Et ça continue, le régime annoncé des excès ! Ça pleut, ça pleut, ça pleut, et puis après un passage de temps doux et sec juste assez « long » pour que la terre ressuie, et bin… ça pleut, ça pleut, ça pleut. Alors, dans notre Bresse louhannaise, les biefs montent, puis débordent… la Seille monte, puis déborde.
Le niveau dans notre coin recouvre complètement d’eau les prés qui hébergent les bassins de rétention des eaux de drainage, et juste en dessous du jardin, toute la prairie est sous l’eau.
Mais comme d’hab pas le jardin, non.
Au jardin
avant les pluies pascales annoncées, les Biaux Jardiniers avaient pu valoriser au mieux la fenêtre météo favorable : iels s’étaient précipité-e-s pour « tout faire » tant que la terre était en bonne condition : la saison des plantations de plein champ est bien engagée, « faut pas traîner » ! Il y avait pas mal de plants bons pour le repiquage en fin de semaine dernière : l’assortiment de salade,
la gamme diversifiée de choux printaniers
des feuilles type épinard ou aromates annuels. Alors le commando plantation s’est mis en route et a été bien efficace, juste avant le « gong » de Pâques.
Ce qui devait être protégé soit du froid par des voiles non tissés, soit des parasites par des filets
l’a été. Parfait ! Par contre, sur les plantations précoces, pomme de terre par exemple, on s’inquiète de l’excès d’eau et des graines d’adventices. « Adventice » ? Définition : bien que se développant dans une parcelle en maraîchage biologique certifié, l’adventice est un végétal que les fidèles abonnés à nos paniers de légumes ne souhaitent pas intégrer à leur régime alimentaire pourtant très diversifié… Elles sont en cours de levée, et on aimerait bien passer un petit coup de herse étrille pour les détruire sans pitié. Mais ce qui inquiète est qu’assez de jours sans pluie pour que « ça ressuie » suivis de un ou deux sans pluie pour que les adventices après hersage, « ça crève » est une prévision que la météo ne nous promet pas à bref délai. Angoisse…
Quand c’est trop mouillé, les Biaux Jardiniers font la sieste H24 / valorisent leur temps (rayer la mention inutile) aussi
« à l’abri » de l’atelier.
Matthieu y a fait un nouveau cultibutte.
Outil incontournable du travail en planches permanentes un cultibutte « joli », il y en a pourtant déjà un sur la ferme depuis l’hiver 2010/2011 (détails ici). Alors pourquoi deux ??? L’objectif est d’améliorer notre technique de déchaumage incorporation des engrais verts en tentant de remplacer l’outil rotatif par des dents sans augmenter le temps de travail. Un cultibutte sera donc consacré à la recherche, adaptation et mise au point d’un itinéraire technique adapté à nos besoins (surtout ceux de notre terre, en fait ! ) : chez nous, les engrais verts ont une place importante dans la succession des cultures. C’est une des deux jambes sur lesquelles marche la fertilité de notre ferme (détails)
Alors que le cultibutte de la ferme était un de ceux construits lors du premier stage organisé par Adabio AutoConstruction, l’ancêtre de l’Atelier paysan, celui ci, Matthieu l’a acheté « en kit »
et soudé en quelques épisodes dans l’atelier de la ferme. Avec le système d’attelage rapide.
En utilisant le triangle mâle d’un tracteur comme gabarit, il a soudé le triangle femelle d’attelage rapide
le bâti lui-même
ainsi que le porte-disques mobile
Et assemblé les divers éléments de l’outil sans oublier le système d’attelage rapide arrière permettant de choisir rapidement l’utilisation de tel ou tel outil pour la finition de surface.
et installé roues de terrage, disques nettoyeurs des allées, équipé les dents, etc…
Les socs à ailettes des dents ont, comme sur le premier cultibutte, été montés avec le système Bourgault qui permet de les remplacer plus aisément. Il se compose d’une coulisse avec douille à ressort, c’est le confort, rime le poète !
Parmi les améliorations par rapport à notre vieux modèle « pré-historique » de cultibutte, au delà d’un dimensionnement de ferraille un peu plus « raisonnable » qui permet des économies, la fixation des dents queue de cochon.
Le système très rustique d’origine de plaque percée pour fixation avec deux cavaliers est complété par un coulisseau dans lequel on glisse la dent,
qui y est retenue par une simple goupille. Élémentaire, mon cher Watson !!
Adieu donc, lors des changements de réglages, finis les efforts, chocs, cris et grognonements « remontés » des utilisateurs de cultibutte modèle première génération ! Une fois l’outil monté, Matthieu l’a utilisé sans tarder, dans une terre qui commençait à être « bien assez » humide
en guise de baptême ; et on le sait bien qui dit baptême, dit toujours un peu d’eau !
Ces travaux d’atelier n’ont bien sûr pas empêché de faire aussi ceux du moment sous tunnel, avec notamment la récolte des premières bottes de navet violet ainsi que la première livraison de laitue de l’année, livrée au Biocoop de Chalon-Chatenoy la semaine dernière.
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