Le Biau Jardinier a fait le pré-buttage du carré de poireau.
Avec une BPO montée avec deux types de dents devant disques et buttoir.
Binages et buttages
La façon culturale de la semaine précédente avait utilisé la bineuse guidée pour travailler entre les rangs et aussi sur le rang lui-même par l’action des doigts souples. Ça avait fait duboboulo,
Mais cette semaine, il s’agissait de commencer à butter les poireaux. Pour «deux» raisons :
- le binage seul ne suffit jamais au bonheur du poireau et à son développement harmonieux puisque quelques adventices en réchappent, alors que la quantité de terre brassée par le buttage complète assez efficacement le travail plus léger du binage,
- le binage seul ne suffit jamais au bonheur du mangeur de poireau, car un fut assez long et bien blanchi comme il aime beaucoup, ne s’obtient que par buttage progressif du poireau au cours de sa croissance.Deux raisons qui n’en font qu’une pour les Biaux Jardiniers qui tiennent « en même temps »
- à satisfaire leur plaisir de faire tendre vers zéro ET en bio le travail «peu gratifiant» de long désherbage manuel
- à satisfaire le plaisir culinaire des abonnés aux paniers.
Le Biau Jardinier a donc sorti la fameuse BPO, le «couteau suisse» du petit maraîcher diversifié auto-construit «à prix français». L’outil qui lui permet :
- de sarcler les allées permanentes avec les dents bleues pour éviter l”installation de vivaces,
- de biner superficiellement pour ameublir la terre de la planche permanente avec les dents souples montées avec des socs sans ailettes,
- de butter entre les rangs de poireau avec les deux ailes du buttoir, au centre de l’outil, donc au centre la planche permanente,
- de butter le flanc extérieur des rangs avec les disques.
L’objectif étant d’en faire «ni trop, ni trop peu» : car il faut éviter de projeter de la terre dans le cornet, ce qui contrarierait beaucoup le poireau comme sa pousse ! Les conditions météo de cette année donnent des cultures particulièrement hétérogènes, donc de nettes différences de taille chez les poireaux : le réglage doit être minutieux… et le conducteur très réactif !
Il faut «en même temps» travailler un volume de terre suffisant pour «boucher» les plantes particulièrement «coriaces» qui ont résisté plusieurs semaines de suite aux passages précédents des dents et outils de binage et continuent de se développer, au risque de devoir être plus tard détruites manuellement une à une. Quelques poacées, dégât collatéraux, dans la parcelle reconvertie en Bio, des anciennes rotations à base maïs comme le panic, sont ainsi ennemis jurés des Biaux Jardiniers, et donc vice versa !
Et on peut espérer que l’équivalent d’une petite pelletée de terre amenée par les disques et buttoir sur le dessus du végétal indésirable en question va le calmer assez pour éviter d’avoir trop à «faire à la main».
Auto-buttage
Et bien sûr, de même que lorsqu’il bine avec une BPO, le Biau Jardinier «auto-bine», lorsqu’il butte avec une BPO, le Biau Jardinier «auto-butte». Non qu’il ait remplacé le tracteur par l’usage d’une auto, mais parce qu’il peut faire ce travail – qui doit être renouvelé quasi chaque semaine en saison de pousse – tout seul, lui-même, en personne.
Le travail consiste donc, tout en conduisant – de la main gauche pour que l’autre puisse faire autre chose –
le tracteur – bien parallèle aux rangs par dessus la planche –
à corriger la place, l’inclinaison, et/ou la hauteur de l’outil – avec la main droite sur le levier en croix – bien évidemment en regardant le travail réalisé – donc derrière –
tout en contrôlant régulièrement «la route» – donc devant – pour ne pas dévier le tracteur – des allées.
En étant tout aussi évidemment, assis sur le siège d’un tracteur – qui se déplace – entraîné par un moteur à explosion –
sans suspensions d’essieu – sur une terre agricole – dont le profil – assez différent de l’autoroute ou du sol carrelé – génère vibrations, et soubresauts… typiques de ces métiers pieds sur terre.
Comme qui dirait que du point de vue ergonomie «c’est pas top»…
Mais alors, pourquoi donc chercher à faire ce travail seul ? C’est tout simple : bien qu’il produise dans un contexte libéral où c’est de facto l’acheteur qui a, par sa «mobilité» le pouvoir de fixer le prix, le Biau Jardinier a fait le choix ne pas bénéficier du soutien d’une fondation suisse ou monégasque… ou bien, solution assez répandue, d’un bataillon de woofers…
Et le surlendemain, après un temps suffisant de beau soleil qui a achevé la destruction des petites plantules précédemment binées, le Biau Jardinier a arrosé le carré de poireau… dans l’attente d’un prochain binage, qui ne saurait tarder, du moins «sur le plan»…
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