Tour du jardin à la mi-juillet

On a pris de la hauteur en cette mi-juillet pour un tour du jardin…

… où au lieu de couleur «vert végétation» on voit beaucoup de marron, signe de terre nue, donc de gaspillage de photosynthèse ? Mais non ! Si on redescend sur le bas terrain de la réalité paysanne, c’est que plusieurs carrés sont en cours de préparation pour un engrais verts pluriannuel comme ici :

ou bien ont été récemment mis en place, comme le dernier semis de carotte de conservation, entre ses bandes fleuries.

à coté d’un autre carré de carotte plus avancé, où un «commando» désherbage manuel est rapidement intervenu avec efficacité il y a peu : l’occultation avait bien fonctionné, et alors ça n’a pas traîné.

Les poireaux aussi, pour l’instant, ne couvrent guère le terrain, même si les plants autoconstruits par les Biaux Jardiniers dans leur pépinière ont très nettement mieux démarré

que ceux achetés au revendeur des producteurs spécialisés.

C’est quand même dommage d’avoir une si belle dynamique de pousse dans les poireaux en variété traditionnelle issus de nos plants paysans à nous… quand on calcule qu’ils nous reviennent 5 fois plus cher qu’en circuit long.

Ben oui, les Biaux Jardiniers ont beau faire le choix de bien s’équiper en ferraille économisant la peine du travailleur, dans le système de production spécialisée à commercialisation lointaine, nous sommes moins performants avec nos fermes à taille humaine et travailleurs correctement rémunérés nombreux. En ce moment,

• en plus de Matthieu, et Vivien, les Biaux Jardiniers permanents, travaillent pour la saison
• Ambroise depuis février,
• Mickaël depuis mars,
• Kim et Coline ce mois ci.

Avec toute cette équipe les échelonnements continuent à être mis en place en temps et heure. Dans la courgette, la prochaine plantation complétera le carré, les planches sont prêtes, à côté d’une bien belle bande fleurie riche de bleuet et souci.

Le carré chou fleur brocoli pour fin de saison commence à se garnir

et l’échelonnement des maïs doux pousse gentiment.

Le carré dit des «petites courges» va bien (ah tiens, là dans la bande fleurie, y’a pas mal de coquelicot !).

Dans les carrés de potimaron et autres courges de conservation, on dirait que la fécondation ait bien passé les chaleurs. Les plantations bocagères, existantes ou installées par les Biaux Jardiniers peu avant et peu après le changement de millénaire doivent aussi participer (à la résilience,,on va dire, puisque médias et costards bleus disent comme çà).

Les tunnels ont été blanchis énergiquement, ils sont arrosés en goutte à goutte programmé très fractionné. Comme d’hab chez nous, tous ces légumes d’été ramés sous tunnel sont cultivés sur sol «nu» pour favoriser certains auxiliaires dont aphidoletes, gourmande en puceron mais pas que. Les planches sont donc binées manuellement, seule l’allée est couverte d’une toile noire contre les adventices

dans les planches permanentes de concombre

tomate,

de diverses variétés

et dates de plantation.

Sous tunnel il y a aussi de belles bandes fleuries pour héberger les insectes auxiliaires.

«Pour l’instant tout va bien». Et en plein champ, les deux carrés d’oignon de conservation sont en cours de maturation.

Les Biaux Jardiniers croisent les doigts pour que les fortes chaleurs ne leur nuisent pas trop : mais il est assez difficile chez nous de cultiver – et conserver – les variétés de type méditerranéen.

Du côté des légumes qui réussissent bien en climat genre océanique mais nous sommes en région-continentale-avec-été-particulièrement-chaud-ces-temps-ci (ouf!), ça résiste encore assez pour l’instant, les possibilités d’arrosage par le circuit collectif dit «l’eau des maraîchers» n’y sont pas pour rien.

Comme à son habitude, le céleri-rave est «en veille» pour cause chaleur. Mais repiqué depuis un bon moment, et s’étant bien implanté avec l’arrosage et le gros coup d’eau du ciel d’il y a plus d’un mois, dès que les températures lui conviendront un peu mieux, ça va démarrer. C’est en tout cas ce qu’il a pour habitude faire les autres années.

Les repiquages de chou sont n condition assez folklo : par temps chaud et sec, l’heure idéale n’existe pas d’autant plus si on intègre les critères du code du travail. Donc comme souvent sur le terrain, les Biaux Jardiniers choisissent la solution la moins pire du moment. Un peu ce que l’ami André, qui fut fin des années 70 le premier technicien agricole Bio de France, appelait «la bio du possible».

Parce que du côté des carrés de chou pour l’hiver, on va dire que ça va «moyen sans plus, sous réserve, mais bon, p’têt› ça passera»

Chou de Bruxelles, c’est tangent,

rouge et cabus, on dirait ça s’améliore.

Mais avec une terre si chaude et sèche, ils ont bien du mal à faire du chevelu racinaire. Et les binages en sont d’autant plus délicats… donc le Biau Jardinier s’inquiète un peu : même si «ça pousse» et ben «ça s’ra p’têt bin sale».

Chez le panais ça pourrait être mieux

et chez la betterave rouge » ça n’est qu’un début, la pousse continue !»

Pour l’avenir des radis navet d’hiver c’est en bonne voie, leur carré est en occultation : normal, la saison des premiers semis n’est pas très loin.

Pourtant, le jardin, vu de haut, «c’est bizarre, il a pas l’air plein» Ils font donc trop la sieste, les Biaux Jardiniers ? Ben oui, à croire, et ils ont même le privilège de bronzer sans passer par les bouchons de Vinici. Et quand on y regarde de près et «en même temps» de loin

– c’est bien sympathique, à gauche sur votre écran comme à droite aussi, toutes ces jolies haies, alors vous faites de l’agroécologie responsable et locale dans le territoire ?

– euh… on est paysans-maraîchers en Bio !

– c’est bien sympathique, ces arbres isolés au milieu du jardin à côté des tunnels, alors vous faites de l’agroforesterie ? ou bien une forêt nourricière sur petite surface ?

– euh… on est paysans-maraîchers en Bio ! Les haies on les a plantées pour l’une 2 ans avant et pour l’autre 2 ans après la naissance de la Guillamap

– ah bon, les amaps ! ? ah oui c’est des paniers qu’on commande sur internet et va chercher au magasin, ou bien on est livré, et même des fois «par un écovélo»

– euh… on est paysans-maraîchers en Bio ! Que en Bio.^[1]Et y’a ni tomate en mai ni citron

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