2022 aura été vraiment complexe avec pas mal d’obstacles à franchir, de difficultés à avaler.. et digérer ! Dans un contexte de baisse du nombre d’abonnés de paniers lors des renouvellements de fin 2021 qui avait convaincu Matthieu de choisir la prudence systématique dans toutes les stratégies de « l’entreprise ». Et à force de réactivité et d’engagement les Biaux Jardiniers s’en sont assez heureusement sortis.
*
C’est chaque année pareil : on profite du calme de l’hiver pour y programmer les grosses réparations d’entretien. celui de 2021/22 n’a évidemment pas failli à la tradition…
- côté 4 roues le tracteur Kubota avait obtenu 2 semaines d’arrêt de travail en janvier
… mais en nombre et enjeux humains « imposants » aussi puisque
- côté 2 jambes, nous avons vécu :
- les 2 mois d’arrêt de travail salarié programmé sur janvier février se transformant – par feuilleton de petites tranches – en 6 mois complets avec épilogue en réorientation professionnelle,
- la convalescence de Matthieu jusqu’au milieu du printemps !
Retour en photos
v
avec un lien dans chacune
v
pour en voir d’autres avec des explications.
*
Des embauches plus précoces de saisonniers avaient ainsi été engagées : Ambroise a commencé début février, Mickaël début mars. Et tous les amis, jeunes ou moins, ont été sollicités une fois ou l’autre pour participer à remplacer le Big Boss aux récoltes préparations, au jardin ou aux livraisons.
Après un début de saison « hésitant »
c’est Vivien qui a pris intégralement en charge les travaux de fin d’hiver
les Biaux Retraités quelques plants
Flo qui est venu de sa vallée du Rhône un samedi herser les céréales
Etc… etc…
Les premières plantations et occultations ont été réalisées dans les temps
et la mobilisation déterminée de toute l’équipe a permis de démarrer la saison – déjà sèche – sans handicap.
Côté météo, ça commençait dur… Le coup de neige du poisson d’avril,
et la première sécheresse qui a suivi ont installé le jingle de Matthieu «c’tannée 2022, j’lasenspas».
Grâce au travail de toute l’équipe, l’entrée dans le « dur » de la saison a pu se faire à l’heure, avec des fleurs, et le sourire (même les « improductives » bandes fleuries prévues cette année ont été mises en place dans les temps)
dans un début de sécheresse précoce juste interrompu par « un gros sac d’eau » tombé comme une brute fin juin.
Mais à part ça, sécheresse intense et chaleur obstinée : c’tannée 2022, y’avait de quoi ne pas la sentir… et les corps au travail de la terre l’ont bien sentie.
Lors de la récolte des oignons, végétaux comme humains ne craignaient pas l’humidité, mais… la cuisson !
et pour la première fois de nos plus de 40 années de Bio, il aura fallu arroser les courges !!!
Mais grâce à « l’eau des maraîchers » (et ses restrictions préfectorales, bien sûr) nous avons pu faire face, et avoir de belles récoltes tout au long de la saison. Dire qu’écriveurs de livres ou youtubeur de vidéos gagnent leur vie à faire croire qu’il est possible d’être maraîcher en disposant de la citerne d’eau récoltée par le toit de la maison…
Évènement paysan de l’année 2022 : nos premières moissons ! Le Biau Jardinier n’en est pas peu fier : une récolte de grain, bien sûr et enfin de la paille auto-construite à la ferme à faire transformer en fertilité pas des ruminants locaux 🙂
Les récoltes de légumes du stock pour l’hiver s’annonçaient belles, malgré le pourcentage de montaison d’une variété sensible de carotte
mais les températures élevées constantes les ont retardées : « ça voulait pas s’arrêter de pousser »
et les ont échelonnées sur deux gros mois : avec des températures estivales tout l’automne, comment rentrer – sans dégâts – des légumes chauds dans une chambre froide ???
Les investissements
en matériel ont été pour souder une souleveuse achetée « en kit »
acheter une planteuse bien efficace et confortable.
plus quelques petites machines d’occasion pour la préparation des légumes.
Côté communication
le Biau Retraité avait été invité à la foire Éco-Bio : ça n’est pas si souvent qu’une conférence autour du maraîchage est sollicitée autour d’une expérience professionnelle durable plutôt que d’un « projet ».
Mais il a surtout terminé l’essentiel du transfert/mise à jour de l’ancien blog vers
un nouveau site tout beau tout neuf.
Un site double de façon à proposer sur
sur Biau Jardin de Grannod.FR
- le blog hebdomadaire de la vie paysanne au jardin (photos ET explications)
- le menu de la semaine des abonnés aux paniers
- un accès direct à nos fiches-légume
- une rapide présentation très illustrée de la ferme,
sur ça se cultive.FR
- bien sûr nos fiches légumes (cuisine ET culture)
- une riche base de connaissance (articles par thèmes agronomiques issus de nos pratiques agricoles, notre médiathèque, etc…)
- le blog de l’actu Bio ET paysanne « au delà des bornes du jardin » : Culture ET Kulture !
Du côté des ventes
En un an, Biocoop Chalon est devenu un débouché important de toute la gamme du Biau Jardin par l’alliance de leurs Big Boss respectifs : la fidélité de Camille
et la dynamique de Matthieu
À la Guillamap, qui a fêté ses 15 ans,
les renouvellements d’abonnement de l’automne ont comblé – et au delà – le creux de 2021 grâce à la dynamique du groupe des actifs qui la gèrent.
La vente aux cantines et magasins assurée par notre coopérative Bio à Pro se développe.
Matthieu s’est organisé pour être efficace aussi dans ce débouché
et a décidé de s’investir dans la gestion de la coopérative : il en est maintenant vice-président.
La diversification des modes de vente et donc des lieux et jours de livraison diminue évidement un peu la marge, mais
- la sécurisation apportée par cette complémentarité
- comme l’adaptation de l’organisation du travail
ont permis à la ferme de poursuivre son développement avec une équipe qui s’étoffe aussi en parité :
- Kim qui va bientôt terminer son apprentissage BTS en alternance,
- Émilie arrivée à l’automne.
Matthieu a eu l’occasion de le préciser au micro de Radio-Bresse en septembre lors de quelques minutes sur « la crise du bio » : il a pu continuer à se développer en choisissant de « se déplacer dans les régions où il y a la demande des clients ET une volonté politique qu’on n’a pas forcément toujours localement. »
Il nous semble d’ailleurs paradoxal de lire journalistes et d’entendre autres bavards tartiner sur « la baisse des ventes Bio », voire « la fin du Bio » et autres titres de crise si on rapproche ces titres juteux des chiffres des recensements officiels (Agreste, Insee, Agence Bio).
Nombre d' »exploitations agricoles » :
- 1970 : plus de 1.5 millions dont 3 000 en bio
- 2022 : moins de 400 000 dont quasi 60 000 fermes en Bio
Nous serions donc en 50 ans passés de 1.495 millions exploitations conventionnelles à 340 mille… soit
- conventionnel : perte nette plus de 1 150 000
- bio : gain net 57 000
=> « baisse de la Bio » ?
Surface agricole utile
- 1970 : 32 millions d’hectares dont ??? en bio
- 2020 : 27 millions d’hectares dont 2.8 millions en Bio
Nous serions donc passés de largement plus de 30 à largement moins de 25 millions d’hectares en conventionnel… soit l
- conventionnel perte nette plus de 7 millions d’hectares
- bio gain net 2.8 millions d’hectares.
=> « fin du Bio » ?
Les travailleurs de la terre bio
- Les 13.8 % de fermes en Bio représentent 18 % de l’emploi agricole.
- L’ensemble de la filière bio (87 600 opérateurs contrôlés chaque année) entretient et génère plus de 200 000 emplois.
Vu comme ça, ça change un peu de ce que déverse la télé, non ? On se demande d’ailleurs pourquoi c’est ce genre « d’information » qui vise le temps de cerveau disponible… oui, on se le demande bien.
Conclusion en musique
avec Gaston Couté
et Le P’tit Crème qui était venu fêter nos 40 ans de Bio.
* * * * *