Le week-end dernier, c’était visite de notre Biau Jardin de Grannod, repas et soirée festive avec les mangeurs de nos légumes. Une bonne quarantaine de personnes ont participé,
- des abonnés de notre distribution à la ferme, de la Guillamap, de l’amap de l’Alternatibar,
- plusieurs salariées de Bio à Pro, notre coopérative qui livre les professionnels.elles de la restauration en direct de nos fermes bio,
- et toute l’équipe de Biaux Jardinier-e-s.
Au delà de la visite des cultures, les échanges « pieds sur terre » dans une ferme à taille humaine comme la nôtre autour de nos choix techniques et des réalités de l’agriculture biologique permettent d’approfondir humainement comme agronomiquement les relations hebdomadaires que tout ce beau monde entretient au fil des saisons.
Et même si c’est ce samedi là que la seule pluie abondante des 60 derniers jours a choisi pour tomber 🙁 – mais nous n’étions qu’à quelques mètres du quadri-tunnel sous lequel nous avons attendu la fin de cet arrosage 🙂 – il nous semble que tous les participants ont été bien contents de l’opération. Alors bien sûr qu’on recommencera !
Au jardin on a pu voir, notamment, la première courgette, qui est cultivée sous deux tunnels avec toutes les aérations levées
et la suivante en plein champ, sur biodégradable et allées binées. Les planches à côté sont quasi prêtes à accueillir sous peu la série suivante. Dans leur bande fleurie permanente, s’épanouissent en ce moment du bouillon blanc, et de la centaurée jacée dont nous avions récolté la graine dans nos prés, que nous avons multipliée et semée en mottes « auto-construites »
Aubergine et poivron en plein champ, longés d’une bande fleurie riche de graminées mûres et d’achillée ont elles leurs allées protégées de toile tissée : la hauteur de cette culture – qui sera ramée – en empêche le binage mécanique.
Les diverses plantations échelonnées de tomate sont elles toutes sous tunnel, évidemment chez nous en compagnie de bandes fleuries permanentes dont achillée et marguerites étincellent de blanc.
Les planches qui ont fourni les récoltes de fin d’hiver ou les premières de printemps sont elles aussi blanches de fleurs, mais d’un engrais vert à base de sarrasin,
souvent à différents stades puisque les semis sont échelonnés comme l’avaient été les récoltes
pour certains accompagnés de phacélie qui apporte sa touche violette. Ces deux plantes s’y entendent pour attirer les abeilles au jardin !
Parmi les récoltes en cours, en plein champ laitue et batavia, blonde, verte, rouge, brune, en lots évidemment échelonnés. Accompagnées de caisses bois pour la prochaine vente aux cantines,
l’oignon blanc sous tunnel.
Pour récolter ensuite – et notamment – de l’oignon blanc, rouge, doux, pour vendre en vert ou en frais pousse en plein champ
comme du fenouil actuellement bien joli en pleine croissance.
Les plantations de persil et basilic se poursuivent pour en échelonner les récoltes.
Les premiers choux pour l’automne, eux, sont juste repiqués, et ils ont chaud…
Certains légumes pour l’hiver prochain sont déjà bien visibles : l’oignon jaune en pleine végétation sur deux carrés séparés par une bande fleurie multicolore,
l’échalote en cours de grossissement avec ses feuilles qui leur donnent leur habituelle « tête déballée » genre punk.
Le céleri, déjà régulièrement biné avec la herse étrille est bien implanté ; il attend juste le temps ni trop chaud ni trop sec qu’il affectionne pour se développer. Mais les adventices concurrentes, elles, n’attendent pas… le Biau Jardinier va devoir sévir à nouveau et sans tarder !!
Les courges, qui avaient « patiné » à la reprise, sont maintenant démarrées. Sur toile tissée et accompagnées de bandes fleuries pour les « petites courges »
sur paillage biodégradable et entre-rangs binés pour les autres.
Pour favoriser la pollinisation, nous avons semé là aussi un mélange sarrasin phacélie dont la floraison viendra en complément de celle du mélange pluriannuel riche en trèfles et luzerne que nous cultivons juste à côté.
Si le panais fait quelques centimètres seulement de hauteur
les carottes d’hiver, elles, ne sont encore qu’à l’état de projet : l’occultation est en cours avant semis. Coquelicot, marguerite, achillée, seigle, centaurée jacée les accompagnent. Comme d’hab.
Et pour l’avenir… et bien pour l’avenir de la Bio chez nous, concernant la lutte biologique sans pesticide chimique de synthèse, suite à l’attaque de pucerons sur la cote de bette en graine, les coccinelles se portent bien, merci pour elles
et de leurs larves, très gourmandes de pucerons, il y en a des régiments.
Pour l’avenir de la fertilité de notre Biau Jardin de Grannod – et celui de la diversité de sa faune – les engrais verts pluriannuels sont bien présents eux aussi. Nos mélanges auto-construits de type prairie temporaire que nous diversifions de plus en fleurs sont en pleine forme. Selon le précédent cultural, l’entretien qui a été apporté depuis une année, chacun évolue selon sa façon.
L’ajout de notre semence de coquelicot au mélange n’apporte toujours pas un résultat « parfait » : mais comment faire quand on mélange quelques dizaines de grammes d’une semence minuscule (5 000 à 7 000 graines au gramme !) à d’autres espèces de format plus « classique » ? Ça descend trop vite dans le réservoir du semoir…
Alors certaines planches n’en n’ont pas du tout.
Mais bon, il y en a quand même au moins quelques uns dans chacun des carrés du jardin, et du bleuet aussi !
Par contre, la gamme de fabacées de notre mélange diversifié est en bonne végétation partout : les trèfles… de Perse, d’Alexandrie, blanc, violet, la luzerne, personne ne manque à l’appel, fleurissent même quelques restes de vesce.
La fixation d’azote atmosphérique – gratuit ET non polluant contrairement à l’explosive amonitrate chimique de synthèse – conforte l’autonomie de notre ferme, d’autant que l’engrais vert pluriannuel est implanté sur de grandes parcelles du jardin puisque nous pratiquons une agriculture biologique EXtensive.
Du côté extensif et recherche de durabilité de notre ferme à taille humaine, les foins ont été pressés :
- dans la prairie inondable de Seille
- dans tous les prés
- et même quelques une au jardin.
La promenade tout le tour de la ferme ? C’est fini pour ce mois ci !
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