Genré ? Non, pas vraiment vraiment. C’est pas genré à ce point là, notre maraîch’. Mais en début de semaine, çà s’est trouvé comme çà pendant 2 ou 3 heures, c’était travail non mixte.
Ce jour là, Matthieu se prélassait au volant sur l’autoroute pour une livraison et « en même temps » se reposait lors d’une « réunion filière » assez longue de Bio à Pro [1]la coopérative de producteurs pour les pros de la restauration en direct de nos fermes. Tranquilou…
C’était l’aspect
Facteur humain
Prévisionnel 2023
C’est à dire, après rapide bilan de la saison écoulée, mettre au point « les planifs » de l’année prochaine. Planif’ ?? Oui :
- Planif’. Déf : nom commun féminin, diminutif de planification, système issu du mode bolchévique d’organisation de la production. En système américain, on dirait « planning ». Nous, c’est planif’ C’est tout pareil, mais en mieux bien sûr, puisque Bio, Local, Éthique, Coopératif, Concerté et discuté (en français), etc…
- Sachant que, et par exemple, 1500 kg de carotte lavée, en filets, pour semaine 38, c’est pas 1200 la semaine 40, et 600 kg de tomate ronde moyenne semaine 36 c’est pas 950 kg tous calibres semaine 35, etc… etc.
- bref, ça demande donc vraiment pas mal d’organisation collective et discussion en groupe, entre producteurs et aussi avec administratifs et commerciaux. Et aussi pas mal de volonté, rigueur et facteurs de réussite côté paysans-maraîchers.
Et pendant que
- à Brignais Matthieu – seul et « en même temps » en collectif – faisait une après-midi de 7 heures, et bien
- à Sornay au jardin, après du travail de récolte, lavage et conditionnement en équipe mixte, il y a eu quelque passage de travail genré : « râpettage » féminin et « rangeage » masculin
Râpetter le mesclun
Râpette sous tunnel parce que effectivement, souvent, les Biaux Jardiniers limitent l’usage de la toile tissée pour éliminer les adventices uniquement à l’allée de circulation et cultivent les légumes sur planches permanentes nues. Donc binées plusieurs fois. Et ce binage, faut dire que vu de loin vite fait, on pouvait se dire ça va, mais si on prenait le temps d’ouvrir les yeux ça ne pouvait plus trop attendre : un peu partout des adventices levaient,
du mouron redémarrait.
Attendre plus c’était prendre des risques et du retard, et perdre du temps plus tard. C’était le bon moment pour faire du bon travail, Alors zou ! Commando râpette.
Kim, en deuxième année de BTS par alternance,
et Émilie, embauchée depuis peu,
ont pris en charge le binage du tunnel de mesclun d’hiver. Les mottes de salade, ça leur a fait du bien de sentir qu’on s’occupait d’elles et que la planche permanente leur était réservée à elles seules plutôt qu’aux herbes adventices qu’aucun amapien ne mange : on les voyait sourire !
- Notre article récemment publié => « Pour biner à la main, des outils… y’en a plein plein«
Ranger l’arrosage
L’équipe masculine, composée de Ambroise, qui fait la saison, et Vivien salarié permanent, s’est occupée de ranger l’arrosage. C’est à dire débrancher, tubes, raccords et asperseurs, tuyaux, et amener tout ça au bout des planches
et le ranger délicatement tout ça sur la remorque « dédiée » comme on dit en discours gestionnaire. En langage paysan, on parlerait plutôt de « remorque métallique de récup à bas prix, très ancienne, auto-adaptée avec soudage de pas beaucoup de ferraille devenus montants faisant fonction de ridelles le tout constituant « en même temps » un outil de transport et un lieu de rangement du matériel d’arrosage qu’il n’y a donc plus besoin de re-manipuler ensuite avant la prochaine saison d’arrosage« . Mais bon… le terme est refusé par la nomenclature : TROP LONG !
Ensuite, il suffit de démarrer le tracteur pour garer l’engin à sa place.
Et sitôt après chacun a attrapé une râpette pour se constituer à nouveau en équipe mixte. Mais il n’y avait plus assez de joli soleil pour que le chargé de comm immortalise la scène de binage à 4.
Facteur végétal
Les céréales
semées il y a peu s’implantent gaillardement. Elles ont eu leur premier binage avec la herse étrille.
Les engrais verts
semés ces derniers temps vont bien. Les semis ont été échelonnés puisque le Biau Jardinier tient absolument à semer sitôt la récolte faite – pour gaspiller au minimum l’énergie de photosynthèse. Alors il y en a à tous les stades. Des grands,
des moyens,
des petits,
et y compris des nouveaux-nés : le dernier semis de seigle dont les pousses rouges sortent depuis peu et la vesce lève à peine dans les dernières planches de carotte.
Les allées ont été binées récemment par Vivien.
Tout partout. À jour… Sérénité…
Conclusion 100% solaire
Après cette saison si difficile climatiquement, les Biaux Jardiniers sont vraiment bien contents de voir leur jardin complètement garni d’engrais verts en pleine forme partout où les légumes viennent d’être récoltés. Ils sont la BASE de l’entretien de la fertilité et de la structuration de nos sols.
Entourés très de fortes hausses de nombreuses fournitures [2]Rappel : le cours de l’engrais organique suit à peu près celui de l’énergie , les Biaux Jardiniers gagnent un peu en sérénité car nos techniques Bio EXtensives valorisent par système les mécanismes de la vie – dont la photosynthèse.
Et c’est de notoriété publique : le soleil n’envoie pas de facture !
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