Au delà des régulières cueillettes et hebdomadaires commercialisations, il y a eu cette semaine pas mal de travail d’entretien des cultures de légumes, par exemple un deuxième binage dans les pommes de terre chair ferme d’automne
mais aussi le passage du retourneur d’andains de la CUMA Compost 71, et pas mal de suivi des surfaces en engrais vert. Puisque effectivement, dans notre Biau jardin de Grannod, la fertilité marche sur ses deux jambes :
- le fumier de bovin rapidement composté puis épandu en surface,
- les engrais verts annuels et aussi les pluriannuels.
Engrais verts
Dans les engrais verts annuels, le Biau Jardinier a passé un coup du roloflex [1]si à 50 ans t’as pas un roloflex…
outil auto-construit en 2016 qu’il nous continue d’expérimenter avec grande satisfaction notamment pour l’entretien des engrais verts. Plein de détails illustrés par ici.
Il s’agissait d’interrompre la végétation du seigle hiverné pour en éviter l’épiaison, tout en favorisant la pousse de la légumineuse associée qui nous offre son azote.
Nos essais les saisons précédentes nous ont montré que cet outil était vraiment efficace pour cela dans nos conditions de culture. Le passage est très rapide. Et bien sûr, comme tous les autres outils auto-construits pour le travail en planche permanente, son action est individualisée « à la planche » ce qui est super pour le paysan produisant pour la vente au détail toute l’année : on peut gérer « au p’tit poil ».
Le travail de cet outil nous permet de mieux valoriser la légumineuse, et sur une plus longue période puisque nous ne sommes plus limités par la date d’épiaison de la céréale hivernée. Cette année encore, le résultat peu après le travail est plutôt sympathique, et il nous encourage à continuer cette pratique, bien adaptée à notre pratique de maraîchage EXtensif qui base l’entretien de la fertilité du sol une rotation à base d’engrais verts systématiques.
Cette technique agronomique nous plaît bien aussi parce qu’en plus d’être très rapide, elle demande peu d’énergie.
Dans certains carrés en engrais vert diversifié à base de luzerne en place pour plusieurs années avant d’y produire à nouveau des légumes, le Biau Jardinier a passé le broyeur. Il s’agissait de déchiqueter le pourcentage de plantes annuelles hivernées qui couvraient le sol et facilitaient l’installation des plantes pluriannuelles.
L’objectif : broyer assez bas pour que le mélange hiverné ne repousse pas, et en tout cas ne parvienne pas à graine.
Et « en même temps » broyer assez haut pour ne pas empêcher la floraison précoce de la luzerne et des trèfles pluriannuels associés. Pour parler avec toute la précision des termes techniques consacrés, le seigle, « on essaie d’en laisser juste les tchiots, t’vois bin ! ».
Comme fréquemment avec le tracteur, et si le travail est respectueux de la vie des sols et des végétaux, il l’est nettement moins du rachis lombaire du paysan-maraîcher… qui travaille beaucoup en torsion : il faut toujours surveiller…
Mais le temps était à l’orage : les premières gouttes ont imposé d’arrêter parce que ça bourrait, et la matière broyée se répartissait très irrégulièrement sur les planches.
Le Biau Jardinier a donc sagement décidé de reporter le suite à des jours meilleurs. Il est rentré se reposer la conscience tranquille, en prenant le temps d’immortaliser en route et depuis le siège du tracteur un bien bel arc en ciel « complet » au dessus du jardin.
Compostage
Paul et Bernard avaient livré le fumier, le Biau Jardinier l’avait couvert d’une bâche pour éviter son lessivage,
il s’était inscrit pour la prochaine tournée du retourneur de la CUMA Compost 71 dont nous sommes adhérents depuis sa création il y a plus de 20 ans. Le chauffeur avait prévenu de son passage, alors les Biaux Jardiniers avaient « dégagé la piste ».
Le conducteur a positionné l’engin en position de travail à un bout du tas
et le retourneur… a retourné. Émiettage, aération, régularisation de la forme, quelques minutes ont suffi pour travailler une bonne cinquantaine de tonnes de fumier. Beau boulot !
Encore une activité que les Biaux Jardiniers choisissent de confier à « un gros tracteur » qui use du fuel plutôt qu’à leurs jolis bras musclés. Ah, ch’té fêêêgnants…
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↑1 | si à 50 ans t’as pas un roloflex… |
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