussi à la diversification de leur faune, comme à celle de la flore locale.

photo de l'ourlet d'une haie bien fourni en violette

Organiser… du laisser-faire !

L’entretien «extensif» de certains prés (fauche tardive, pas d’apport de fumure organique, etc…) participe lui aussi à diversifier sa flore (et par conséquence sa faune). De plus, les évolutions des pratiques au fil des générations agricoles ont pu aussi, par exemple, transformer en parcelle boisée les chemins ou sentiers anciennement empruntés par les troupeaux, et qui n’ont plus leur utilité en tant que tels.

Ou bien une légère rupture de pente entre deux prés aux caractéristiques différentes a permis aux clôtures de favoriser la montée d’une haie.

photo d'une haie ancienne menée en cépée

Les prés « mal » exposés, et dont l’histoire récente a pu comporter pas mal d’années d’un entretien un peu «relâché» apportent aussi une flore spontanée adaptée à l’ombre humide. Donc une biodiversité complémentaire qui sans cela serait absente.

photo de fleurs mauves de scilles et autres jaune ou blanche de sous bois en bordure de bocage

Tout ceci à notre avis s’inscrit comme des apports bénéfiques… qu’il « suffit » de laisser s’installer. Ce qui n’est pas si facile que çà, puisque cela peut aussi signifier s’écarter du besoin de « faire propre », et risquer ainsi l’opprobre des pairs 🙁  .

Foin source de fumier

Ces prairies naturelles permettent une production importante : du foin pour des collègues qui en ont besoin pour leur animaux.

photo de notre prairie inondable fauchée

photo du gros tracteur Fendt que Romi utilise pour le fanage

Ce foin est alors échangé, directement ou non, contre du fumier de bovins.

photo des traceurs en train d'andainer et botteler des foins de prairie permanente

Ainsi, bien que nous n’ayons pas de cheptel bovin (comment TOUT faire ??? – et surtout le faire BIEN…) notre ferme en production végétale est capable de produire elle même la nourriture de bovins pour sa propre fertilisation animale en retour.

photo des prés du vallon et leurs bottes rondes

C’est aussi dans cette optique que nous avons commencé à produire un peu de céréale.

Tout cela nous donne donc accès à un fumier de bonne qualité, et c’est une garantie d’autonomie dans le cycle de la fertilité de nos sols. Ainsi, la dépendance au commerce et à l’industrie des fertilisants organiques est en partie remplacée par les échanges ou le commerce directement entre paysans.

photo d'une botte ronde devant une de nos haies bocagères

Le foin sort, le bovin se nourrit, le fumier entre : le cycle se boucle.

Énergie auto-produite

Alors que les prairies permanentes peuvent parfois être encore bordées de haies bocagères, les plus humides comportent traditionnellement en Bresse, des fossés / talus plantés d’aulnes glutineux, de saules, souvent menés en têtards. Ces espèces associées à ce mode de conduite attirent une entomofaune très utile à l’agriculture Bio. Leur entretien régulier et léger fournit aussi de l’énergie paysanne auto-produite… et renouvelable !

photo d'aulnes et saules entre deux parcelles de prairie inondable réserves de biodiversité

C’est ainsi un des chantiers à venir des Biaux Jardiniers qu’en replanter là où les remplacements n’ont pas été assurés durant ces années où l’agriculture elle aussi est devenue dépendante du fuel puis du gaz au point d’y être terriblement « accro ».

photo d'un talus privé de ses têtards par un entretien longtemps trop énergique

Ces prairies peuvent aussi apporter directement de la fertilité au jardin : la possibilité de produire une bonne quantité de matière organique fraîche pour la fertilisation des cultures maraîchères (un chantier qui nous tient à cœur de mettre en place à l’avenir !).

«En prairie»

Notre Biau Jardin de Grannod est séparé de la Seille par une vaste étendue : la prairie de Seille.

La Seille, milieu préservé

Le bassin du Louhannais tire sa vocation maraîchère, au delà de la qualité de certains de ses sols limono-sableux, du potentiel d’arrosage que fournit la Seille, rivière qui prend sa source dans le Jura et se jette dans la Saône entre Tournus et Mâcon : à La Truchère. Après avoir serpenté longuement, notamment dans «la prairie».

photo matinale du calme des bords de Seille

C’est un milieu très riche de diversité.

photo des rives de Seille riches notamment en aulnes

Et plusieurs mesures de protection de la prairie elle même comme de ses berges s’appliquent, notamment en faveur des roselières.

photo des roselières protégées de la Seille au bénéfice de la faune

Arbres creux => biodiversité animale potentielle

photo du tronc creux d'un arbre blessé, abri potentiel

Au fil des mois, la Seille attire promeneurs et pêcheurs,

photo d'une barque sur la Seille au printemps

en toute saison

photo matinale d'un méandre de la Seille avec un pêcheur en barque

et aux beaux jours, du tourisme fluvial.

photo d'un petit bateau motorisé visitant la Seille

Oiseaux

Les Biaux Jardiniers y apprécient le calme de ballades contemplatives de proximité,

photo d'ambiance légèrement brumeuse sur la Seille

à tendance ornitho : aigrette,

photo d'une aigrette perchée en bord de seille

héron, martin-pêcheur, guêpier…

photo riche des multiples couleurs vives d'un groupe de guêpiers

… et même encore le Courlis cendré, que nous entendons et voyons chaque année encore. (extinction du Courlis à bec grêle, lire ici)

Flore des lieux humides

Ses grandes parcelles plates – et toujours en herbe grâce au maintien de l’élevage allaitant (soutenons le !) – jouent le rôle de régulateur de crues. Elles permettent, par l’absence d’obstacle et le volume potentiellement « stockable » sur une telle étendue non-artificialisée, de ne pas ralentir l’écoulement de l’eau d’amont tout en limitant sa pression sur les zones en aval. C’est vrai qu’il y a la place !

photo de la prairie de Seille à perte de vue

Et sa flore emblématique des praires humides est un régal des yeux…

photo de la prairie de Seille, intégralement jaune notamment de renoncule

… en toute saison : ça alterne !

photo de graminée prairiale typique de la prairie de Seille

Crues régulières

Selon les années, la crue s’étend plus ou moins en prairie,

photo depuis notre jardinde la prairie de Seille couverte d'eau lors d'une crue

et s’approche fréquemment du bas de notre jardin.

photo de la crue de Seille à proximité d'un groupe de nos tunnels

Foin de prairie

Maintenant zone «Natura 2000» la prairie est entretenue par l’activité agricole : anciennement pâturage de fin de printemps, et maintenant surtout fauche tardive.

photo de plusieurs dizaines d'hectares de prairie de Seille exutoire de ses crues

Preuve si il en était besoin que l’élevage bovin allaitant traditionnel est indispensable au maintien non seulement de l’agriculture, mais aussi de ses beaux paysages diversifiés (non céréaliers).

Dès les pluies d’automne,

photo automnale des points bas couverts d'eau en prairie

et pendant tout hiver et printemps, la prairie sert «d’éponge»…

photo zones sous l'eau en prairie

Un des avantages étant que la production de foin d’été y craint bien moins la sécheresse.

photo de belle pousse d'herbe variée à fleur jaune, blanche, mauve, etc...pour du foin aussi en année sèche

Les Biaux Jardiniers entretiennent leurs prés de prairie

photo du passage de la herse de pré pour favoriser la biodiversité prairiale en zone humide

et y produisent aussi du foin.

des bottes rondes de foin par douzaine dans notre prairie de Seille

Une ferme à VIVRE

Cette situation paysanne de ferme maraîchère diversifiée ne peut évidemment se rencontrer qu’en étant suffisamment éloigné des grands centres urbains (et de leurs nombreux consommateurs), tant pour des questions de disponibilité concrète de foncier que de possibilité paysanne de son financement (…).

photo au soleil couchant d'un de nos prés bocagers

C’est au bilan global,

  • pour la qualité de nos légumes et celle de notre agronomie, un bel atout, qu’il suffit de mettre en valeur !
  • pour les travailleurs-paysans que nous sommes, une qualité de vie, campagnarde, qui nous plaît. Énormément !

Maraîchers-paysans !

Alors, plutôt que près d’une ville avec ses très très nombreux consommateurs, sa voie de bonne circulation ou tout autre rond point facilitant la vente directe, les Biaux Jardiniers ont donc fait le choix risqué de vivre et produire dans ce milieu campagnard : ils y apportent ainsi les traces de leur activité humaine professionnelle… Ce sont donc effectivement leurs tunnels, du moins leur couverture plastique qu’on entre-aperçoit au fond entre les arbres :

photo depuis les bords de Seille, vaste étendue de prairie, au fond bocage dissimulant nos tunnels maraîchers

–  «C’est moche tout ce plastique, et puis c’est pas écologique !» affirment Grincheux et Prof.
– « Ah ? Vraiment ?? Sûr sûr ???» demandent les Biaux Nains de Jardin…

* * * * *

Aller plus loin

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