« La voie la plus courte pour aller vers l’avenir est celle qui passe toujours par l’approfondissement du passé » disait Aimé Césaire. Voici
Notre coup de rétro Bio sur 2024
- dans notre ferme à taille humaine, ET
- au delà des bornes du jardin.
Comme d’hab, plein d’infos illustrées en CLIQUANT SUR CHAQUE PHOTO !
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Pour nous 2024 aura été une année comme qui dirait
=> « compliquée » de deux côtés :
- côté météo : pluviométrie supérieure de 28% à la moyenne des 30 dernières années,
- côté global : politiques de restauration Louis-Philipparde de l’agro-chimie subventionnée.
=> dynamique de deux côtés :
- côté produire : pour les utilisateurs de nos paniers, des cantines lyonnaises, du Biocoop Chalon
- côté économie : ventes et revenu agricole des paysans-travailleurs.
Une année météo « agitée »
Clair manifeste de la restauration Louis-Philipparde en cours de l’agriculture, il aura suffi, en cet hiver multi-pré-électoral 23/24, du déboulonnage de signalisations des bourgs et villages au « syndicalisme majoritaire » pour obtenir l’annulation des hausses « en même temps » :
- de la taxe sur la consommation de carburant fossile,
- de la taxe sur l’eau au titre de la redevance pollution diffuse.
Coût pour le contribuable : pas loin de 50 millions ; et pour le milieu, pas d’évaluation disponible…
Rappel : « en même temps », l’aide au maintien en Bio supprimée par la macronie dès 2017 à la demande de FNSEA et Coop de France n’était évidemment pas rétablie. Les anti-Bio décomplexés règnent !
En janvier, les premiers travaux au jardin ont été plutôt faciles :
- incorporation des engrais verts hivernés (c’est quoi ? c’est les végétaux qu’en Bio on cultive et incorpore pour – notamment – remplacer l’azote chimique issu de synthèse et qui explose chez AZF, au port de Beyrouth, labourait les tranchées de l’Est de la France il y a 110 ans, etc…
- chaulage, confection et fissuration des buttes, etc…
En février, ça s’est un peu complexifié, mais ça passait encore…
et les Biaux Jardiniers ont pu se faire plaisir à épandre le fumier composté.
quasi au moment où leurs collègues conventionnels fiers d’être agriculteurs faisaient de même, pour se plaindre de la concurrence étrangère et de leur manque de revenu… auprès des directions de… l’Environnement…
Le tout avec l’accord des polices, privilège dont ne bénéficie que ce genre de « syndicalisme » (vidéo paysanne ICI)
Même la presse quotidienne régionale de Saône et Loire, le JSL, en la personne de son éditorialiste Benoit Montaggioni en avait posé une fort bonne question le 23 janvier 2024 :
« Pourquoi réprimer les Soulèvements de la terre et chouchouter les Soulèvements du fumier ? »
Et les infos du moment nous auront à nouveau fourni illustrations du très fameux « principe de l’asymétrie des baratins »
selon lequel la quantité d’énergie pour réfuter des idioties est dix fois plus grande que l’énergie nécessaire pour les produire [1]raison pourquoi mes articles sont longs. Exemple royal à déguster ici sur une antenne du service public.
Assez peu analysé par la presse, le programme revendicatif apparu seulement ensuite (téléchargeable ICI) illustré en bandeau sur la charge mentale, était titré sur la liberté d’entreprendre…
dans une politique de subventions publiques assurant le revenu : en moyenne 70% et jusqu’à plus de 100% (en céréale) à 200% (en bovin viande) du revenu avant impôt… (Plus d’infos ICI)
=> Un article de notre site çasecultive propose un ensemble de documents, fiables, contextualisés et souvent officiels, sur la situation de l’agriculture français actuelle, et sa prospective. À visiter par ici.
Sur la ferme, on a eu quelques surprises rurales, et aussi en entamant – avec difficultés – les travaux de printemps,
parce que la flotte, à force de répétitions, çà commençait à bien faire…
puis coup de froid.
et interrogations sur des maladies.
Comme expliqué en son temps sur le site, le printemps météo a été dur (de chez dur) :
« C’est plutôt agaçant la météo qu’on a très régulièrement cette saison. Son plan semble le suivant : pendant plusieurs jours chaque semaine, il pleut plutôt pas mal beaucoup, puis pendant quelques jours, il fait chaud et venteux et ça sèche plutôt pas mal violemment (= très – et uniquement – superficiellement). Résultat dans notre activité agricole : pas mal de travaux sont très régulièrement « empêchés », puis il y a trop peu de temps pour faire – dans des conditions souvent « limite » – ce qui est à faire quand le temps a changé… en se dépêchant avant les prochaines pluies annoncées. Conséquence : les Biaux Jardiniers se sont mis en vacances sous les pluies du temps frais, et il a fallu que Matthieu bosse « à fond » les ouiquindes. Comme quoi, quand on y met du sien, il n’y a pas besoin d’une semaine de travail pour faire les 35 heures…
On se plaint, mais ça reste quand même plus facile que de produire olives ou agrumes en Palestine, hein. »
(Note du Claviste : en système planche permanente, on y arrive mieux, avec la bouillasse uniquement dans les allées !)
Et sauf exceptions, l’année a continué comme çà : de la flotte, puis de la flotte, et un p’tit break, ensuite de la flotte, puis de la flotte, et un p’tit break… Résultat, la plupart des semis, plantations, travaux d’entretien ont été faits dans l’urgence météo ;
donc… binages x 2 mais… efficacité / 2
Mais toute l’équipe a assumé et jusque bien plus tard en saison qu’en année « normale »,
donc avec endurance, peut-être pour cause d’année olympique ?
Cet été sont morts Marc Ambroise-Rendu, qui a créé la revue Combat Nature en 1971, (et la rubrique environnement dans Le Monde)
et Henri Leclerc, avocat, ancien du PSU, puis président de la Ligue des droits de l’Homme. Sa défense du « marginal » Richard Roman, dit « l’indien » , lui avait valu d’être copieusement molesté par des citoyens auto-justiciers du cru, lors d’une reconstitution sous protection de la gendarmerie.
« Il faut que nos morts nous apprennent à vivre. » (Jean-Baptiste Clément 1836 / 1903)
Pour ajouter un peu de piment à cette année météo 2024 (qui devait donc en manquer ?), avec parfois du vent violent, les excès d’eau ont continué leurs dégâts de ci de là.
Mais les récoltes ont été suffisamment au rendez-vous pour assurer, en plus des paniers, ce qui était prévu au planing de BioÀPro, notamment dès la rentrée scolaire carotte, mais pour le Crous aussi pastèque dont les faisans avaient « récolté » plusieurs centaines de kilos 🙁 mais Matthieu s’était assuré… en prévoyant grand 🙂 !
Les pluies encore à l’automne ont continué à handicaper la pousse des légumes et leur future conservation, compliquer les travaux d’entretien, au point que Matthieu a dû se lancer dans l’utilisation de la bineuse de précision sans personne pour la guider… Nécessité (du surcroît de travail) fait loi. Et adroit tractoriste aussi.
L’automne avançant, au jardin, on peut pas dire que ça avait bien séché… les arrachages ont été plutôt pénibles.
Et pendant ce temps, du côté des « syndicalismes majoritaires », en guise d’opposition au Mercosur et pour un revenu du travail : habituels feux de déchets-pneus et destruction de fertilité-fumier…
pour soutenir l’élevage et la culture : agressions et menaces aux personnes contre « les écolos »,
contre l’Office Français de la Biodiversité…
etc… etc…
bien évidemment sans aucune poursuite judiciaire. Immunité intérieur-ministériellement proclamée à priori dans « lesmedia » qui ne fût accordée ni aux actions non-violentes des grimpeurs de banderoles de Greenpeace, (48 heures de garde à vue et déferrement au tribunal)
ni à ceux de la Confédération Paysanne (30 heures de garde à vue).
Qui est l’extrémiste qui parle de répression politique ?
Les dernières récoltes ont été faites sous un ciel pas souvent bleu, mais avec de bons résultats sauf… sur tous les choux, ce qui fait quand même pas mal de surface… et de perte.
Et commence l’hiver…
- saison des formations en salle chez les agriculteurs, France Culture faisant une semaine documentaire sur celle de ceux de demain,
- saison avec plus de travail dans le bâtiment, notamment pour les endives, prévues sur la « planif' » de BioàPro pour la « RestoCo », une culture que Matthieu développe.
Investissements d’avenir
Dans les structures collectives
professionnelles, le Biau Jardinier a assuré un gros investissement en temps et en soucis.
Matthieu préside l’ASA (association syndicale agréée) d’arrosage des maraîchers de Sornay, qui après réunions de concertation et montage de dossier a obtenu un financement national dans le cadre de la préservation de la ressource, pour moderniser la station de pompage, inspecter tout le réseau enterré il y a 60 ans, et proposer des solutions (qu’il s’agira ensuite de mettre en oeuvre… après recherche de financements).
Matthieu, vice-président de BioàPro [2]la coopérative bio et locale qui fédère les acteurs de la terre à l’assiette pour transformer le système alimentaire du territoire assure de nombreuses réunions physiques, discussions téléphoniques, gestions d’incidents, etc…etc… en tant que référent de la filière légume. Le déménagement de BioàPro dans un bâtiment bien mieux adapté à son rapide développement a aussi été source de stress comme de temps supplémentaire hors jardin. Mais es conditions de travail ont été grandement améliorées : ça valait le coup !
Dans les terrains
Après « Les Sablons » l’an dernier, c’est « Le Pioché » qui a été drainé cet été
pour y faire bientôt passer la rotation de légumes, après un bon engrais vert.
Souhaitant garder environ 10% de la surface de jardin en cultures sous abri pour préserver « la gamme » dans nos paniers et diversifier les ventes planifiées avec BioàPro, Matthieu a investi dans une série de bi-tunnels, dont le montage
comme le bâchage
ont été réalisés par une équipe du fabricant.
Dans le matériel
Pour faciliter le travail des Biaux Jardiniers, des matériels achetés d’occasion ont été mis en service après réparations et/ou adaptations, pour cultiver – en confort – les légumes recherchés par les cantines. Notamment :
un semoir à radis, pour semer mieux des séries de 4 planches
une planteuse à courges pour l’ergonomie des travailleur-euses
une fourche à palettes à couvercle pour sécuriser les transports des piles.
Une bonne équipe !
Le travail de cette saison a été réalisé par, et dans l’ordre d’ancienneté, Vivien et Émilie (en CDI), Morgane et Alice (en CDD de 8 mois) et 3 jeunes l’été (Lison, Célestin, Gabrielle, pour 1 mois chacun-e)
Faute de « photo de classe », le chargé de comm’ transmet la description qu’en a fait Célestin qui souhaite dans ses vœux,
… »…
- que Matthieu tienne toujours le coup sous sa dizaine de casquettes
- que Vivien continue de répandre la joie de vivre à travers ses calembours foireux
- qu’Émilie survit à son régime sec qui dure depuis maintenant quelques mois,
- que Morgane continue à rire avec tant de jovialité
- et qu’Alice a toujours autant de plaisir à lancer des grossièretés.
Bref je souhaite une longue vie au bastion gauchiste que vous avez créé !
… »…
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Et l’avenir ? Des vœux ?
1/ Décidément en Bio !
Dans un contexte météo et global où « les tensions vont aller s’aggravant » :
Produire. Bio.
En réseau solidaire. Car…
climat et météo, production et vente, travail et revenu, respect des normes et gestion comptable,
PAC et regard de la société, etc…
Tous les paysans ont les mêmes problématiques,
mais tous n’ont pas les mêmes réponses.
2/ Se raccrocher aux branches !
du vieux JSB puisqu’elles ont toujours des feuilles.
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